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Elu avec 58,15 % des suffrages exprimés

Abdelmadjid Tebboune président de la République

«J’appelle tout un chacun à faire preuve de vigilance et de mobilisation pour bâtir, ensemble, l’Algérie nouvelle», dixit Tebboune.

Les Algériens ont élu avant-hier leur 6ème président de la République. Le contexte de ce scrutin pas comme les autres a ajouté à sa dimension historique. L’Algérie était partie pour revenir sur les rails de la légitimité constitutionnelle, mais l’on est dans l’obligation de constater qu’outre cet aspect des choses, le pays est aussi confronté à d’immenses autres menaces. Cette présidentielle aura été celle de tous les défis. Interne d’abord, avec un climat le moins que l’on puisse dire, est qu’il est délétère, où le discours politique a beaucoup perdu de sa sagesse, puisqu’il s’est trouvé une partie de la classe politique qui considère que le suffrage universel ne pouvait être la solution. Une frange du Mouvement populaire a suivi cette logique «suicidaire», selon les partisans de la présidentielle, et «pollué» quelque peu les débats à travers une radicalité dans le discours qui laissait entendre une évolution contraignante de la situation dans le pays. La pression était telle que les tenants du boycott de la présidentielle avaient cru comprendre qu’ils avaient remporté le «match» avant même que celui-ci n’ait pu être joué. Ledit match s’est joué , hier, et les Algériens ont montré un sens élevé de la mesure. Le vote a bel et bien eu lieu dans 46 wilayas sur 48. Les incidents qui ont émaillé la journée de jeudi dernier à Béjaïa, Tizi Ouzou et une partie de la wilaya de Bouira sont certes regrettables, mais ne pèsent pas lourd sur la détermination de l’ensemble de la communauté nationale à marquer clairement leur choix en faveur de la solution du retour rapide à la légalité constitutionnelle. Il ne peut venir à l’idée de personne de critiquer le taux de participation au scrutin, évalué à 39,83%, compte tenu de la situation que traverse le pays, ces 10 derniers mois.
Il reste que malgré la confirmation d’une claire volonté populaire, l’élection de Abdelmadjid Tebboune à la tête de la République n’est pas une fin en soi. Les contestataires continuent d’investir la rue. Ils sont comptabilisés parmi les boycotteurs de la présidentielle. Ils demeureront sur leur position, même si les observateurs de la scène nationale s’attendent à un net recul de la contestation, en ce sens que le succès de l’opération électorale et l’absence de toute dénonciation du vote de la part des quatre candidats, corrobore le discours de l’ANP quant à sa volonté de garantir une présidentielle honnête et transparente. Il est entendu qu’avec ce succès, l’Algérie a aussi gagné une Autorité d’organisation des élections, ce qui en soin, constitue une très précieuse victoire. Il sera, de fait, difficile pour les partisans de la Constituante de convaincre les Algériens du bien-fondé de leur démarche, du moment qu’il existe une réelle garantie de transparence des scrutins futurs. Cela en plus du fait qu’à travers ce scrutin, c’est l’une des revendications centrales du Mouvement populaire qui est satisfaite, à savoir le départ des deux derniers « B » du régime Bouteflika. En effet, la présidentielle acte la fin de mission pour Bensalah et Bedoui. Avec la lutte contre la corruption qui se poursuivra dès la semaine prochaine à travers de nouveaux procès, il est entendu que les exigences populaires exprimées le 22 février dernier sont toutes satisfaites.
Pour toutes ces raisons, et surtout parce qu’il est de tradition que l’on accorde au nouveau président une sorte de «délais de grâce», on peut annoncer sans trop de risque d’être démenti que même si hier, il y a eu des marches de contestation, les prochaines semaines seront celles de l’observation de la part des Algériens. Au président Tebboune de faire une offre politique à même de convaincre un maximum d’acteurs politiques pour faire entrer le débat démocratique dans les institutions. Cela ne veut pas dire que les manifestations hebdomadaires cesseront, mais elles prendront une direction nouvelle.
Cela pour dire que la victoire de Abdelmadjid Tebboune à l’élection présidentielle est d’abord celle de l’Algérie qui va renouer avec la stabilité institutionnelle à l’abri de laquelle un dialogue sérieux et profond sera engagé avec l’ensemble des forces vives de la nation. Le président élu, a d’ailleurs inscrit dans son programme une série d’initiatives allant dans le sens d’une ouverture en direction de l’opposition, mais également vers la société civile.
Il ne sera pas aisé de trouver un terrain d’entente, dans les toutes prochaines semaines, mais une initiative forte est attendue de la part du chef de l’Etat pour créer le déclic nécessaire en faveur d’une nouvelle réconciliation entre les Algériens. La crise que traverse le pays a laissé des traces dans le corps social et cette présidentielle qui vient en principe y mettre un terme, doit déboucher sur un plus grand consensus politique à l’effet de fonder la nouvelle République que tous les Algériens appellent de leurs vœux. En fait, dans cette élection présidentielle il n’y a pas de vainqueur et de vaincu. L’Algérie et tous les Algériens, sans exception y ont gagné. «J’appelle tout un chacun à faire preuve de vigilance et de mobilisation pour bâtir, ensemble, l’Algérie nouvelle.» C’est le message qu’adresse le président élu aux Algériens. 

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