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Reportage

Annaba, belle et rebelle

Fondée en 1295 av. J.-C., une des plus anciennes cités du pays, la coquette est connue sous les noms successifs d’Ubon, Hippo Regius, Hippone, Bouna, Bled El Aneb, Bône et enfin, Annaba.

Au fil des siècles Annaba était le parfait exemple des contrastes et des paradoxes. Cette ville dite cosmopolite était autrefois, le périmètre du premier homme préhistorique. L’Homo erectus aurait vécu dans cette région depuis le Paléolithique supérieur, soit -1,8 million d’années à -100 000 ans. L’homme est apparu dans le périmètre de Ras-Al-Hamra (cap de Garde). En témoignent les découvertes archéologiques effectuées dans cette wilaya, dont les silex taillés ou polis, menhirs, cromlechs, dolmens, à Chapuis, l’Edough, cap de Fer, cap de Garde, les collines de Bou Hamra, la région ouest de Annaba, entre autres.
Ancien comptoir phénicien fondé durant l’extension de la civilisation phénicienne au-delà de ses frontières originelles, Annaba avait permis aux Phéniciens, d’exceller dans la navigation maritime, car ils avaient compris que la prospérité, la fructification de la richesse et le développement économique ne pouvaient provenir qu’au-delà des limites marines. Ce qui a poussé les Phéniciens à établir des comptoirs commerciaux, dans la ville de Annaba. Son rôle de port qui assure les liaisons entre l’arrière-pays et la Méditerranée, l’avait transformée au fil de l’histoire, en ville commerciale par excellence, ce qui lui avait valu par conséquent une succession de civilisations. Depuis les Phéniciens, les Numides, les Romains, jusqu’aux Ottomans et le colonialisme français, en passant par, les Vandales et les Byzantins, Annaba, la province numide garde encore les traces de ces civilisations. Annaba a vécu toutes les particularités de l’histoire sans se soumettre, jusqu’à l’indépendance de l’Algérie et, était restée un centre du rayonnement culturel, économique à ce jour.
La ville devint la capitale commerciale, la perle de l’Est du pays et maîtresse de toute l’Afrique du Nord. Bône gravissant les échelons du développement, s’est transformée en une ville aux mille et un contrastes où le développement socio- économique important, faisait d’elle une région très prospère, grâce à son agriculture, industrie et tourisme.
L’industrie se développe aussi largement, avec une usine de traitement des phosphates, plusieurs coopératives agricoles prospères, le développement du port marchand, équipé du plus récent matériel de manutention. Depuis ce port partent les différents minerais originaires du djebel Kouif et de l’Ouenza vers le complexe Sider d’El Hadjar, mais également y arrivaient toutes les importations.
Quatrième ville de l’Algérie, Annaba joue un rôle prépondérant dans le développement de plusieurs secteurs économiques du pays.
Les structures de base, qu’elles soient industrielles, agricoles, de santé ou autres, sont, entre autres ressources de rente à la wilaya. Sa politique de développement multidimensionnel, notamment dans le secteur des équipements techniques, mécaniques, chimiques et agricoles, lui a valu le statut de fournisseur, pour plusieurs régions Est du pays. L’ensemble des ressources humaines et des investissements ont, également, fait d’Annaba l’une des riches villes d’Algérie. En effet, Annaba dispose d’une gare ferroviaire située à proximité du port, lui assurant un tissu de lignes de transport important, pour l’acheminement des minerais vers les entités économiques de type industriel, El Hadjar et Asmidal entre autres. Faisant partie des 10 ports marchands algériens, avec également des bateaux qui assurent le transport des voyageurs. Outre, la nouvelle aérogare, la wilaya de Annaba verra bientôt la mise en service, d’une nouvelle gare maritime, en cours de construction. C’est dire qu’en matière d’industrie, Annaba est en pole position, notamment le secteur privé qui se concentre dans l’agroalimentaire, la transformation métallique, le bois et ses dérivés, le BTP.
Les zones industrielles occupent quant à elles près de 400 ha entre Pont Bouchet, Meboudja, Berrahal, Kherraza. Des zones d’activités sont situées dans la banlieue de la ville, à Sidi Salem, El-Eulma et Oued El-Aneb.
L’extension de la zone industrielle de Annaba est associée à la construction de la nouvelle ville de Draâ Errich, distante de 20 km.
L’aéroport de Annaba de Rabah Bitat, à 9 km au sud de la ville, joue également, un rôle important tant dans le domaine économique que touristique. Doté d’équipements de dernière génération, l’infrastructure aérienne assure des vols, par les compagnies Air Algérie et Aigle Azur sur des liaisons nationales et internationales.
Comme n’importe quelle wilaya du pays, Annaba vit la crise du logement qui lui a occasionné une anarchie endémique, dans son tissu urbain. Il y a quelques années, Annaba la Coquette était la seule carte postale de l’Algérie, aujourd’hui, elle est la plaie puante d’une politique de développement urbain. Objet d’un laisser-aller bien caractérisé et distingué, la ville a perdu de sa coquetterie. Transformée, ses terres et terrains agressés au grand jour par le bradage et la mauvaise répartition des constructions, la ville, voire toute la wilaya, s’est transformée en cités-dortoirs. Voulant contrecarrer la crise du logement, la construction de celui-ci n’est autre que du béton sans âme ni cœur. Tel le cas de la nouvelle-ville, et les nouveaux pôles urbains. Pour une population de 650.000 habitants les cinq programmes quinquennaux totalisant plus de 120 000 logements, tous segments confondus, ne sont pas parvenus à résoudre cette énigmatique crise en la matière.
D’autant que Draâ
Errich est destinée à abriter 200.000 habitants en y intégrant des structures adaptées et des lieux de loisirs. Plus de 12 000 logements ont été déjà lancés dont 2500 unités relevant de la formule location-vente gérée par l’Agence nationale d’amélioration et de développement du logement (Aadl). Dans le pôle urbain de Kalitoussa, 6800 logements, tous segments confondus, ont presque été achevées, comme dans d’autres pôles urbains.
Ces derniers sont implantés à El Bouni, El Hadjar et Sidi Amar, entre autres communes qui formaient jadis une véritable couronne autour de la ville de Annaba et dont les liens avec cette dernière étaient plus denses. Aujourd’hui, et depuis l’implantation du complexe sidérurgique d’El Hadjar qui a drainé la main-d’œuvre de toute la région, la wilaya s’est considérablement développée, mais s’est transformée en un bidonville à ciel ouvert, de par l’exode, des populations des wilayas limitrophes. Hormis le Cours de la révolution (ex-cours Bertagna), Annaba est en phase de s’effacer si rien n’est fait.... Car, elle est en proie à beaucoup d’actes et agissements malveillants.
Néanmoins, cet état de fait, n’a en aucun cas diminué de la réputation de cette ville cosmopolite, puisqu’elle trône toujours sur le royaume en tant que ville touristique par excellence.
En dépit de tous les aléas socio-économiques, la wilaya de Annaba reste la première destination touristique des vacanciers et touristes.
Un statut qu’elle détient grâce à son relief côtier, montagneux, mais surtout à l’hospitalité de ses habitants.
La ville de Annaba a vu la mise en place d’un plan d’aménagement touristique qui sera destiné à promouvoir ce secteur dans les années à venir, elle dispose d’immenses plaines longeant des montagnes, telles que les monts de l’Edough. La ville ainsi que son agglomération sont bordées par près de 40 kilomètres de côtes, ses plages ont drainé cet été des milliers de touristes nationaux et internationaux.
La ville abrite plusieurs plages : Sidi Salem, Joino, le lever de l’Aurore (Vedro), Saint-Cloud, Chapuis, La Caroube, Toche, Aïn Achir. Et aussi plusieurs hôtels et complexes dont la prestation de service a fait un boom en matière de qualité.
Ainsi, la wilaya cosmopolite vit au rythme d’une réelle transformation sans précédent, donnant tantôt au chef-lieu l’air d’une ville de rêves et tantôt celle de la peur, mais aussi bien l’une que l’autre, elles contribuent à sa spécificité de ville rebelle et du farniente.

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