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Résultats de l’élection présidentielle

Bulletins nuls : le 6e candidat

des électeurs ont fait preuve d’humour, jeudi dernier, au moment d’accomplir leur devoir citoyen.

Selon des spécialistes, « le vote nul ou blanc exprime l’opinion d’un électeur qui manifeste son attachement à l’élection (contrairement à l’abstentionniste) et qui considère que l’offre politique ne lui permet pas de faire un choix parmi les candidats, les partis politiques, les programmes ou autres».
Toutefois, même si la/les raison/s d’un vote nul diffèrent d’une personne à une autre ou d’une culture à l’autre, il n’en demeure pas moins qu’il signifie presque toujours un acte volontaire de rejet et d’opposition. En effet, à partir d’une étude portant sur des bulletins nuls issus des élections européennes, l’on a « démontré que la grande majorité des votes nuls sont volontaires et peuvent relever d’une expression politique ».
Dans un contexte plus tendu, « l’usage de bulletins nuls (insultants, barrés ou déchirés) manifeste davantage un mécontentement par rapport à la relation gouvernés-gouvernants et traduit autant une hostilité politique vis-à-vis du pouvoir en place ».
En Algérie, le vote par bulletin nul prend de l’ampleur, si l’on tient compte du nombre d’enveloppes invalidées et, par là-même, de celui des votants ayant décidé de s’exprimer de cette manière. Comme le montrent les chiffres, sur le nombre de votants arrêté à 9 692 077, pas moins de 1 243 458 voix sont considérées comme bulletins nuls, ce qui réduit davantage ce nombre de votants en fixant les voix exprimées et validées à 8.448.619.
La première incidente se voit nettement sur le taux global de participation à ce scrutin, annoncé à 39,93%, alors qu’il ne devrait pas dépasser, au mieux, les 35%.
A ce titre, les propos du président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi, qui avait précisé que «les taux de participations enregistrés lors de l’élection présidentielle du jeudi 12 décembre étaient appréciables», devraient être reconsidérés, si l’on se tient aux vraies expressions de certains votants.
A titre d’exemple, des électeurs ont fait preuve d’humour, jeudi dernier, au moment d’accomplir leur devoir citoyen. Certains ont glissé des bulletins drapés des couleurs de l’emblème national. D’autres n’ont pas trouvé mieux que d’insérer des caricatures des anciens présidents de la République (Houari Boumediene et Abdelaziz Bouteflika). Poussant encore plus loin l’insolite, les photos de la star du football national, Ryad Mahrez, a dépassé, dans certaines urnes, celles des noms des candidats.
Par ailleurs, les raisons de vote nul invoquées par certaines personnes s’exprimant sur les réseaux sociaux, sont motivées par la peur d’éventuels problèmes à rencontrer après le vote. Ainsi, selon des citoyens, pour des souscripteurs au programme de logements Aadl, « le fait de glisser des bulletins nuls nous éviterait des séries de tracasseries de la part de l’administration lors de la remise des clés ».
Pour des jeunes, rencontrés au sein même des centres de vote, ayant voté nul, « on ne veut surtout pas nous retrouver bloqués en cas d’obtention d’un emploi, à cause de la carte de vote », d’autres, plus âgés, espèrent « pouvoir bénéficier de la carte militaire » en accomplissant « un vote purement protocolaire».
Quoi qu’il en soit, ce phénomène qui prend de l’ampleur dans notre société, témoigne encore de la peur de l’Algérien de l’Etat en faisant de cet acte démocratique une obligation seulement, plutôt qu’un droit à la participation politique et surtout au changement.

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