{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

De la conquête du pouvoir à la descente aux enfers

Chronique d’un parti né avec des «moustaches»

La mise sous les verrous d’ Ahmed Ouyahia a mis en charpie le RND qui n’a pratiquement jamais quitté les allées du pouvoir depuis sa création en 1997.

Il y a des expériences qui réservent des destins effroyables. Celle vécue par le RND en est un prototype. Né avec des moustaches, selon la formule qui lui est consacrée par la vox populi, il aura dominé la scène politique dans un mano à mano inédit dans l’histoire de l’Algérie indépendante. Réussissant même à s’imposer comme première force politique dés la première année de sa création, en 1997 à la veille d’élections législatives qu’il remportera haut la main. Il raflera 156 sièges sur les 380 que comptait à l’époque l’Assemblée nationale. Un exploit lié à la fraude ont unanimement dénoncé ses adversaires. En 2002 il subira une défaite toute aussi retentissante en perdant pas moins de 109 sièges. Les 47 sièges qu’il totalisera lui suffiront pour faire de lui la seconde force politique du pays. Il restera l’éternel dauphin du Front de Libération nationale pour les scrutins à venir, en 2007, 2012 et 2017, mais aussi son allié. L’étoile du parti ne déclinera pas pour autant. Il le devra à Ahmed Ouyahia dont le nom lui restera pour longtemps étroitement lié. Leurs trajectoires se croiseront pour le meilleur et pour le pire. Au point de faire de ce charismatique patron du Rassemblement national démocratique une figure incontournable de la scène politique algérienne, mais aussi un des dauphins potentiels de l’ex-président de la République. L’homme qui caressait le rêve d’occuper le palais d’El Mouradia finira en prison. Celui qui disait à propos de l’accès à la magistrature suprême : « C’est la rencontre d’un homme avec son destin », a finalement posé ses valises à El Harrach. L’étoile de Ouyahia commencera à décliner avec sa démission forcée au mois de mars dernier alors que l’Algérie vibrait au son de marches populaires et pacifiques exceptionnelles, depuis le 22 février, qui revendiquaient un changement total du système et de ses symboles, dont il est une des figures. Un acte qui allait affecter profondément son parti et réveler une crise intestine virulente et sans concessions. La Fronde sera menée par un de ses fidèles lieutenants Seddik Chihab qui, après l’avoir accompagné et encensé, lui tournera le dos alors qu’il était en pleine tourmente. Une violente tempête qui allait le terrasser et mettre le parti dans une crise sans précédent. Ahmed Ouyahia le dirigera d’une main de fer pendant près de deux decennies. Il sera secrétaire général du Rassemblement national démocratique de janvier 1999 à janvier 2013 puis du 10 juin 2015 jusqu’à sa mise sous mandat dépôt, le 12 juin. Des périodes qui coïncideront avec sa participation à des postes clés au sein des exécutifs successifs. Il sera ministre de la Justice de l’ex-président Bouteflika de décembre 1999 à juin 2002. Son conseiller spécial entre juin 2002 et mai 2003 puis son chef de cabinet du 5 mai 2014 au 15 août 2017. Abdelaziz Bouteflika le nommera chef du gouvernement de mai 2003 à mai 2006, puis Premier ministre à deux reprises : de juin 2008 à septembre 2012 puis du 16 août 2017 au 12 mars 2019. Sa chute sera brutale. Visé par des affaires des deniers publics, il sera incarcéré à la prison d’El Harrach. Un faux pas qui symbolise terriblement la chronique d’un parti né avec des moustaches. Son itinéraire qui aura démarré en trombe, le mènera à la plus haute marche du pouvoir. De la conquête de l’Assemblée populaire nationale en un temps record, qui restera inscrit dans les annales de l’Histoire du pays, à sa descente aux enfers qui se confondra avec celle de son emblématique patron, le Rassemblement national démocratique s’est effacé des écrans radars sous une pression populaire irrésistible qui a sans doute prononcé l’oraison funèbre de toutes les formations politiques qui ont apporté un soutien sans faille à un système qui a saigné le pays. Le RNd est en train d’en payer le prix… M.T

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré

Les + Populaires

(*) Période 7 derniers jours