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Les affaires de corruption se multiplient et la justice sasse les dossiers

Et si ce n’était qu’un début?

Dans l’affaire du groupe Metidji, 35 personnes sont impliquées dont les deux anciens Premiers ministres, 5 ministres, le directeur du protocole de Bouteflika, l’ex-DG de l’Oaic et Ali Haddad.

Dès 1999, Abdelaziz Bouteflika avait déclaré «l’Algérie est un pays miné par la corruption». Une vingtaine d’années après, cette phrase a pris tout son sens. C’est à croire que l’annonce faite par le président déchu, à son arrivée au pouvoir, se voulait juste comme une confirmation qu’en Algérie, la corruption est une doctrine et une règle à respecter ! Sinon, comment expliquer que la quasi-totalité des ex-hauts responsables qui n’ont eu de cesse de répéter que l’Etat luttait implacablement contre ce fléau, ont tous fini en prison ! Du protocole du président, en passant par les membres du gouvernement, aux responsables des wilayas, daïras, APC ainsi que les P-DG des différentes entreprises nationales et les hommes d’affaires, tous sont impliqués dans des affaires de corruption. Ils sont tellement nombreux qu’il est difficile d’établir une estimation de leur nombre. Mais à voir les postes qu’ils ont occupés, il est aisé d’avoir une idée sur l’ampleur des dégâts causés à l’Algérie. Les noms des deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, sont mêlés à toutes les «sauces» de corruption. Les ex-ministres en prison ou en liste d’attente pour passer devant les juges d’instruction tout autant que les ex-élus, sont tellement nombreux qu’ils peuvent être servis à la «louche». C’est aussi le cas pour les walis ou encore les ex-dirigeants des entreprises. La dernière affaire, actuellement en instruction, illustre d’ailleurs parfaitement ce lien malsain entre l’argent et la politique. Il s’agit du dossier du groupe Metidji dont le patron, Hocine Mansour Metidji, a été déféré, hier, devant le tribunal de Sidi M’hamed où il devra répondre de nombreux chefs d’accusation, parmi lesquels figurent le «trafic d’influence», le «transfert illicite de capitaux vers l’étranger» et le «financement occulte d’une campagne électorale». L’enquête a dévoilé l’implication de sept ministres dont les deux ex-premiers-ministres, Ouyahia et Sellal. Ali Haddad, déjà condamné à 7 ans de prison dans l’affaire de l’industrie automobile est également cité tout autant que l’ex-DG de l’Office algérien des céréales et d’un certain nombre de directeurs de banques publiques. L’ancien directeur du protocole de Abdelaziz Bouteflika a, lui aussi, été éclaboussé par ce scandale. Au total, pas moins de 35 personnes sont directement impliquées dans le dossier Metidji. Ce n’est là qu’un échantillon d’une réalité qui dépasse tout entendement. C’est le cas de le dire puisque même l’ex-premier responsable de la Sûreté nationale, le général à la retraite Abdelghani Hamel, est présumé coupable de corruption dans non pas une, mais plusieurs affaires. Et ce «sport», il l’a pratiqué en famille ! Que dire aussi de l’ex-P-DG de la société qui fait vivre les 40 millions d’Algériens. Abdelmoumen Ould Kaddour, ex-patron de BRC (Brown and Root Condor est le fruit d’une association entre Sonatrach et l’américain KBR, une filiale d’Haliburton), qui a été condamné en 2007 à 3 ans de prison ferme, pour espionnage. Son nom avait également été étroitement associé à une autre affaire liée à des contrats de BRC avec Sonatrach où l’enquête de l’IGF avait mis en lumière une vaste opération de surfacturation, de sous-traitance, de surcoût ou encore de détournements. Un dossier qui n’avait jamais été instruit jusqu’au bout. Ould Kaddour a été élargi avant la fin de sa peine de 3 ans et il a été rappelé, en 2017, pour diriger Sonatrach. Jusque-là, on aurait pu considérer que sa première condamnation a été une erreur judiciaire et cela arrive, mais lorsqu’on apprend que la justice a de nouveau rouvert son dossier affirmant avoir retenu des charges contre lui, là il y a lieu de se poser des questions ! C’est aussi le cas de Chakib Khelil, l’ex-ministre de l’Energie qui, après avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt international dans l’affaire Sonatrach, a été accueilli à son retour des Etats-Unis où il s’est réfugié avec sa famille, en grande pompe par l’ex-wali d’Oran à l’aéroport. Après l’éclatement de la protestation populaire, Chakib Khelil a regagné les Etats-Unis et est à nouveau mis en accusation ! Faut-il aussi citer le cas de Abdeslam Bouchouareb, l’ancien ministre de l’Industrie sous Bouteflika. En poste, Bouchouareb est éclaboussé par le scandale des Panama Papers sur les paradis fiscaux. Il ne fournira aucune explication à l’opinion publique et se contentera, dans une réponse à l’APN, de démentir les informations révélées en évoquant les pressions de lobbys et en promettant un rapport qu’il présentera d’abord au président de la République. Ce qu’il y a à retenir, c’est que Bouchouareb ne quittera le gouvernement qu’une année plus tard ! C’est dire que sous le règne de l’ancien régime, aucun ministre n’a été inquiété par la justice. C’est dire aussi qu’à cette époque, la corruption a été utilisée comme instrument par le pouvoir et pour lui. Et elle s’est généralisée à tous les niveaux. Ce système de la «prédation organisée» ne disparaîtra malheureusement pas par enchantement. Il y a un long travail de moralisation de la société à faire.

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