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Mohamed Yousfi, chef de service infectieux à l'hôpital de Boufarik, à L'Expression

«Il faut plus de rigueur dans le confinement»

Dans l'entretien qu'il nous a accordé, le docteur Yousfi fait le point sur l'évolution de l'épidémie à Boufarik, foyer en Algérie du Covid-19.

L'Expression: Docteur, pouvez-vous nous faire un constat concret de l'évolution de la pandémie du Covid-19 après ce dernier relâchement durant le début du Ramadhan?
Docteur Mohamed Yousfi: En matière de sensibilisation, je ne pense pas que ce volet a fait défaut, je ne pense pas du tout. Ce qu'il faut relever à ce propos, c'est que la sensibilisation était maximale même, il me semble que c'est un problème de culture et de civisme pour une partie infime de la population et non pas toute la population. Donc, il faut dire que la citoyenneté et le civisme sont insuffisants et affichent un manque saillant chez une partie de la population. Et ça on le voit non pas uniquement par rapport à cette épidémie, mais par rapport à d'autres domaines et ça devient plus grave. Pour ainsi dire, même si on fait abstraction de l'urgence sanitaire que nous vivons, on peut faire la différence entre la société asiatique et la société occidentale, pour appliquer les mesures de confinement, il y a toute une culture qui vient en soutien pour réaliser ce défi. Même nous, nous sommes un pays musulman, on a des principes qui vont avec cette culture qui fera que l'application stricte et prudente du confinement est réalisable. On doit penser à autrui, c'est-à-dire au bien le concernant, au bien de sa famille et de la société à la fois. Il faut rompre avec certains égoïsmes et l'insouciance.

Ça c'est le premier volet, c'est quoi le deuxième volet?
Le deuxième volet, je dirai qu'il faut une application d'une manière visible et pratique de la réglementation et des lois en la matière par les autorités publiques.

Peut-on dire qu'il y a eu une défaillance à ce niveau?
Non, je ne dirai pas qu'il y a eu une défaillance, et on ne va pas dire qu'il faut mettre en place un Etat policier. Mais il faut qu'il y ait une certaine rigueur dans l'application de mesures préventives et de confinement. En ce qui me concerne, je dirai qu'il ne faut pas attendre le Premier ministre ou un autre responsable du gouvernement pour m'astreindre à des mesures préventives face à la pandémie de coronavirus. Mais la réglementation doit être respectée pour ne pas laisser le choix au bon vouloir du civisme du citoyen, il y va de la santé publique, c'est très important. Il faut dire que cette pandémie est inédite dans le monde et sa gestion nécessite une mobilisation et sensibilisation en permanence. à ce propos, même si une petite partie de la société fera dans le relâchement, tout le travail fait et consenti s'évaporera complètement comme si rien n'avait été.
Face à ce dilemme, autant que l'on fasse appel au civisme des citoyens, mais aussi un appel pour la mise en place de mesures et une réglementation stricte en la matière de la part des pouvoirs publics. Il faut une présence plus effective des pouvoirs publics dans l'application des mesures inhérentes à la gestion de la pandémie et de sa propagation.
Plus les mesures sanitaires et de confinement seront bien respectées, plus les conséquences économiques et sociales seront moins lourdes. Il ne faut pas oublier que c'est une expérience inédite dans l'histoire de l'humanité, je ne fais pas allusion au volet sanitaire uniquement, j'insinue surtout les conséquences économiques et sociales et leurs retombées gravissimes.

Comment la situation sanitaire évolue-t-elle au niveau de votre EPH de Boufarik?
Au niveau de la wilaya de Blida, et après des réunions d'évaluation et de coordination, au niveau de la wilaya de Blida, on est dans une phase descendante, on a moins de cas, moins de pression, mais je dois préciser aussi par rapport à cette évolution qu'il faut attendre et sous réserve de ce qui va se passer la semaine prochaine. Le relâchement qui a été senti, ses effets ne seront connus qu'une semaine après. Pour le moment, il n'y a pas eu de conséquences, mais j'espère que pour la semaine prochaine les choses iront dans le bon sens pour que la wilaya de Blida aspire à évoluer dans le bon sens après une bonne gestion de la pandémie et la maîtrise de sa propagation.

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