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Des cadres locaux réagissent au décret du Premier ministre

«Il nous faut plus de temps pour nous organiser»

Au lendemain de l'intervention du Premier ministre Abdelaziz Djerad, portant sur la gestion des collectivités locales, en ces temps de coronavirus, la réaction d'élus locaux et de la société civile de la daïra de Mekla reste mitigée sur le fond et la forme, tout en saluant l'initiative.

Haciane Nasser, maire de la commune de Souamaâ: « Le délai accordé au maire est trop court!»
A vrai dire, dans le cas de notre commune nous avons déjà mis en place cette méthode de fonctionnement. C'est même une tradition au sein de notre commune, la mairie et le comité de village, et ce que je peux appeler la société civile on travaille ensemble depuis longtemps déjà. Cela dit, pour revenir à la lutte contre la propagation du Covid-19, au sein de notre municipalité; en effet, nous avons tenu une réunion il y a un peu plus de deux semaines, à laquelle ont pris part les médecins de la région, les comités de villages, et les membres du Croissant-Rouge algérien. Nous avons, alors, mis en place, une cellule de crise et un organigramme pour fluidifier notre fonctionnement. Souamaâ compte 10 villages et chacun d'entre eux est doté d'un comité, composé de cinq villageois. La cellule de crise est composée des présidents de ces comités, des élus et des membres du Croissant-Rouge, qui est très actif ici à Souamaâ. Il faut savoir aussi, que même le listing des familles dans le besoin a déjà été fait, et les opérations de récolte de dons et leurs distributions ont été mises en place. Elles ne sont pas centralisées, elles sont propres à chaque village, et c'est le cas même en ce qui concerne la sensibilisation sur le Covid-19. Cela dit, je dois avouer que le confinement n'est facile à mettre en place, mais la solidarité citoyenne est déjà bien rodée! Les villageois sont volontaires, que ce soit pour la désinfection des lieux publics ou pour donner de leurs moyens, la mairie elle-même a bénéficié de cette générosité. Le propriétaire d'une minoterie nous a fait don de plusieurs dizaines de sacs de semoule. Cela dit, je pense que beaucoup de mairies sont déjà organisées avec leurs populations, mais dans les régions où rien n'a été fait, ça va être difficile de respecter les délais du Premier ministre. A titre d'exemple, «l'arrêté de création» doit être signé par le secrétaire général, or, notre mairie n'a pas de secrétaire général. Donc je pense, que les recommandations du Premier ministre s'adapteront à chaque municipalité, pour nous, une déclaration de naissance suffira. Même si pour l'instant je ne sais pas quand on pourra tenir cette réunion, nous avons tellement à faire. Tous les concernés sont sur le terrain, on va attendre que tout le monde finisse son travail.
Ahmed Haddadi, maire de la commune de Mekla: « Les spécifités locales auraient dû être respectées.»
Comme beaucoup de municipalités à travers le territoire national, nous sommes déjà organisés. Comités de villages, différentes associations et élus, nous travaillons déjà ensemble, et je dois dire que nous avançons bien. La population est vraiment volontaire et personne n'est avare de sa personne ou de moyens. Nous sommes les héritiers d'une organisation ancestrale, qui fait que chacun se sente concerné par l'avenir et en temps de crise ce sentiment de «devoir» est décuplé. Nous avons même mis en place une cellule de crise, composée des membres de comités de villages, et ou associations, d'élus locaux. Cela dit, ce matin nous avons reçu un autre fax, qui fait état des mesures à prendre pour l'application de ce décret. Indiquant que la cellule de crise, doit être composée du président de l'APC, du secrétaire général de l'APC et des élus locaux. Je pense que cette mesure ne s'applique pas aux mairies comme la mienne où la société civile est particulièrement actives, comme je le dis plus haut nous avons un fonctionnement qui a déjà fait ses preuves. Honnêtement, je ne sais pour le moment ce que va apporter la décision, mais elle aurait été plus efficace si elle avait pris en compte les spécificités locales et régionales.
Arezki Belhadi président du comité du village Djemaâ Saharidj: «Il y a un véritable problème de communication entre les élus et nous.»
J'ai entendu parler de la déclaration du Premier ministre sur Facebook. Et en tant que président de comité de village, je trouve cela dommage que la communication ne soit pas pyramidale, c'était au maire de prévenir les 23 comités de village que compte notre municipalité. Nous avons certes des volontaires et nous sommes sur le terrain, notre rôle c'est d'organiser la solidarité. Cela dit, à mon niveau j'estime que les autorités publiques manquent de réactivité, nous avons besoin d'un plan d'actions qui va sur deux niveaux. Je veux dire, en plus de la solidarité, de la sensibilisation.... Nous devons aussi avoir des instructions ou des protocoles en ce qui concerne un scénario catastrophe. On ne doit pas êtres pris de court, je ne souhaite pas le pire, mais j'aimerai bien qu'on soit prêt à l'affronter. Depuis le début de la crise, les comités de villages doivent faire face à leurs limites d'actions. Ces limites doivent être comblées par les mairies, mais les maires ne sont pas souverains puisque, tout est centralisé. Cela dit, je me dis aussi, que peut-être, la crise sanitaire, va nous servir de leçon et nous apprendre à collaborer au niveau local. Cela dit, je pense que nous avons déjà franchi un pas en avant, puisque le Premier ministère encourage l'auto-organisation, et cela va vraiment faciliter les choses pour les associations locales, mais aussi pour les maires.

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