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Sa détermination a fait éviter à l’Algérie le saut dans le vide

L’armée : l’autre gardien du Hirak

Les Algériens n’ont pas voulu de leur président. L’armée a pris acte de la volonté populaire.

Les marches du 22 février et des semaines qui ont suivi, ont pris tout le monde de court. Personne ne pouvait imaginer que plus de 20 millions d’Algériens déferleraient dans les rues de toutes les villes du pays pour dire la même chose : «Non au 5e mandat» pour Bouteflika. La surprise était totale, à tous les niveaux de l’ensemble des institutions du pays et même à l’étranger. Imprévisible, le Mouvement populaire, qui a très largement séduit à travers toutes les capitales du monde, faisait du slogan «Djeich Chaâb Khawa Khawa». Entonné spontanément aux quatre coins du pays cet appel à la fraternité entre le peuple et son armée émane du tréfond d’une société avide de changement, mais très attachée aux institutions de la République. L’armée en est une, c’est même la principale. Les Algériens le savent parfaitement et c’est pour cela que, «mécaniquement», ils se sont tournés vers l’armée dans leur élan libérateur d’un système politique dont ils ne voulaient plus. L’institution militaire est légaliste, républicaine et très regardante sur ses missions constitutionnelles. Il n’était, en aucune manière, question de «forcer le destin» et de commettre un affront à la Constitution. Ce serait suicidaire pour la seule institution qui est restée crédible aux yeux des Algériens. L’armée n’a pas «laissé faire» et encore moins «aidé» qui que ce soit à réaliser un quelconque dessein. L’insistance des Algériens à refuser les propositions «médianes» du président démissionnaire, à savoir un cinquième mandat amputé de quatre années, ensuite une prolongation du quatrième, valait des référendums contre les sujétions de Bouteflika. L’on se rappelle les marches grandioses du 8, du 15 et du 22 mars. Les citoyens ont clairement signifié leur refus de toute autre issue que la démission pure et simple du chef de l’Etat. Ces trois manifestations historiques étaient toutes rythmées par le slogan «Djeich Chaâb Khawa Khawa». Le peuple souverain a donc parlé et son cri ne pouvait constituer une «hogra» à l’adresse du président. Ce dernier n’avait presque aucune faculté lui permettant de gouverner. Il fallait qu’il s’en aille. Le peuple a dit son mot.C’est suite à la conviction profonde qu’il n’existait aucune autre issue que de souscrire à la décision du peuple, que le chef d’état-major de l’armée a officiellement appelé à l’activation de l’article 102 de la Constitution. L’appel de Ahmed Gaïd Salah résultait d’une analyse logique et reposait sur des faits avérés. Par cette position, l’institution militaire se rangeait aux côtés du peuple. Le silence de la Présidence a amené le chef d’état-major à réitérer son appel, le 30 mars. Deux jours plus tard, le 2 avril, Abdelaziz Bouteflika démissionnait de son poste. S’ouvre alors une période délicate et inédite de l’Histoire de l’Algérie indépendante. Les politiques qui avaient tous salué la victoire pacifique du peuple, y allaient chacun de son plan de sortie de crise. Face au tumulte politicien qui n’aboutissait finalement pas, tellement les propositions divergeaient et certaines sortaient complètement du cadre constitutionnel, l’armée est restée ferme s’en tenant à la stricte légalité républicaine. Il n’était ainsi pas question de sortir de l’article 102. Gardienne de la stabilité et des institutions du pays, l’institution militaire s’est opposée à tout aventurisme politicien susceptible de conduire au chaos. Légaliste, l’armée est restée dans les clous de la Constitution et s’est tenue à la disposition du peuple en protégeant sa liberté de manifester, tout en laissant le gouvernement engager le processus électoral pour la présidentielle du 4 juillet dernier. Le peuple n’en a pas voulu et l’armée a pris acte de la volonté populaire. Mais il restait que le départ de Bensalah, même s’il émanait d’une volonté populaire ne pouvait être réalisé dans des circonstances aussi confuses, et risquerait de faire basculer le pays dans le vide institutionnel. Bensalah partira, mais après un dialogue sérieux et crédible, dit le commandement de l’armée.Aujourd’hui que le dialogue est effectivement lancé aux conditions voulues par les Algériens, les militaires restent sur leurs positions. Ils ne prennent pas part aux discussions politiques, mais restent toujours vigilants quant à la constitutionnalité du processus.

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