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Docteur Ameur Rekhila, ancien membre du Conseil constitutionnel, à L’Expression

«L’état se trouve dans une position difficile»

Revenant sur la situation de crise sanitaire et son impact sur l’agenda politique engagé par le gouvernement, le docteur Ameur Rekhila, politologue et ancien membre du Conseil constitutionnel, nous livre dans cet entretien sa vision sur les éventuels développements que peut enregistrer la scène politique.

L’Expression : Comment voyez-vous, l’impact de la crise du coronavirus sur l’activité politique, notamment l’agenda inscrit par le gouvernement et les engagements pris par le président de la République pour la révision de la Constitution et éventuellement l’organisation des élections légis-latives
Dr Ameur Rekhila : Il me semble que l’agenda politique a été totalement mis en veilleuse par les effets de la crise sanitaire. Dans la mesure où le président de la République était sur le point de recevoir la première mouture de la révision de la Constitution, et de là un débat et un dialogue allaient être ouverts et proposés aux acteurs politiques et à la société. Or, au regard des circonstances actuelles, il est impossible de poursuivre la concrétisation de l’agenda politique et tous les rendez- vous politiques ou électoraux se trouvent hautement chamboules par cette crise. Cependant, le plus grand problème demeure la situation économique et financière du pays, qui a été contraint de fermer ses frontières. Dans ce sens, si la crise sanitaire perdure, nous risquons d’entrer dans une période de pénuries et de rareté des produits de première nécessité et dans ce cas les risques de soulèvement social deviendraient très grands.

Comment voyez-vous la reprise de l’activité politique après le passage de cette crise ?
Nous espérons que la situation revienne à la normale après un mois ou deux, mais cela dépendra de la prise de conscience de tout un chacun. Dans ce cas, il s’agira, en urgence de relancer le processus de révision de la Constitution, son passage au parlement et l’organisation du référendum. A ce stade, il est important de revoir également la loi électorale, ce qui permettra au président de la République de convoquer le corps électoral, pour en premier lieu, organiser les élections législatives, du fait que la problématique principale se trouve au niveau central et non local pour le moment. Car il sera très compliqué de maîtriser des élections communales, où les tensions et les conflits sont grands, et même les forces de réformes qui peuvent émerger, ne trouveront par leurs place, et l’on peut déboucher sur une situation inextricable, au risque de reproduire le schéma conflictuel qui existait au niveau des APC. Et cela s’explique par le fait incontournable que le pouvoir actuel ne jouit pas encore d’une base sociale et par conséquent, tout programme politique serait exposé à une résistance, à l’obstacle produit par les mêmes forces, et composantes politiques qui activaient au niveau de l’administration locale, et qui découlaient des partis et de la contestation populaire.

à votre avis, de quelle façon ce retard va-t-il altérer la scène politique, économique et sociale ?
En plus des dispositions qui vont être contenues dans la révision de la constitution, et dans la loi électorale, qui aura à baliser les grands dossiers et les problèmes urgents, il est clair, que l’élaboration d’une loi de finances complémentaire est inévitable, car les pressions sur la situation financière, et les réserves de change vont être grandes. De ce fait, l’état sera contraint de recourir à la LFC, qui peut être décrétée par le président de la République en l’absence de l’activité du parlement. Cela étant, il faut savoir que cette dernière sera contraignante et dure envers la société et les opérateurs économiques .Mais le problème est que la LFC n’aura aucune utilité dans le cas où la situation de crise perdure.

Quels sont les changements qui pourraient découler de cette situation de crise, et quel serait leur impact sur la scène politique ?
Je pense que les acteurs politiques s’attendent à ce que le Hirak ne revienne pas avec la même force, après la levée des mesures de confinement, comme il est prévisible que l’Etat prenne des mesures plus fermes en matière de rassemblements. Les deux scénarios sont possibles, mais il est certain que la nature de la scène politique est appelée à changer.

Que pensez-vous des capacités des pouvoirs publics à surmonter cette crise sanitaire ?
L’Etat se trouve actuellement dans une position difficile tant sur le plan politique, qu’économique et social, du fait que cette crise du coronavirus, a révélé l’ampleur des dysfonctionnements qui existaient dans les institutions de l’Etat, et dans les méthodes de gestion. On considère que l’action de la société civile sera d’un grand secours dans la conjoncture actuelle, et contribuera par ces actions conrètes sur le terrain, à alléger le poids de cette situation sur les institutions de l’Etat.

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