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Changement total du mode de gouvernance

L’heure de la rupture a sonné

Il ne fait aucun doute que le président de la République et le Premier ministre sont résolus à amorcer une rupture totale avec la pseudo gouvernance qui a caractérisé non seulement les 20 dernières années de la vie de notre pays, marquées par la volonté cynique et machiavélique d’un homme et de sa fratrie de plonger le pays dans les ténèbres, mais aussi la période qui scelle la parenthèse Boumediene et qui va de 1979 à 1999.

Désormais, nos gouvernants n’auront de cesse que d’engager l’Algérie vers la modernisation de son agriculture, la rénovation de son système d’éducation et de formation, l’accès garanti aux soins pour tous nos compatriotes, la réduction des inégalités sociales et des fractures territoriales qui se sont beaucoup creusées en deux décennies, le développement de l’économie numérique, celui des énergies renouvelables (l’Algérie dispose du troisième potentiel solaire du monde). Il s’agira également d’œuvrer à l’essor de milliers de PME/PMI innovantes, capables de créer des dizaines de milliers d’emplois productifs (avec ou sans partenaires étrangers), d’améliorer l’intermédiation financière(la plus médiocre des économies comparables), la réduction de la dépense publique (trop lourde et surtout inefficace), la réduction du train de vie de l’Etat, le retour en grâce d’un minimum de méritocratie dans le choix des hommes et des femmes appelés à exercer des fonctions supérieures dans l’appareil de l’Etat et ses émanations. Quant à la lutte contre la corruption et les détournements de fonds publics, elle sera intensifiée.
La plus emblématique des mesures annoncées par le président Tebboune à l’occasion de la rencontre entre le gouvernement et les walis, le 16 février dernier, est sans conteste celle qui a trait à la plus importante réforme fiscale qui va être menée dans notre pays depuis l’indépendance. Elle consiste à criminaliser l’évasion et la fraude fiscale, deux fléaux d’autant plus insupportables qu’ils insultent à la misère des revenus salariaux des classes moyennes, les plus sollicités par le Trésor public à travers les prélèvements obligatoires qui sont collectés à la source.
La feuille de route du président de la République est le seul viatique aux tourments du pays

57 millions d’habitants en 2040
Les principales raisons pour lesquelles les mesures annoncées par le chef de l’Etat appellent à une approbation sans réserve sont en substance les suivantes :
- l’Algérie ne pourra plus financer ni son développement ni son modèle social en puisant dans la rente pétrolière. Celle-ci sera tarie à l’horizon 2040, selon tous nos experts. à cette date, le pays comptera quelque 57 millions d’habitants, ce qui constituera, en termes de demandes sociales à satisfaire, une charge quasi insupportable pour le budget de l’Etat. Si le pays ne met pas à profit les 20 ans qui nous séparent de cette échéance pour investir dans l’humain (dès l’école primaire qui est aujourd’hui totalement sinistrée), l’apprentissage, la recherche/ développement, l’innovation, en laissant chaque fois que cela est possible, le marché financer ces secteurs vitaux au lieu de solliciter indûment les concours définitifs du budget de l’Etat qui se rétrécissent comme peau de chagrin, les générations à venir connaîtront des heures sombres.
- les Algériens tiennent tous, comme à la prunelle de leurs yeux, à la pérennité du modèle social actuel hérité des années 1970. C’est le lieu de rappeler que l’Etat octroie 24% du PIB aux citoyens algériens sans contrepartie (A.Benachenhou, 2018) à travers les subventions implicites (carburants, eau, électricité et gaz), les subventions explicites (celles qui figurent dans le budget de l’Etat) et les transferts sociaux. L’Algérie fait plus que le Royaume-Uni (20,6%), la Pologne (21,1%), l’Espagne (23,7%), la Turquie (12,5%) et se rapproche sensiblement de l’Allemagne (25,1%). Au regard de son PIB qui a été de 173 milliards de dollars en 2019, ceci représente quelque 36 milliards de dollars. Ceux qui vitupèrent sans nuance contre la nature du régime algérien gagneraient à avoir en mémoire ces ratios. Il est impossible, comme le reconnaissent tous les experts algériens, que notre modèle social soit encore viable à l’horizon 2025. L’Etat est par conséquent d’ores et déjà dans l’obligation d’imposer les grosses fortunes (y compris à travers la taxation des signes extérieurs de richesse) et surtout le segment des spéculateurs qui prospère sur un marché soustrait à toute forme de régulation et qui représente quelque 35 % du PIB.
Impliquer tous les Algériens dans le redressement du pays

Fin de la logique rentière
Le programme du président de la République ne peut pas reposer sur les seules épaules des milliers de commis de l’Etat qui seront impliqués dans sa mise en œuvre. Elle suppose la mobilisation de quatre Algériens sur cinq afin que l’ensemble des réformes annoncées soit réalisé d’ici 2025. Les partis politiques, les syndicats, les associations, le patronat, l’élite intellectuelle à travers ses représentants, doivent s’engager dans la concrétisation d’une politique qui vise une rupture totale avec la logique rentière qui est depuis 1962 au fondement même de la politique algérienne. Pour mobiliser quatre Algériens sur cinq, il faudra réaliser le Pacte social interne en vertu duquel l’ensemble des collectivités territoriales du pays doit accéder équitablement au revenu national et les inégalités entre classes sociales considérablement réduites. S’agissant de l’éligibilité aux subventions sociales, il ne faudrait pas qu’en soient exclues les couches inférieures et intermédiaires des classes moyennes, notamment les cadres qui souffrent déjà du phénomène de la pauvreté salariale. Qui plus est, invariablement dans l’histoire, ces classes ont été le soutien le plus loyal du régime algérien. Comme l’a souligné le président de la République, c’est grâce à l’institution militaire, à travers son Haut Commandement, que le pays a pu sauvegarder son unité. L’Algérie de 2020 est un pays stable et sûr. Elle le doit à la solidité et la cohésion de l’état-major qui a su éventer un complot d’une gravité sans précédent dans l’histoire de l’Algérie indépendante au sens où, s’il avait abouti, aurait provoqué une guerre civile. Mais la raison d’être de l’institution militaire n’est pas seulement de protéger les populations et de sanctuariser le territoire national afin de faire pièce à toute tentative de déstabilisation du pays. Aujourd’hui, l’ANP est l’armée la plus puissante d’Afrique, mais aussi une des plus redoutées en Méditerranée, depuis que ses officiers ont acquis la maîtrise des armements les plus sophistiqués et que se développe une industrie militaire algérienne autonome. L’armée a aussi vocation à participer au redressement industriel du pays au moment où l’industrie représente à peine 4,7% du PIB, alors que la moyenne pour les pays émergents est de 30%. Force est d’admettre que notre secteur public économique dans lequel ont été injectées des centaines de milliards de dollars depuis le début des années 1980 a largement failli sur le plan industriel, nonobstant la cascade de réformes extrêmement coûteuses nécessitées par ses adaptations successives.

Reconnaissance et gratitude
à l’institution militaire à l’inverse, l’industrie militaire a, dès 2012, noué des partenariats avec le secteur industriel national, qui ont permis de sauver de la faillite des entreprises de la chaussure et du textile par exemple, de créer des dizaines de milliers d’emplois et plus de 40 unités et complexes industriels. C’est cette voie qu’ont choisie de suivre nombre de pays émergents, les pays industrialisés étant les pionniers dans l’éclosion de l’industrie militaire et son intégration dans le tissu industriel national.
L’implication de l’Armée dans la reconquête industrielle du marché national pourrait même être constitutionalisée. Le président de la République s’est engagé à réunir les conditions du redressement national ; il faudra assurément plus d’une année pour y parvenir. Maintenant, la balle est dans le camp des acteurs politiques, économiques, sociaux et culturels. Le temps est désormais compté à l’Algérie et aux Algériens. 

*Professeur de droit à l’ENA

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