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Il a entraîné deux premiers ministres, 8 ministres, 3 walis et 3 Dg devant le juge

La «bombe» Tahkout

Tout ce beau monde a été entendu dans le cadre des nombreuses activités économiques de Mahieddine Tahkout.

La longue attente de nombreux journalistes stationnés aux abords du tribunal de Sidi M’hamed a été «récompensée» dès la fin de matinée par les premières informations et les premières images de personnalités politiques, connues du public, marchant à pas rapide vers la porte dérobée du tribunal. Vers 15h25, le « clou du spectacle » ou la confirmation que tout le monde attendait. L’homme d’affaires Mahieddine Tahkout, accompagné de membres de sa famille, fait son apparition devant le tribunal. Le dossier Tahkout est donc officiellement ouvert. L’opinion publique qui attendait avec une certaine impatience que l’on donne une suite aux «rumeurs» de ces dernières années est ainsi confortée dans son désir de voir la vérité éclater au grand jour. Quelques minutes avant, un autre personnage qui ne laisse pas les Algérois indifférents sort du tribunal. Il s’agit de l’ancien wali d’Alger, Abdelkader Zoukh. Il a été entendu et rentre chez lui libre. Ces deux scènes qui ont frappé les présents et immortalisées par les caméras de télévision, auront marqué la journée d’hier et relancé la lutte anticorruption. Une information sur la convocation de Abdeslam Bouchouareb et sa situation de fuite a circulé dans les alentours du tribunal. En tout, ce sont une quinzaine de personnalités politiques, dont les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, plusieurs ministres, dont Amar Ghoul, Amara Benyounès, Abdelghani Zalène qui ont été entendus, hier, par le juge d’instruction près le tribunal de Sidi M’hamed. Tout ce beau monde, auquel s’est joint le directeur général de l’Agence nationale du développement industriel (Andi) et celui de l’Office national des œuvres universitaires (Onou), ainsi que des cadres supérieurs de ces deux organismes publics, est concerné de près ou de loin par les affaires de l’homme d’affaires Mahieddine Tahkout. De hauts responsables de l’Entreprise des transports urbain et suburbain d’Alger (Etusa) ont également été entendus dans le cadre de ce qui est convenu de qualifier d’un très lourd dossier judiciaire, qui ne manquera sans doute pas de défrayer la chronique.
Versé dans le transport universitaire et le transport urbain de la capitale, ainsi que dans l’assemblage automobile, le patron qui fait parler de lui depuis près d’une dizaine d’années est donc au centre de cet impressionnant défilé de hauts responsables de l’administration publique. L’homme d’affaires qu’on disait influent et à propos duquel beaucoup de rumeurs circulaient, sans que l’on n’ait le début d’une instruction judiciaire, a vu toutes les accusations ressurgir et traîner dans leurs sillages une bonne partie du gratin de l’administration économique, universitaire et même des responsables locaux. On retiendra à ce propos l’audition des anciens walis d’Alger, d’El Bayedh et de Saïda. Il est impossible de savoir ou même d’imaginer le contenu des interrogatoires et encore moins les statuts de tous les responsables entendus, en qualité de témoins ou de prévenus, mais l’on peut tout de même relever que tout ce beau monde a été entendu dans le cadre des nombreuses activités économiques de Mahieddine Tahkout. Le transport universitaire, qui a fait couler beaucoup d’encre, le processus qui l’a conduit à ouvrir son usine d’assemblage de véhicules de marque Huyndai à Tiaret et plus récemment la convention passée avec l’Etusa qui a conduit à l’intégration de ses bus dans la flotte de l’entreprise publique sont autant de dossiers qui avaient fait polémique en leur temps.
Il est tout à fait normal que la justice veuille y voir clair, cela dans le respect des droits de tout le monde, notamment celui relatif à la présomption d’innocence. Cependant, à voir le nombre important de cadres convoqués pour la journée d’hier, l’on s’autorise à avancer que la justice dispose d’indices assez sérieux et l’instruction ouverte ne sera pas fermée de sitôt. Des témoins oculaires qui s’étaient présentés aux abords du tribunal dès la matinée d’hier, disent avoir compté 12 fourgons cellulaires de la gendarmerie, transportant une soixantaine de personnes, entrer les uns après les autres dans la cour du tribunal. Il n’est pas possible, pour l’heure, de conclure à des mises en détention provisoire ou autre contrôle judiciaire, mais l’ampleur de l’instruction est tout de même à souligner.

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