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Tazmalt

La décharge aux risques multiples

Oser parler de catastrophe écologique est en soi légitime, mais le crier haut et fort à la vue de cette décharge est une expression, une alerte, un SOS contre un danger pour la santé publique.

De loin sur la rive gauche de la RN26 vers Oued Soummam, un gigantesque nuage de fumée attire votre attention. Et lorsqu’une odeur commence à vous étouffer, sachez que vous êtes à l’entrée de la ville de Tazmalt. Une ville qui sait bien « accueillir » ses visiteurs, avec sa décharge sauvage pour ne pas dire un réceptacle d’ordures ménagères et industrielles rejetées par les trois grandes communes de Boudjellil, Tazmalt et Ath Mellikech. Située à même le lit de la rivière de la Soummam, déjà malmenée par les rejets des eaux usées, et les sablières qui s’apparentent à un véritable pillage, la décharge de Tazmalt ressemble à un conglomérat menaçant pour l’écologie et la santé publique.
Pour s’y rendre, ce n’est pas facile. Avec nos guides, un élu de la commune de Tazmalt et le représentant d’une association locale, il nous a fallu un véhicule tout-terrain. Sur des centaines d’hectares, on y découvre des tas d’ordures, calcinées et encore fumantes et d’autres envahis par des charognards et des ouvriers portant des marques, récupérant des produits ferreux et plastiques. Quelques mètres avant, des taudis font office d’habitations. « Ce sont des familles réfugiées tunisiennes », nous explique-t-on. Depuis quand se sont-elles installées ici ? Les autorités locales sont-elles au courant ? La réponse est affirmative. « Tout ce que vous constatez ici comme situation anormale n’échappe ni aux autorités communales ni aux services de l’hydraulique ni à ceux de l’environnement », a indiqué la représentant de l’association, avec preuves à l’appui autant par correspondance que par des actions menées sporadiquement pour fermer la décharge et alerter les parties concernées.
La rivière de la Soummam se meurt. Ce grand cours d’eau qu’on présentait comme pouvant devenir navigable, à la mise en service du barrage de Tichy-Haf, soit après la fermeture de tous les puits de forage, n’en finit pas de rendre l’âme. Aujourd’hui, elle n’est plus carrossable. Elle est traversée de part et d’autre sans crainte par des milliers de camions, qui pour décharger les ordures, qui pour acheminer le sable qui y est extrait en tout impunité. Le problème des sablières et leur danger sur la nappe phréatique et le risque de contamination souterraine, qui se trouvent justement au-dessous du lit due l’oued sur la rive Nord, plus exactement là où se trouvent la décharge sauvage et se déversent les 14 rejets des eaux usées de Tazmalt.
C’est là que réside le bras de fer entre les associations de la localité et les riverains d’un côté, et les propriétaires des sablières de l’autre. Ces derniers résistent et continuent à saccager tout un écosystème de vie et de développement d’une faune et d’une flore aussi riche que diversifiée. Voilà un lieu en ruine, qui constituait jadis, un lieu naturel de joie et de divertissement des riverains et en particulier des Tazmaltais en général.
Contacté par nos soins, le vice-président de l’association Union et solidarité Ichikar, Adel Adjaoud, a indiqué que cette décharge remonte au début des années 90, soit une existence de 30 années. Ses camarades de l’association et lui ne sont pas restés les bras croisés. « Nous avons adressé des écrits et requêtes aux autorités locales, à savoir APC, daïra et wilaya, on a même procédé à la fermeture de cette décharge à maintes reprises, suite à la passivité des autorités », souligne-t-il mais non sans montrer un doigt accusateur, « les oppositions des riverains et le manque d’engagement des autorités, et l’absence d’une campagne de sensibilisation de la population de la commune, qui font barrage à l’initiative d’un privé pour l’installation de déchetteries ». En attendant son éradication, « nous avons proposé son contrôle et son organisation par l’APC pour limiter ses nuisances, en y installant une clôture, un système de tri des déchets » conclut notre interlocuteur. De son côté, l’élu à l’APC de Tazmalt et ex-candidat aux dernières sénatoriales charge directement le directrice de l’environnement, qu’il accuse de « mutisme et d’irresponsabilité ».

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