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5 morts et 118 blessés lors d’une bousculade au concert de Soolking à Alger

La fête tourne au drame

Cinq morts (trois garçons et deux filles dont un enfant), 86 personnes envoyées à l’hôpital Mustapha et 32 personnes évacuées, tel est le bilan de cette funeste soirée.

Non, ceci n’est pas le bilan d’un quelconque attentat mais bel et bien d’une « guérilla » d’un autre âge que les Algériens continuent à subir à leur corps défendant, après 57 ans l’indépendance. Leur seul tort ? Partir assister au concert de Soolking. A qui la faute ? sans doute aux organisateurs véreux qui ont vendu des tickets plus que le stade ne peut contenir. Un stade rempli de 30 000 personnes pour une capacité d’accueil de 12 000. Dans le monde entier il existe des standards en termes de gestion de densité de foules dans les événements public de masse. Mais en Algérie, on laisse courir, tant qu’on vend les tickets, y compris au marché noir au vu et au su des policiers. Qu’est-ce qui cloche dans notre si cher pays pour que des jeunes meurent avant d’accéder au stade pour admirer leur idole ? Pourquoi sommes-nous si incompétents dans la gestion des grands concerts comme cela se passe partout dans le monde ? C’est donc cela le Tiers- Monde ? Le pays qui gagne la coupe d’Afrique, mais qui est en même temps incapable de gérer un spectacle ? Ce qui s’est passé jeudi dernier avant l’entame du concert de Soolking au stade du 20-Août est inadmissible. Tragique ! Où étaient les organisateurs lorsque des familles entières munies de leur tickets se voyaient refouler comme des malpropres ? Où étaient-ils lorsque des jeunes se faisaient matraquer dehors, des jeunes garçons et filles piétinés dans la rue sans pitié? Pourquoi sommes-nous incapables d’organiser un concert sans faire appel à la représaille policière, à la répression jusqu’à interdire à un père de famille qui suppliait un flic d’ouvrir la porte car son fils suffoquait et a failli mourir devant nos yeux. En vain ! C’est pourtant ce qui s’est passé ce jeudi 22 août aux abords de 19h30 où nous-mêmes avons failli être emportée dans ces bousculades... Un jour funeste pour ces filles et garçons. «Si tu me cherches chuis plus là !» chante Soolking. Ironie du sort, ces jeunes à la fleur de l’âge ne rentreront définitivement pas au stade. Ne danseront pas sur les chansons de Soolking. Même si ce dernier a su déployer son énergie en réunissant une belle brochette d’artistes sur scène qui sont venus l’accompagner durant le concert et même avant. Parmi eux, Meziane Amiche, Chemsou de Friklane, Mok Saïb et d’autres. Ces derniers étaient-ils au courant des incidents qui venaient de se produire dehors ? sans doute que non et Soolking le savait lui, qui, bizarrement est monté sur scène avec... un gilet pare-balles ! L’auteur du titre « Dalida » qui est venu lu aussi avec une pléiade d’artistes dont Algerino, son acolyte turc ou encore son manager et ami Fianso, n’a cessé pourtant de faire passer la pommade au public algérien en lui envoyant à maintes reprises tu es «le meilleur peuple au monde», tout en le confortant dans l’idée qu’il «est en train d’écrire son histoire». Soolking savait-il qu’il y avait eu déjà des morts à cause de lui ? Où étaient les gens de l’Onda, la structure organisatrice chargée du concert ? aux abonnés absents. Personne ne répondra à vos appels . Même en demandant à un responsable d’aller les chercher, on reviendra bredouille en nous relevant leur absence. Aussi, pourquoi interdire aux journalistes de rentrer dans l’arrière-scène et laisser d’autres personnes, des adolescents qui n’ont rien à voir avec l’organisation, marcher à l’intérieur tranquillement. Les journalistes qu’on se le dise, étaient persona non grata chez l’Onda. D’ailleurs, ces derniers qui nous assuraient que les entretiens se feraient à la fin du concert, n’étaient même pas là pour nous voir ou nous recevoir. Aux dernières nouvelles Soolking qui aurait refusé de recevoir la veille, la ministre de la Culture, la fameuse «lasto marfouda» et se prendre aussi avec elle en photo, aurait même refusé de parler à la presse. Il préfèrera le silence et la fuite en avant que d’aller répondre à ses actes le plus démocratiquement possibles. Non ! Soolking qui a bien chanté au demeurant et en chœur sa fameuse chanson Guérilla et par deux fois et laissé son fameux titre hymne au Hirak, Liberté pour la fin, a raté non pas cette fois une occasion de parler, mais de se taire ! Puisque sur scène il réitérera cette bourde qui stipule selon lui «je suis venu tout seul !» et qui a payé toute cette armada d’artistes avec toi ? Ces musiciens ? Cette logistique, c’est toi Soolking ? As-tu payé le concert de ta poche ? Y compris ta chambre d’hôtel à El Aurassi ? Si l’Onda a assuré la sono et le côté logistique et le reste Soolking ?
Pour rappel, les fonds du concert de Soolking seront remis en partie aux hôpitaux au profit des enfants malades. Malgré ce geste généreux de l’artiste, hélas, cela ne suffira pas à effacer le drame national qui a été commis ce soir-là envers tout ce beau monde qui n’a demandé qu’une chose, pouvoir apprécier la soirée à sa juste valeur. Mais quelle valeur donne-t-on au public en Algérie ? Chez nous, il faut d’abord se faire malmener, «apprécier la souffrance», en se retrouvant coincé derrière des barreaux comme en prison, à suer à l’extérieur comme un porc au milieu d’ une centaine de personnes en cris et en pleurs parce que des policiers zélés ont décidé de fermer les portes au moment de leur ouverture. Quand allons –nous apprendre à être civilisés ? A organiser un concert comme il se doit ? Et ne pas voir ce genre de drame se répéter ? Pourquoi ces matraques ? Quand allons, nous penser réellement à mettre en place une véritable politique culturelle dans ce pays et surtout à repenser nos espaces d’art et de loisirs ? Le concert de Soolking a été la preuve que nos jeunes sont assoiffés de culture et d’animation, de sorties et de loisirs. La culture de masse ça s’organise aussi. Les gens ne sont pas des animaux et un stade n’est pas un zoo, même si ce dernier est censé bien garder aussi ses animaux, alors que chez nous, eh bien, on tue encore ces derniers…
Jusqu’à quand cette anarchie ?

De Quoi j'me Mêle

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