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Sidi Said se retire de la centrale syndicale

La fin d’un règne

L’enjeu semble délicat et très difficile, même si les apparences ont montré la présence de 520 délégués aux travaux de ce congrès.

Le secrétaire général de l’Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi-Saïd, a annoncé hier lors de l’ouverture des travaux du 13 ème congrès, son retrait de l’activité syndicale et il ne briguera pas « un autre mandat au sein de la Centrale syndicale », a-t-il souligné devant un parterre de plus de 500 congressistes présents pour élire une nouvelle direction syndicale.
Abdelmadjid Sidi-Saïd qui a prononcé un discours le plus court dans sa carrière syndicale, s’est contenté d’expliquer aux délégués que « le changement qui sillonne la voie vers plus de mobilisation des travailleurs pour la défense de leurs intérêts est venu, surtout que le mouvement syndical dans le monde connaît une situation difficile à l’ère de la mondialisation », a-t-il indiqué.
Le désormais ex-secrétaire général de l’Ugta s’est montré très prudent dans ses déclarations en évitant d’aborder les questions conflictuelles qui taraudent la Centrale syndicale et sa base. Abdelmadjid Sidi-Saïd a fait allusion aux changements que traverse le pays en soulignant qu’« il faut rendre hommage au mouvement citoyen qui vient de montrer un degré de mobilisation et de maturité extraordinaires », a-t-il mentionné.
Le 13ème congrès qui est estampillé du sceau de « justice sociale-paix-solidarité » fera entériner les recommandations et résolutions qui vont déterminer la nouvelle ligne de conduite syndicale de la nouvelle direction qui émergera lors des travaux en cours.
Il faut dire que ce congrès est en train de faire face à des tiraillements et des luttes de clans et de courants très rudes. Les clivages sont nombreux, les prémices d’une division dans les rangs se font sentir avec acuité. Nombreux sont ceux qui ont remis en cause la légitimité de ce congrès frappé de vice de forme statutaire. Il y a aussi la prestation du secrétariat national et à sa tête Abdelmadjid Sidi-Saïd, qui, selon les contestataires au sein de la Centrale syndicale à « fait dévier l’Ugta de sa ligne historique en sacrifiant les positions de cette dernière sur l’autel des positionnements en porte-à-faux par rapport aux intérêts des travailleurs et leurs droits.
L’enjeu semble délicat et très difficile, même si les apparences ont montré la présence de 520 délégués aux travaux de ce congrès, mais il reste le fait qu’au sein même de ces congressistes l’opposition est rude et la guerre des clans est très forte.
Le mouvement de protestation au sein de l’Ugta s’est dessiné depuis deux mois de cela, exigeant la démission pure et simple de Abdelmadjid Sidi-Saïd. D’ailleurs, c’est ce mouvement qui exige un congrès extraordinaire pour sortir de la logique d’appareils mise en branle par l’actuel secrétaire général pour placer ses hommes au secrétariat national et aussi à la tête de la Centrale syndicale. Dans ce sens, les travaux du congrès en cours font placer deux noms qui renseignent sur la « cooptation » qui commence à montrer ses traits. Le débat et les suggestions s’expriment autour de deux successeurs « potentiels » au SG sortant. Il s’agit du secrétaire général de l’Union de wilaya Amar Takjout, un ancien numéro un de la Fédération des textiles et cuirs, et aussi le secrétaire national chargé des relations générales, Ahmed Guettiche. Ces deux responsables sont connus par leurs accointances avec Sidi-Saïd durant tous ses mandats à la tête de la Centrale syndicale.
Tout compte fait, le 13ème congrès incarne une espèce de continuité de l’administration et de la culture syndicale qui a été ancrée au sein de l’Ugta par le clan de Sidi-Saïd et ses thuriféraires. Cette démarche est rejetée d’emblée par les frondeurs et les opposants à cette vision bureaucratique de l’Ugta. Dans ce sens, l’expert et ex-cadre et membre de la commission exécutive nationale (CEN), Noureddine Bouderba indique à ce propos que l’«on constate également une sorte de contre-attaque, une contre-révolution incarnée par les bureaucrates tapis dans les instances bureaucratiques de l’organisation qui font tout pour maintenir à l’écart les travailleurs et négocier un changement dans la continuité en faisant remplacer les membres du secrétariat actuel par d’autres administratifs, tout aussi responsables que Sidi-Saïd de la situation actuelle de l’Ugta », atteste Bouderba qui appelle à la refonte de l’Ugta en la réconciliant avec sa base syndicale.
L’Ugta est à la croisée des chemins, soit elle suit la dynamique de changement imposée par le mouvement populaire, soit elle disparaîtra en tant qu’instrument au service des travailleurs et l’amélioration de leurs conditions socio-économiques.

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