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An I du Hirak: De hauts responsables sont sous les verrous pour corruption

La grande lessive

Un «justicier» sorti de l’ombre qui allait lever le voile sur des pratiques dignes d’une mafia et faire voler en éclats une «gouvernance» dépravée.

Le Hirak, dont la première étincelle est partie de Kherrata un certain 16 février 2019, s'est transformé en mouvement de revendication pacifique, historique, exceptionnel. Un tsunami qui a fait renoncer l'ancien chef de l'Etat à briguer un cinquième mandat avant qu'il ne soit poussé vers la porte de sortie. Dans la foulée de cette prise de «guerre» de premier plan, des dommages collatéraux impressionnants, insoupçonnés, allaient se succéder pour mettre à nu un système dont la gestion des affaires de la nation reposait sur la rapine et la prédation. C'était certes, un secret de Polichinelle. On était cependant loin d'imaginer l'étendue du désastre. Un fléau qui avait gangrené les institutions et le sommet de l'Etat qui s'est érigé en culture. Des sommes astronomiques sont détournées, des fortunes colossales se sont constituées jusqu'à assécher les caisses du Trésor public, celles du simple contribuable qui avait du mal à boucler ses fins de mois. A un moment où les Algériens faisaient face à des flambées des prix des fruits et légumes et des produits de consommation de base. Les travailleurs de certains secteurs vivaient la peur au ventre car leurs emplois étaient menacés alors que des rumeurs persistantes courraient sur la probabilité du non- versement des salaires des fonctionnaires et les pensions des retraités. Les caisses étaient vides. Le recours à la planche à billets en témoignait. La dégringolade des prix du pétrole en était responsable disait le discours officiel de l'époque. C'est schématiquement dans cette ambiance qui n'annonçait pas des lendemains qui chantent qu'allaient monter les cris de révolte qui couvaient au sein d'un Mouvement populaire exceptionnel. Un justicier sorti de l'ombre qui allait lever le voile sur des pratiques dignes d'une mafia pour briser une «omerta» trop longtemps contenue et faire voler en éclats une «gouvernance» dépravée. Des affaires de corruption, de dilapidations des deniers publics en cascade, incroyables, ont montré que les caisses du pays ont été mises à sac, carrément pillées, ont été dévoilées. Deux ex-Premiers ministres, des ministres, des responsables de partis, de hauts fonctionnaires, des officiers supérieurs de l'armée, des chefs d'entreprise se sont retrouvés sous les verrous. La fameuse alliance présidentielle sur laquelle reposait la gestion catastrophique des affaires de la nation a été définitivement enterrée. Ses chefs, patrons de surcroît des partis (FLN, RND, MPA et TAJ) qui ont soutenu mordicus la candidature de l'ex-premier magistrat du pays pour un énième quinquennat sont derrière les barreaux, tous poursuivis pour corruption et bien d'autres chefs d'accusation. Le Hirak a incontestablement déclenché une révolution qui a consisté à nettoyer les écuries d'Augias. Elle a sans coup férir été d'une ampleur insoupçonnée, unique dans les annales de l'Algérie indépendante. Elle a fait voler en éclats et discrédité le Front de Libération nationale et le Rassemblement national démocratique qui ont à eux seuls symbolisé 20 ans de règne sans partage. Dans la conjoncture aussi sclérosée, dans laquelle baignait le pays, un tel scénario ne pouvait même pas effleurer l'esprit. C'était sans compter sur l'extraordinaire énergie qui couvait en chaque Algérien qui aspirait non seulement à un changement, mais à l'avènement d'une IIe République qui fasse table rase du passé. Qui mette fin aux passe-droits, à la corruption, aux pots-de-vin, à la bureaucratie...qui ont gangrené les institutions de l'Etat jusqu'à son sommet. Une frappe insoupçonnée du Hirak qui a permis l'ouverture de la boîte de Pandore.

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