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Contrat entre Ali Haddad et un lobbyiste américain

La justice décide d'enquêter

L'ouverture d'une enquête préliminaire sur cette affaire vise à déterminer les circonstances de la conclusion de ce marché et en définir le véritable objectif.

Depuis sa prison, Ali Haddad a sollicité les services d'un cabinet de lobbying américain réputé proche de Trump pour un montant de 10 millions de dollars. L'information parue dans le média américain indépendant Foreign Lobby et reprise par les quotidiens nationaux n'a pas tardé à faire réagir la justice. Dans la soirée de lundi dernier, le parquet général près la cour d'Alger a annoncé dans un communiqué que faisant «suite aux informations relayées par certains titres nationaux au sujet d'un contrat conclu par des représentants du prévenu Haddad Ali avec une société américaine d'un montant de 10 millions de dollars, et en application des dispositions de l'article 11 du Code de procédure pénale, le parquet général près la cour d'Alger informe l'opinion publique de l'ouverture d'une enquête préliminaire sur cette affaire pour déterminer les circonstances de conclusion de ce marché et en définir le véritable objectif».
Signé le 26 juillet 2020, ce contrat d'une année qui loue les services du Sonoran Policy Group, une firme de lobbying fondée par Robert Stryk, qui a occupé un poste de conseiller du président américain Donald Trump lors de sa campagne présidentielle en 2016, a été paraphé au nom de l'ex-patron des patrons par une proche conseillère établie à Paris. Les clauses portent, notamment sur la fourniture de «services de conseil aux entreprises et aux particuliers» ainsi que «d'autres services sur une base convenue», a expliqué Foreign Lobby, soulignant que le fondateur de la société, Robert Stryk, et le P-DG, Christian Bourge, n'ont pas voulu dévoiler la nature de leur travail pour Haddad. Le média américain cite Report William Lawrence, un ancien diplomate du département d'Etat spécialisé dans l'Afrique du Nord, actuellement professeur à la School of International Service de l'Université américaine, qui, lui, soupçonne «que parce que le nouveau régime algérien est relativement faible et parce qu'il va, à un moment donné, s'attirer les faveurs des Etats-Unis, l'objectif de Ali Haddad serait de s'attirer les faveurs des Américains les plus puissants afin que son sort soit inclus dans la conversation avec l'Algérie». Cela est d'autant plus plausible que le Foreign Lobby a révélé la puissance du lobbying exercé par Sonoran Policy Group qui a réussi à signer, ces dernières années, des contrats lucratifs avec plusieurs gouvernements, à l'image de ceux de l'Arabie saoudite, du Venezuela, de la RD Congo ou encore de la Somalie. Incarcéré depuis mars 2019, Ali Haddad, poursuivi et condamné dans plusieurs affaires de corruption, devra purger 18 ans de prison ferme, la peine la plus lourde prononcée à son encontre. Ses biens et ceux de ses frères, condamnés pour les mêmes faits, ont été saisis et leurs comptes bancaires gelés. Avec une telle action, Ali Haddad semble jouer sa dernière carte. Après la démission forcée de Abdelaziz Bouteflika et l'emprisonnement de son frère Saïd ainsi que la quasi-totalité des hauts dirigeants de son régime, l'ancien patron du Forum des chefs d'entreprise s'est retrouvé seul sans ses soutiens habituels au sein du pouvoir. C'est là la principale raison qu'il l'a amené à solliciter de l'aide à l'étranger en recourant aux services de lobbying d'une puissante firme. Révélé au grand jour, le travail de cette société se complique davantage, surtout avec l'ouverture de l'enquête judiciaire par la justice algérienne. Dans le cadre d'une commission rogatoire, le juge d'instruction va sûrement demander plus d'éclaircissements sur les clauses du contrat qui lie Haddad à Sonoran Policy Group. Est-elle obligée de les révéler? Peut-être pas, mais ce qui reste certain, c'est que l'enquête du parquet va permettre de retrouver la traçabilité du paiement des 10 millions de dollars et de connaître ainsi la fortune cachée d'Ali Haddad à l'étranger. Il est déjà connu que l'homme d'affaires est propriétaire à Barcelone, en Espagne, de l'hôtel Palace mais sa fortune à l'étranger ne se limite sûrement pas à ce bien. De telles investigations vont-elles permettre de récupérer l'argent volé? «Le recouvrement des fonds pillés est un devoir et un engagement que j'ai pris devant le peuple algérien», avait déclaré le président Tebboune affirmant que la procédure sera lancée «une fois toutes les données disponibles». 

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