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Mohamed Mansouri, DG de l’EHU d’Oran, à L’Expression

«La réaction de l’état a été très efficace»

Le directeur général de l'Etablissement hospitalier d'Oran revient dans cet entretien sur l'évolution du Covid-19 aussi bien en Algérie qu'à Oran, tout en évoquant les mesures entreprises par l'Algérie dans l'espoir de contenir cette maladie ayant surpris le monde entier. Écoutons-le.

L'Expression: Pourriez-vous nous dépeindre l'évolution de la prise en charge du Covid-19?
Mohamed Mansouri: À l'EHU d'Oran on a mis en place un circuit exceptionnel consistant à éviter la contamination des patients venant pour d'autres pathologies et le personnel soignant. Le service pré-tri constitue un passage obligatoire pour toute personne venant pour une consultation aux urgences. Le médecin le questionnant écarte toute équivoque, dont le contact direct ou un séjour dans une région pandémique et ce pour éviter le mélange des patients suspects du Covid-19 avec les autres malades. Quant au tri Covid-19, ce service est guidé par des équipes permanentes élaborant des diagnostics de
Covid-19 après un interrogatoire poussé, un prélèvement et éventuellement un scanner. La détresse respiratoire, si elle est légère, le patient est mis sous oxygénation, tout en lui administrant le traitement nécessaire. Celui souffrant d'une détresse importante passe directement en réanimation. Tous ces malades sont mis systématiquement sous le traitement à base du protocole de la chloroquine et l'azythromycine. Notre établissement dispose d'un laboratoire exécutant deux types d'analyses très rapides.

Nous attendions le pic qui n'a finalement pas eu lieu. C'est quoi le secret?
Dans certains moments, nous avons enregistré 200 malades par jour. Mais la sensibilisation a donné de bons résultats. Il y a eu aussi le confinement total décidé dans le centre, à Blida. On a mis en confinement rapidement les régions à fortes proportions endémiques comme Oran, Béjaïa, Tizi Ouzou. Tous les citoyens rapatriés de l'étranger ont été confinés. Cette réaction a été très positive. En Italie et en France, les gens, rentrés des voyages, se sont mis en contact avec les populations. Aujourd'hui, nous avons un plateau qui donne chaque jour le même chiffre. Ce dernier nous donne beaucoup d'espoir pour amorcer le déclin de l'épidémie.

Est-ce que l'hydroxychloroquine donne réellement des résultats encourageants?
L'Etat algérien a pris la décision de ne pas rentrer dans la polémique qui sévit dans certains pays, notamment en France où il y a une lutte de laboratoires et des luttes de leadership des experts. Nous avons pris une attitude assez sage en prenant en compte les expériences du professeur Raoult et celles menées en Chine. L'utilisation de ce traitement a donné des résultats probants et a permis la réduction de la symptomatologie. À notre niveau, ce traitement a donné d'excellents résultats puisque les signes cliniques et la fièvre ont disparu en trois jours. Beaucoup de malades ont quitté l'hôpital.

Quelle est la quote-part des guérisons?
Il y a une durée de la maladie. Celle-ci est réduite par l'utilisation de ce traitement. Il se peut aussi que le patient guérisse spontanément. Mais, les cas des réanimations qu'il faudrait prendre en charge avec célérité dès l'apparition dès signes. Le traitement n'est plus efficace lorsque le malade arrive en réanimation. Il faut sensibiliser les gens âgés portant des signes grippaux, ceux ayant des pathologies adjacentes comme le diabète, l'hypertension, la cardiopathie. Ils doivent se présenter dès qu'ils ressentent les premiers symptômes pour commencer leur traitement et leur éviter de se retrouver en réanimation.
Nous avons intubé 13 patients et mis une vingtaine d'autres sous oxygène. Nous avons pris de très gros malades. Les personnes ayant séjourné dans des zones suspectes doivent se présenter rapidement pour pouvoir bénéficier du scanner et des tests. Les malades intubés sont difficiles à récupérer.

Peut-on rassurer les populations en leur disant qu'il ne faut pas s'inquiéter sans se relâcher non plus?
Effectivement. La panique n'est pas un bon compagnon de toutes les situations. Il faut continuer à observer partout les mesures barrières, éviter les regroupements, porter des moyens de protection dans certaines circonstances etc. A partir de là, l'épidémie va disparaître rapidement.

Cette stabilité des chiffres est-elle liée au défaut de dépistage, sachant qu'en Algérie on ne dépiste pas systématiquement?
Les porteurs sains ne présentent aucun symptôme. Mais il est impossible de partir dans un dépistage de toute la population. Par contre, nous dépistons systématiquement l'entourage quand nous tombons sur un cas suspect. La démarche entreprise en Allemagne et en Corée a certes donné des résultats puisqu'elles permettent de confiner tous les gens positifs. Mais, elle a ses limites. Des puissances mondiales, dont la France et les USA, n'arrivent plus à dépister en masse.

Certaines voix disent que le système sanitaire algérien est incapable de gérer le Covid-19?
Pas du tout! L'Algérie dispose aujourd'hui d'un grand nombre de médecins et de paramédicaux rompus à la tâche. Nous avons d'excellents réanimateurs, des pneumologues et des infectiologues accomplissant avec brio leurs tâches. Pour le traitement, l'Algérie dispose d'une quantité très importante d'hydroxychloroquine. L'EHU dispose de quoi traiter 3 000 personnes à l'aide de ce médicament. Les réanimations n'ont jamais été saturées.

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