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Dernière ligne droite avant la présidentielle

Le compte à rebours a commencé

Les cinq prochaines années ne seront pas une promenade de santé pour le prochain président et les candidats savent combien la mission sera rude.

La campagne engage aujourd’hui sa dernière ligne droite. Les cinq candidats qui ont réalisé un périple électoral tout à fait inédit dans l’histoire du pays depuis l’indépendance, en sont à faire le bilan d’un marathon politique très éprouvant à tout point de vue. Il faut dire qu’au contraire des consultations électorales précédentes, celle de jeudi prochain a suscité des débats passionnants mis des Algériens dans la rue et poussé certains à des extrêmes qu’on ne pensait pas possibles en Algérie. Les cinq candidats qui ont cru en leur bonne étoile, ne sont pas entrés dans la bataille de la présidentielle pour des motifs simplement politiciens. Ils l’ont dit dans leurs meetings, leurs interventions télévisées et dans le préambule de leur programme, le prochain scrutin n’est pas anodin. Il porte en lui plusieurs enjeux. Il y a d’abord le retour urgent à la légalité constitutionnelle. Ils ne sont pas les seuls à penser de la sorte, puisqu’ils partagent cette conviction avec de nombreux citoyens qui estiment nécessaire de doter le pays d’une Institution présidentielle légale.
Outre cet enjeu, les cinq candidats sont tous nés après 1942. C’est dire qu’ils représentent les générations de l’après-guerre de libération. L’on est là à un carrefour de l’Histoire. La légitimité révolutionnaire s’est donc naturellement éteinte et le prochain président peut l’évoquer, mais devra en tout état de cause convaincre les citoyens par l’action de terrain. En un mot comme en mille, le prochain président devra s’appuyer sur la seule légitimité démocratique et populaire pour gouverner.
Cela, les cinq candidats en ont senti le poids historique et celui qui sortira des urnes s’attend forcément à une mandature peut-être exaltante, du fait qu’il inaugurera la nouvelle République, mais elle sera aussi éprouvante, car personne ne lui fera de cadeau. Et pour cause, qu’il y ait un deuxième tour ou pas, à la prochaine élection, l’Institution présidentielle ne pourra jamais trôner seule à la tête du pays. Des contre-pouvoirs dans la société, il y en aura sûrement. L’on peut déjà en soupeser le poids rien qu’à voir la détermination de la rue lors de cette campagne électorale finissante.
Cela pour dire que les cinq prochaines années ne seront pas une promenade de santé pour le prochain président et les candidats qui ont sillonné le pays pour convaincre les Algériens de leur accorder leurs suffrages, savent combien la mission sera rude. Un pays de plus de 2 millions de kilomètres carrés, une population très jeune, très énergique et en demande pressante de liberté d’expression, de manifestation, de volonté claire de se mêler de la cuisine politique et surtout, visiblement encline à ne rien lâcher de ce qui a été arraché par 10 mois de manifestations populaires.
Le tableau est des plus beaux pour celui qui sait aller dans le sens de l’Histoire. Les cinq candidats disent avoir compris, tout compris des desiderata des Algériens. Ces derniers ont affiché la couleur. Au prochain président de savoir convaincre les plus réticents parmi les Algériens. Ce ne sera pas facile, mais cela reste jouable. Les partis politiques, même les plus radicaux contre la présidentielle, n’insulteront pas l’avenir. Les portes du dialogue seront, dans tous les cas de figure, rouvertes, les cinq candidats ayant tous promis une refonte de la loi électorale et de la Constitution. Il reste quelques jours avant le jour J.
Les Algériens n’iront pas tous voter, mais devinent que la séquence historique est déterminante pour l’avenir de leur pays. Quelles que soient leurs opinions, ils finiront par admettre que les 21 jours qui ont chevauché les mois de novembre et décembre 2019, auront été passionnants et passionnés. Ils reconnaîtront aussi que cinq personnalités ont animé cette séquence. Abdelaziz Belaïd, Abdelkader Bengrina, Azzedine Mihoubi, Ali Benflis et Abdelmadjid Tebboune ont eu le mérite d’avoir cru et été jusqu’au bout de leur rêve pour l’Algérie.
L’Histoire ne retiendra pas seulement le nom du prochain président, mais aussi de ceux qui ont rendu possible l’émergence de la nouvelle République. Comment sera-t-elle ? Personne ne peut prétendre le savoir.

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