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Elle a suscité les polémiques les plus folles

Le parcours chaotique d’une loi controversée

La scène politique ne pouvait rêver meilleure opportunité pour engager le débat qui avait pris les allures d’une polémique.

La loi sur les hydrocarbures aura été l'un des textes législatifs les plus controversés depuis l'indépendance du pays. Sitôt annoncé, en 2017, il a suscité beaucoup de polémiques. Le gouvernement Sellal, avait, à l'époque, souligné la nécessité de revoir la loi pour rendre attractive l'exploration et la production des hydrocarbures. Il n'en fallait pas plus pour «exciter» une «opinion spécialisée» qui s'est mise à chercher la faille. Celle-ci a été «involontairement» ouverte par l'ancien P-DG de Sonatrach, Abdelmoumen Ould Kaddour, qui avait annoncé l'association d'un cabinet américain dans la rédaction de la loi. Tout ce qui compte comme opposants au gouvernement de l'époque, s'était introduit dans la brèche et les scénarios les plus fous ont été montés pour démolir la nouvelle loi dont la promulgation devait avoir lieu à l'été 2019.
Le texte devait passer comme une lettre à la poste au niveau de l'APN. Seulement voilà, le 22 février est passé par là et les plans du pouvoir s'en sont trouvés totalement chamboulés. Dans l'euphorie du Mouvement populaire, on croyait la loi enterrée pour être déterrée par le prochain président de la République. Mais c'était sans compter sur la volonté du gouvernement Bedoui d'aller jusqu'au bout de la démarche. C'est ainsi, qu'imperturbable et malgré une situation politique très particulière, le gouvernement n'arrête pas le cheminement de la loi et la fait adopter par le Conseil des ministres. C'était un dimanche et, exceptionnellement, de nombreux citoyens ont stationné devant l'APN pour demander aux députés de ne pas suivre l'Exécutif.
La scène politique ne pouvait rêver meilleure opportunité pour engager le débat qui avait pris les allures d'une polémique où personne n'écoutait personne.
Dans le tumulte médiatique et sur les réseaux sociaux, on retiendra plusieurs tendances. Il y a d'abord ceux qui accusent le gouvernement de vouloir «brader le sous-sol aux entreprises étrangères». Recrutés dans les partis de l'opposition parlementaire et les petites formations, les tenants de ce discours s'accrochent à l'expression «concession» évoquée dans l'avant-projet de loi. Ils affirment que le gouvernement
entreprend une libéralisation sauvage du secteur qui donnerait à des entreprises étrangères des parts dans les gisements. Cette frange d'opposants veut le retrait pur et simple du texte et n'y voient rien de positif, bien au contraire.
Une autre tendance, moins populiste, croit voir dans la loi quelques bonnes intentions, vu que l'actuelle a montré ses limites. Mais dans le même temps, les tenants de cette thèse critiquent «l'opacité» dans la confection de la loi et trouvent au même titre que les «populistes» inconcevable qu'un pareil texte soit soumis à l'appréciation d'un cabinet américain. Pour les deux tendances, la présentation du texte en ce moment est en soi, suspect.
Le dernier groupe à ne pas être sur la même ligne que le gouvernement est principalement composé d'experts qui ne trouvent pas un problème dans la loi. Celle-ci disent-ils est équilibrée et n'hypothèque pas les richesses du pays. Mais ils avancent néanmoins deux objections.
La première tient dans le caractère d'urgence que l'Exécutif entend donner à la loi. Les experts affirment, en effet, que les retombées du nouveau texte ne peuvent intervenir que dans 2 ans au moins. L'Algérie n'est donc pas à deux mois près, d'autant que l'échéance présidentielle interviendra avant.
Le second reproche des experts est en rapport avec la politique énergétique du pays que la loi sur les hydrocarbures ne prend pas en charge. Pour ces deux raisons, ils préconisent un débat national que lancerait le prochain président pour arrêter une bonne fois pour toutes une démarche consensuelle sur la politique énergétique du pays sur une longue période.
Le gouvernement, qui tient à faire passer la loi, s'appuie lui sur un constat inquiétant fait par les cadres de Sonatrach sur l'état des réserves et la faiblesse des investissements qui hypothèquent l'avenir énergétique du pays.

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