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Appel à une loi de finances complémentaire

Les arguments des spécialistes

Il y a la nécessité d’une loi de finances complémentaire pour l’exercice 2020, se sont accordés à dire experts et chefs d’entreprise.

A peine entrée en vigueur, la loi de finances (LF) 2020 est déjà décriée. En effet, réunis par le Forum des chefs d’entreprise (FCE), pour débattre de ses dispositions, plusieurs experts et dirigeants d’entreprise l’ont qualifiée - au delà de ses avantages - de «loi de transition et de sauvegarde de l’économie, qui permet d’éviter d’aller à des situations ingérables». Rappelant qu’elle a été préparée dans un contexte exceptionnel, ils ont ainsi plaidé la nécessité «d’élaborer une loi de finances complémentaire permettant de prévoir des alternatives au budget ».
Décortiquant la situation, l’expert en économie, Abderrahmane Benkhalfa, a rappelé qu’avec « un budget d’environ 7,8 milliards DA et des ressources de 6,6 milliards DA, il y a un cap difficile à couvrir, d’autant plus que nous avons un des taux de croissance les plus faibles de la décennie, soit 1,8% ». Cette baisse signifie, selon lui, « un déclin des ressources fiscales », qui se conjugue à des possibilités « très limitées d’ajustement de la valeur du dinar et au gel officiel du financement non conventionnel ». En outre, notre dette publique de 5,5 milliards DA, équivalant aux montants de financement non conventionnel, à l’égard de la Banque d’Algérie, constitue un vrai déséquilibre, a précisé l’ancien ministre.
Il a ajouté que notre balance commerciale est déficitaire, ce qui fait que «nous n’avons plus qu’une année de couverture des importations. Nous devons trouver des ressources additionnelles. Des pistes sont envisa-geables, à savoir le retour de l’investissement étranger dans le sillage de la suppression de la règle des 51/49% ou encore un recours à l’endettement extérieur, mais pour des projets structurants. Il est également possible de recourir à l’emprunt obligataire, tout en traçant une stratégie de sortie de la dépendance à la commande publique», a-t-il expliqué.
Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Mohamed Samy Agli, a considéré que «cette loi contient un volume fiscal qui n’arrange pas le privé national et, de ce fait, trop d’impôt tue l’impôt», pour lui. A ce sujet, il a estimé que «l’impôt sur la fortune n’est pas du tout opportun au regard de la situation économique et financière, particulièrement pour les entrepreneurs».
«Nous espérons que la loi de finances en cours sera modifiée par une loi complémentaire qui traduira la volonté politique actuelle et les engagements du président de la République, notamment ceux en relation avec l’allégement fiscal au profit des entreprises et la suppression de la taxe sur l’activité professionnelle », a déclaré Agli en marge de la rencontre.
De telles mesures d’allégement permettraient, poursuit-il, de « capter le marché l’informel qui représente une concurrence déloyale et un facteur de déstabilisation pour l’entreprise, et de prendre en charge une préoccupation majeure des entreprises en difficulté, en raison du ralentissement de l’économie nationale».
«Nous appelons nos mem-bres à adhérer à une démarche de civisme fiscal, mais nous demandons par contre que la fiscalité soit adaptée, à la réalité économique. Nous voulons obtenir une contrepartie concrète pour les impôts et taxes, notamment en matière de services et d’infrastructures (routes, alimentation en gaz et eau...)», a-t-il soutenu.
En tant que force de proposition et un partenaire des pouvoirs publics, «nous avons élaboré un document autour des mesures d’urgence pour la sauvegarde des entreprises et une nécessaire réforme bancaire que nous allons soumettre au gouvernement», a-t-il conclu.
Par ailleurs, des patrons présents ont estimé que «notre modèle fiscal est décourageant pour les entreprises. En cumulant les différents taxes et impôts, plus de la moitié de leurs revenus est prise par l’Etat», regrettent-ils.
De son côté, le président de l’Association nationale des conseillers fiscaux, Boubekeur Sellami, a estimé que le système fiscal demeure marqué par l’instabilité des textes. Selon lui, les taux appliqués sur les professions non commerciales, sont «très lourds et décourageants».
A partir de là, les experts et les chefs d’entreprise ont appelé, en plus, à la refonte du système fiscal algérien qui encourage, selon eux, l’économie informelle.
C’est dire que le président de la République et le gouvernement, fraîchement installés, sont immédiatement interpellés par les spécialistes et surtout les opérateurs économiques, pour concrétiser leurs promesses et amorcer réellement cette relance économique tant attendue.

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