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Bureaucratie, «hogra» et corruption

Les combats de Karim Younès

Le médiateur de la République est revenu sur la lourde mission que lui a confiée le président de la République qu'il qualifie de grande bataille pour la nouvelle Algérie.

Médiateur de la République un poste qui avait fait grincer des dents lors de sa création. Beaucoup voyaient cela comme une instance fantôme qui allait vite être «dévorée» par la bureaucratie «made in bladi». Presque un an après sa prise de fonctions, force est de constater que Karim Younès a fait bouger des lignes. Des milliers de personnes ont été écoutées et près de 3000 affaires ont été traitées. Plus exactement, 8797 personnes reçues et 2883 affaires traitées. Mieux encore, il n'a pas hésité à déclarer ouvertement la guerre à la bureaucratie,
«égratignant» au passage quelques membres du gouvernement. Ce qui lui a valu de déranger certains dinosaures de l'administration algérienne. Pour beaucoup, il est devenu
«l'homme» à abattre. Pour preuve, les nombreuses attaques qu'il a subies ces derniers mois. Mais, le médiateur de la République est resté droit dans ses bottes, concentré sur sa mission, car, il jouit de la confiance du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui veut à travers lui tordre le coup à ce monstre qui a tant traumatisé les citoyens.
«Le président de la République m'a chargé de cette mission qui est de lutter contre la bureaucratie. Il veut que le citoyen vive dans la paix, le respect et la dignité, sans être lésé dans ses droits», a, encore une fois, rappelé Karim Younès, jeudi dernier, lors de son passage au forum de la Radio Chaîne 2. Il a profité de l'occasion pour annoncer une nouvelle déclaration de «guerre» contre ceux qui dressent des «obstacles» aux Algériens dans l'obtention de leurs droits. Il a, en ligne de mire, les trois grands fléaux de l'administration: la bureaucratie, la «hogra» et l'abus de pouvoir. «La bureaucratie est le pouvoir de l'administration qui doit exister. Cela existe, d'ailleurs, dans plusieurs pays», a-t-il noté. «Mais elle ne doit pas dépasser ses limites pour ne pas constituer un fardeau pour le citoyen et un obstacle que tout le monde se doit de combattre», a-t-il soutenu en mettant en avant le fait que, chez nous, la bureaucratie n'avait pris que ses aspects les plus pervers.

Les exemples de ces abus...
Karim Younès soutient, dans ce sens, qu'il faut combattre la «hogra» à ses racines. «Elle intervient quand un fonctionnaire ou responsable, quel que soit son rang dans l'échelle de l'administration dépasse ses prérogatives et exerce son hégémonie sur le citoyen», a-t-il expliqué avant de mettre en avant le fait que ce sont de telles pratiques qui donnent la mauvaise bureaucratie et la mauvaise administration. Un cercle vicieux que le médiateur de la République n'hésite pas à qualifier de «nid» de la corruption. «Il y a une volonté de l'État de lutter contre la corruption. Cela passe par l'éradication de ces abus de pouvoirs», a-t-il soutenu en soulignant le fait que son instance était en train de gagner petit à petit des batailles dans cette grande guerre. Il donne, à titre d'exemple, des dossiers d'investissements bloqués depuis des années «sans aucune raison valable». Le médiateur de la République et ses annexes à travers les 48 willayas du pays sont en train d'intervenir pour «débloquer» la situation. Des citoyens injustement incarcérés ont même été rétablis dans leurs droits. «Nous avons fait sortir de prison des cadres incarcérés injustement. D'autres ont été réintégrés dans leurs postes. On essaie de faire le maximum», ajoute-t-il en révélant une forte volonté des hautes autorités de l'État de lutter contre ces injustices qui ont sapé ses fondements.

«Notre arme!»
Pour le médiateur de la République, l'écoute de la voix, longtemps restée inaudible, des citoyens, constitue l'une des assises de la nouvelle Algérie. Néanmoins, celui qui rappelle que le médiateur de la République n'est, ni «wali, ni juge, ni procureur, ni un élu», souligne que lui et ses hommes ne peuvent pas mettre fin à ces pratiques sans l'implication de tous. «Ce n'est pas le problème d'une seule personne, mais c'est l'affaire de tout le monde», a-t-il rétorqué. Est-ce une flèche empoisonnée envoyée à certains hauts cadres de l'État qui continuent de bloquer la bonne marche de cette instance? Karim Younès tempère les ardeurs.
«On ne doit pas mettre tout le monde dans le même panier», atteste-t-il. «L'administration n'est pas totalement mauvaise, mais il y a ceux qui ne font pas bien leur travail. Il y a toujours des éléments négatifs dans les administrations», a-t-il rappelé. Il estime, toutefois, que l'on ne doit pas mettre tout le monde dans le même panier. Avant de conclure, le médiateur de la République a tenu à rappeler que le président Tebboune lui avait remis une «arme» contre les entraves qu'il pourrait rencontrer dans sa mission. «Le décret présidentiel 20-45 du 15 février 2020 a fixé notre mission et nos prérogatives. Il constitue notre seule arme», a-t-il mis en avant avec ce que cela sonne comme une mise au point aux partisans du statu quo... 

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