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Débats

Les sociologues dissèquent la crise

Le sociologue Hadibi a remis les pendules à l’heure en mettant les partis devant leurs responsabilités politiques et historiques.

Le débat de fond commence à pénétrer la scène politique qui vit au rythme d’une dynamique populaire sans précédent. Les sociologues Mohand-Akli Hadibi et Fatma Oussedik ont disséqué le contexte politique que traversent le pays et ses causes.
Les partis politiques ont été l’objet de la conférence dédiée à la situation critique que vit l’Algérie.
Le sociologue Hadibi n’y est pas allé de main morte pour situer les déséquilibres qui frappent de plein fouet la pratique politique nationale. Dans ce sens, Mohand-Akli Hadibi a su diagnostiquer la crise politique en rapport avec l’exercice peu « commode » des formations politiques algériennes quant à leur mission et leur rôle comme vecteur de la société et de l’Etat en matière de projections et de propositions d’idées politiques susceptibles d’apporter des réponses concrètes aux impasses et aux crises qui taraudent la société en général.
De ce point de vue, le sociologue Hadibi a remis les pendules à l’heure en mettant les partis devant leurs responsabilités politiques et historiques en soulignant à ce propos que « les partis politiques gagneraient à faire l’analyse critique de leurs propres trajectoires, pour comprendre la jeune génération qui refuse toute forme de paternalisme, qu’il soit institutionnel, politique, religieux ou autre ». Cette analyse, sans ambages, sort des approches relevant des sentiers battus qui faisaient en quelque sorte disculper les partis en les mettant dans une position « victimaire ».
L’espace « les débats de l’Ummto » de l’université Mouloud Mammeri est revenu sur le rôle de la classe politique dans son ensemble et l’opposition en particulier dans la perspective d’apporter des solutions aux questions qui entravent le processus du changement et les mutations qui doivent s’opérer et mener le pays vers d’autres situations qui rompent avec le statu quo.
Abordant l’expérience algérienne en matière de multipartisme, Hadibi a affirmé qu’« il y a eu échec du multipartisme. les partis politiques gagneraient aujourd’hui à revenir sur la définition même de l’action politique, sur le plan programmes, formation et projection », et d’ajouter que « jusqu’aux années 1980, l’Algérie avait produit une élite considérable et de qualité dans plusieurs domaines. Cette élite qui a donné une consistance à un type de gouvernance et qui a su réguler les rapports quels que soient les conflits qu’il y avait, a été déstructurée et effacée. On a cru qu’il y a une inertie qui va continuer car on a pensé que cette société ne produit pas d’idées, mais la société se pense elle-même indépendamment d’une élite, toutefois elle a besoin de cette dernière pour formaliser ses idées à un niveau supérieur », a-t-il rétorqué.
La sociologie politique ne fait pas dans l’approche populiste, elle se réfère aux événements et au processus politique comme phénomène social au sens sociologique du terme, loin de toutes les étroitesses qui dissimulent les véritables enjeux et les rôles dévolus à chaque catégorie sociale à travers les partis et les organisations dont le rôle est d’encadrer et de structurer la société selon les normes établies de par le monde.
Dans ce registre, la sociologue Fatima Oussedik est allée jusqu’à tirer à boulets rouges sur ceux qui s’autoproclament comme représentants du mouvement populaire en les qualifiant comme « des personnages qui s’estiment être la représentation du mouvement social, alors qu’aucun processus n’a donné lieu à leur élection », et d’ajouter que « ces personnes se présentent comme représentants de la population, mais ils ne prennent aucun engagement et restent sur le terrain du populisme en surfant sur des électorats divers. C’est le peuple qui est la source du pouvoir et de légitimité de toute forme de représentation », a-t-elle souligné. Cette démarche critique et objective de la part des deux sociologues connus par leurs travaux sur les phénomènes sociologiques qui caractérisent la société algérienne, participe dans l’éclairage politique quant aux véritables enjeux et les clivages qui animent la scène politique nationale.
Des lectures et des réflexions critiques de cette trempe méritent d’être soutenues et encouragées pour permettre à la société d’accéder aux éléments d’analyse en rapport direct avec le mouvement et la dynamique qui bouleverse de fond en comble le pays.

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