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L’Anie, les candidats et les électeurs

Les trois acteurs d’un scrutin

Charfi, qui a engagé son honneur dans ce processus, est comptable devant l’Histoire.

Le processus électoral semble avoir pris de la consistance à travers l’annonce par des prétendants à la magistrature suprême de leur intention de déposer leurs dossiers de candidature. Les Algériens qui ne voyaient pas vraiment comment un scrutin de cette importance puisse s’organiser en dehors de l’administration, apprécient, chaque jour un peu plus, le déploiement des acteurs de cette importante joute électorale, de sorte que les différentes déclarations des candidats, même étouffées par le bouillonnement d’une scène politique très active, soient quand même parvenues aux oreilles des Algériens. Ainsi, avec beaucoup de patience et de sérénité, les candidats ont tracé leurs sillons lors de cette phase de collecte des parrainages et leurs partisans ont réussi à toucher plusieurs millions de citoyens, approchés pour contribuer au soutien d’une ou autre candidature. Cet acteur central du jeu électoral qu’est le candidat, n’a peut-être pas encore pris la place censée lui revenir de droit en pareilles circonstances, mais on voit mal un Abdelaziz Belaïd ou un Ali Benflis se laisser impressionner par la foule. Ces deux candidats et d’autres, une fois le quitus de l’Anie accordé pour entamer la campagne électorale défendront crânement leurs opinions face aux tenants du boycott des élections. D’un côté, comme de l’autre, l’enjeu est le même, à savoir convaincre les Algériens du bien-fondé des thèses défendues par les candidats ou leurs contradicteurs. Si ces derniers auront la mission complexe de convaincre les électeurs de l’inutilité d’une présidentielle au motif que tous les candidats serviront le système, la multiplicité des discours des candidats aura certainement le mérite de la diversité et la clarté de l’engagement à satisfaire les revendications du Mouvement populaire. Dans ce face-à-face, par citoyens interposés, les deux camps se battront, pour une fois, à armes égales. Les médias traditionnels et les meetings ayant perdu leur force de persuasion, ce sont les réseaux sociaux et la proximité qui compteront dans la prochaine joute électorale. L’administration n’aura donc aucune prise sur le terrain politique.
L’autre acteur, tout aussi déterminant, dans la phase historique que vit l’Algérie, c’est bien l’Anie qui devra démontrer sur le terrain, sa capacité à annuler toute trace de l’administration dans l’organisation du scrutin. L’Autorité doit montrer à tous les Algériens une véritable prise en main du processus électoral. Mohamed Charfi avait appelé les jeunes du mouvement populaire à porter main forte à l’Anie. Il ne doit pas se contenter de l’appel, il faut qu’il fasse un geste, même plusieurs, en direction de la société civile. Ses collaborateurs doivent absolument trouver le moyen de mettre entre l’Anie et l’administration, une armée de jeunes volontaires, dont la mission ne sera rien d’autre que de «coller à l’urne». Cette action est certes, plus facile à dire qu’à faire, mais, en tout état de cause, elle reste incontournable et totalement nécessaire, pour donner tout son sens à la présidentielle du 12 décembre prochain.
Mohamed Charfi, qui a engagé son honneur dans ce processus, est comptable devant l’Histoire. Même si les conditions dans lesquelles l’élection présidentielle est organisée, ne rassemblent pas tous les attributs d’un scrutin démocratique au sens large du terme, il reste que la transparence de l’opération de vote est, présentement, le premier critère d’évaluation de son succès, bien avant le taux de participation, les conditions de la campagne électorale ou encore l’atmosphère dans laquelle s’est déroulée toute l’opération. La société qui se trouve être l’autre grand acteur de la séquence historique du moment, a rendez-vous avec un nouveau président. Ce dernier doit prioritairement bénéficier de l’honnêteté de son élection. Qu’il soit bon ou mauvais est moins important. Les Algériens pourront le changer dans cinq ans ou peut-être même avant. Ce qu’ils veulent, ce n’est pas tant un homme ou une femme qui fasse le bonheur, que l’assurance qu’il ou elle a été bel et bien le choix de la majorité.
En fait, la première leçon du Mouvement populaire est la détermination des Algériens à exercer leur souveraineté. Cela passe par le respect de chaque voix. Et surtout le droit de sanctionner électoralement les responsables politiques défaillants. Tout le monde sait que la nouvelle République ne sera pas le paradis, mais tout le monde espère qu’elle apportera un nouvel élément important dans la relation entre l’Exécutif et le peuple, à savoir que les Algériens ont le pouvoir et le délèguent, par voie de suffrage universel, à un personnel politique, censé servir le peuple.

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