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Nomination d’un islamiste à la tête de l’APN

Les «victimes» du président

Loin de se réjouir de l’arrivée d’un islamiste à la tête de l’institution législative, le MSP torpille le nouveau président de l’APN.

Quel sens politique donner à l’élection d’un islamiste, Slimane Chenine, à la tête de l’Assemblée populaire nationale ? Main tendue aux islamistes pour disqualifier la mouvance démocratique jugée trop rebelle dans sa démarche ? Timide « concession » au Mouvement populaire qui ne veut plus voir les figures des anciens partis de l’alliance à la tête des institutions du pays ? Ou s’agit-il tout simplement d’une opération de rafistolage ratée par le pouvoir en place ? Dans tous les cas de figure, cette nomination reste un fait inédit dans les annales politiques du pays. Dans l’affaire, il y a plus de perdants que de gagnants. A commencer par l’actuel secrétaire général du FLN, Mohamed Djemaï qui se voyait confortablement assis sur le fauteuil du troisième homme de l’Etat après avoir accompli « la sale besogne » en déboulonnant Mouad Bouchareb. En énumérant les enjeux et additionnant les paramètres, il s’est perdu en conjonctures. Djemai a dû calculer seul. Il a eu tout faux. Si on passe outre les démocrates bannis du pouvoir par une espèce de malédiction depuis la naissance de l’Algérie indépendanteet de Saïd Bouhadja, l’ancien président de l’APN injustement déchu de son poste, qui a caressé le rêve de revenir au perchoir pensant que l’histoire repasse les plats, la victime, la grosse victime a été la mouvance des Frères musulmans.
Complètement pris de court par le Mouvement populaire du 22 février, contrairement à ce qui s’est passé en Tunisie et en Egypte, où les islamistes ont réussi à récupérer la révolution, en Algérie ils viennent de subir un autre revers : en nommant l’ancien responsable de la communication de feu Cheikh Nahnah, la scène islamiste s’est davantage éclatée, mais reste cooptée par le pouvoir. C’est sans surprise d’ailleurs que le nouveau président est amputé du soutien de la principale formation islamiste en Algérie, le MSP, succursale des Frères musulmans en Algérie. Loin de se réjouir de l’arrivée d’un islamiste à la tête de l’institution législative, le parti de Abderrezak Makri torpille, dans un communiqué, son ex-militant qualifiant le nouveau président de l’APN d’être un président «de fait» comme ses prédécesseurs, en considérant que son plébiscite «n’a rien de démocratique».
La direction du MSP note à ce propos que la manière avec laquelle est désigné Slimane Chenine «n’est pas différente de celle qui a vu Saïd Bouhadja et même Mouad Bouchareb poussés à la démission». Avec la virulence d’un parti d’opposition radical, le MSP dénonce « une opération cosmétique foireuse, dont la finalité est de casser le Mouvement populaire et d’exercer une pression sur les forces patriotiques sincères dans leur combat pour la démocratie et la liberté ». Mais supposons un instant que le choix de la désignation du président de l’APN est tombé sur Makri. Quelle aurait été la réaction de ce parti ? N’oublions pas que quelques semaines avant le début du Mouvement populaire, Abderrezak Makri s’est rendu clandestinement chez Saïd Bouteflika, conseiller et frère de l’ex-président, lui proposant ses services dont la prolongation du mandat présidentiel. Mais là, que l’on ne se trompe pas, le MSP est dans son parfait rôle. L’atavisme islamiste est ainsi fait. A chaque fois, ils ont démontré qu’ils n’étaient pas au-dessus des manœuvres politiciennes. Là où ils constituaient des groupes d’opposition légale, ils ne se gênent pas de s’acoquiner avec le pouvoir fort du moment, fût-il autoritaire. En Égypte, après la chute du président Hosni Moubarak en février 2011, les Frères musulmans ont cultivé leurs rapports avec l’armée tout en excluant tout débat avec les autres partis politiques d’obédience démocratique. Au Maroc, le PJD se soucie davantage de ses bons rapports avec la monarchie et en Tunisie, Ennahda était prêt à revoir ses fondements doctrinaux pour rester dans les girons du pouvoir. L’on comprend alors que la virulence de la réaction est à la mesure de la déception que rumine le MSP.

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