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Fils «spirituel» de l'Algérie

Monseigneur Henri Teissier s'en est allé

L'ancien archevêque d'Alger reposera en terre algérienne, selon ses proches.

Monseigneur Henri Teissier est un authentique fils de l'Algérie. Il a été viscéralement attaché à l'Algérie. Sa déclaration d'amour pour ce pays qu'il a fait sien est inégalée. Exceptionnelle! Unique! «L'Algérie, c'est mon espérance. C'est le lieu où je peux apporter ma petite contribution à la réconciliation et à la fraternité universelles. C'est la part d'humanité qu'il m'a été donné de servir et d'aimer. Je ne peux travailler à la paix, à la solidarité en un autre lieu que celui où j'ai passé 55 ans de ma vie et où j'ai mené tous les combats de mon existence», déclarait-il, en 2003, au quotidien La Croix. Il s'est éteint, hier, à Lyon victime d'un AVC. Une nouvelle qui s'est répandue comme une traînée de poudre pour parvenir de l'autre côté de la Méditerranée, en Algérie, où il a passé plus d'un demi-siècle de son existence. Une vie simple mais exceptionnelle, rare, hors du commun. Comment la résumer? Né le 29 juillet 1929 à Lyon, il est issu d'une famille installée à Philippeville (actuelle Skikda), depuis 1849. Il grandit dans diverses villes de France, où son père, officier, est affecté. Sa famille rejoint Alger en 1947. Il est ordonné prêtre pour le diocèse d'Alger, en mars 1955. Il fait partie de la vingtaine de prêtres qui obtiennent la nationalité algérienne en 1965.
Le 30 novembre 1972 il est nommé évêque d'Oran, par le pape Paul VI, puis archevêque coadjuteur du cardinal Duval à Alger en décembre 1980 et devient archevêque d'Alger en 1988 succédant au cardinal Duval, qui s'est retiré, soit deux années avant que le terrorisme aveugle ne mette à feu et à sang l'Algérie. Il sera le trait d'union entre Français et Algériens, entre chrétiens et musulmans à un moment où les groupes islamistes armés instaureront la terreur, l'intolérance et la barbarie. Il sera témoin des crimes, des attentats aveugles qui ont touché les Algériens, les étrangers, les musulmans, les chrétiens et les hommes d'église, sans discernement. 19 religieux et religieuses seront assassinés entre 1994 et 1996, pendant la décennie noire, dont les sept moines trappistes de Tibhirine, décapités par le GIA (Groupe islamique armé) auxquels rendait visite, chaque semaine, Henri Teissier, au péril de sa vie. «La générosité et la fidélité de ces religieux et religieuses sont extraordinairement actuelles. Il est bon que l'Église universelle reçoive ce témoignage et décide de le présenter au monde, sans attendre qu'il appartienne au passé», affirmera l'ex-archevêque d'Alger qui fut à l'origine de leur béatification. Sa disparition vient s'ajouter à celles et ceux qui ont pris la défense des militants algériens, sans calculs, hormis leur engagement pour les causes justes, pour la lutte des peuples colonisés épris de liberté. Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre, Germaine Tillon, Henri Alleg, Roger Hanin, Hervé Bourges, Guy Bedos, Gisèle Halimi... l'ont précédé. Sa perte est un déchirement. «Nous sommes très émus. Nous perdons un père et un frère, celui qui nous a guidés, conduits et accompagnés durant de longues années dans cette église d'Algérie, durant la guerre d'indépendance, pendant la décennie noire... Il était très proche de tout le monde. Il était le pasteur de notre église qui a construit une relation avec son peuple fraternel algérien», a déclaré Mgr Paul Desfarges, archevêque d'Alger. L'ancien archevêque d'Alger reposera en terre algérienne, selon ses proches. Un voeu qu'il a sans doute émis, afin de sceller son amour éternel pour l'Algérie.

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