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38e mardi des étudiants

Pacifiques et déterminés

Malgré la pluie battante, les manifestants ont poursuivi leur marche, en réitérant les slogans phares du mouvement.

Les étudiants étaient encore, hier, au rendez-vous à Alger. Rejoints par les citoyens, ils ont défilé dans la capitale. La procession s’est ébranlée depuis la place des Martyrs, après avoir entonné l’hymne national et observé une minute de silence. La foule a observé une halte devant le siège du tribunal de Sidi M’hamed, réputé avoir abrité plusieurs procès des détenus du Mouvement populaire. Les magistrats dudit tribunal en ont pris pour leur grade. Ils ont été pris pour cible par les manifestants. Ces derniers sont accusés d’être «aux ordres» d’autant plus que plusieurs manifestants accusés pour les mêmes faits ont été acquittés à Annaba, Mostaganem, etc. Drapés de l’emblème national pour la plupart, des étudiants, des femmes et des hommes de tous âges, jurent de «ne pas s’arrêter !». Le rejet de l’organisation de l’élection du 12 décembre dans des conditions actuelles, tel un leitmotiv, a été sans cesse exprimé par les manifestants.
Malgré la pluie battante, les manifestants ont poursuivi leur marche, en réitérant les slogans phares du mouvement. Certains portaient des masques à l’effigie du moudjahid et commandant de la Wilaya 4 historique, Lakhdar Bouregaâ, tandis que d’autres arboraient des portraits de plusieurs détenus. Ils demandent leur libération, particulièrement leur camarade, Yasmine Dahmani, en détention à la prison d’El Harrach, et dont le procès a été renvoyé au 18 novembre prochain. Ils réclament aussi «une presse libre» et «une justice réellement indépendante vis-à-vis de l’Exécutif». Les cinq candidats à la présidentielle, notamment ont été pris pour cibles par les manifestants. Des slogans hostiles ont été scandés contre eux. Tous les slogans habituels du mouvement, né le 22 février dernier, ont été réitérés par les manifestants.
La procession sillonnait la rue Larbi-Ben M’hidi en scandant les slogans habituels et qui ont fait le tour du pays et même de la planète, via les réseaux sociaux. Ces derniers n’étaient pas en reste, hier, puisque comme de tradition, beaucoup de marcheurs étaient munis de smartphones et ne rataient pas une miette de la manif. Cette médiatisation «citoyenne» de la marche lui donne un air de grosse manifestation ou de simple balade de groupe, selon la manière de filmer. à ce propos, l’on aura bien constaté de véritables professionnels de la prise de vues. En arpentant la rue Ali-Boumendjel, la foule, certainement encouragée par un groupe de jeunes, en a appelé à Ali la Pointe, héros de la bataille d’Alger, en le prenant à témoin…
Il faut noter que les portraits de six chefs historiques de la révolution, ayant déclenché la guerre de Libération nationale du 1er Novembre 1954 (Rabah Bitat, Mostefa Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Mohamed Boudiaf, Krim Belkacem et Larbi Ben M’hidi) ont été fièrement arborés par les manifestants. Toujours créatifs et déterminés, des jeunes étudiants ou pas, ont «enrichi» le répertoire de nouvelles chansons, dont la rime et la musicalité ont visiblement enchanté les marcheurs qui répétaient en chœur, les «nouvelles productions» du Mouvement populaire. Ces nouvelles chansons-slogans ont même réussi à égayer la procession des manifestants.
Il convient de noter que tout au long du parcours, entre la place des Martyrs et la place de la Grande Poste, il n’a été enregistré aucun dépassement ni incidents. Les Algériens qui ont pris part à la marche ont ainsi exercé leur droit à manifester et l’ont fait dans une totale liberté. Le dispositif policier n’a, à aucun moment, entravé la marche qui a drainé de nombreux citoyens de tout âge et de toute condition. Ils ont exprimé leur opinion sur les développement de la situation politique du pays. Comme pour chaque mardi, depuis 38 semaines, les Algériens ont, encore une fois, démontré leur maturité et leur détermination à maintenir le caractère pacifique du Mouvement populaire.
à quelques minutes de la fin de la manif, l’hymne national a une seconde fois, été entonné par l’ensemble des manifestants... «Nous ne sommes pas près de retourner chez nous bredouilles. Nous allons continuer le combat, armés de patience», a indiqué un étudiant.
Il convient de souligner, enfin, que des marches similaires ont eu lieu dans quelques autres villes du pays.

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