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Les rapatriés de France entre joie et colère

Péripéties d'un voyage éprouvant

Au moins 1000 personnes étaient déjà dans l'aéroport dès les premières heures de la matinée.

Six cents Algériens ont été rapatriés, samedi dernier, à bord de deux avions d'Air Algérie après 3 mois d'attente. C'est en raison de la fermeture des espaces aériens suite à la propagation du Covid-19 que ces Algériens sont restés bloqués, sans aucune autre solution, à part celle d'attendre.
La situation a été très dure pour ces compatriotes, aussi bien sur le plan psychologique que sur le plan financier. Parmi eux, des étudiants, des malades partis pour un contrôle médical,
d'autres juste pour une visite familiale ou des stages. Mais voilà que leur vie a été bouleversée.
Les appels en faveur de ces ressortissants vers l'État pour se faire rapatrier se sont multipliés. Chaque jour, ils espéraient une nouvelle, chaque jour, ils attendaient un contact et chaque jour égalait un mois. Mais leurs appels n'ont pas été vains.
Le président de la République, Abdelmadjid Tabboune, donnera l'ordre de rapatrier tous les Algériens bloqués à l'étranger, lors de la réunion du Haut Conseil de sécurité. L'opération a débuté juste après l'Aïd avec le rapatriement de 3000 Algériens depuis Londres. Viendra ensuite les deux vols depuis l'aéroport Charles de Gaulle de Paris vers l'aéroport Houari Boumediene à Alger. Commence alors une nouvelle aventure des ressortissants algériens qui ne sera pas de tout repos. C'est le jour «J». Une première liste a été établie par la représentation diplomatique algérienne concernant ceux qui ont un billet retour, les malades et les étudiants ayant terminé leurs cursus et restés sans ressources. Seulement et à la grande surprise de tous, au moins 1000 personnes étaient déjà dans l'aéroport depuis les premières heures de la matinée. C'est la panique totale. Comment va- t-on gérer toute cette masse? 400 personnes de plus ont fait le déplacement sans être convoquées et dont la plupart détiennent des titres de séjour ou sont des résidents. Eux aussi voulaient être à bord de ces deux avions. La pression montait et la situation est devenue incontrôlable. Face à cette situation, la sécurité de l'aéroport a dû intervenir sans pour autant arriver à raisonner ces centaines d'Algériens pour leur faire comprendre que, de toute façon, ne seront à bord de ces vols que les personnes contactées par l'ambassade. Des bénévoles se sont organisés pour faire l'appel en mettant de côté les passagers du premier vol et d'un autre côté ceux du second vol. Mais ça ne marchera pas et l'anarchie a repris le dessus.
Les consignes de sécurité sanitaires n'ont à aucun moment été respectées, malgré les appels par haut-parleur. C'est la police qui sera obligée d'intervenir. Elle remettra les pendules à l'heure.
Mais on aura entendu tout de même quelques phrases contrariantes de la part de cette police, comme par exemple «On est asphyxié» ce n'est pas rien, néanmoins les Algériens impatients de rentrer n'ont pas voulu en faire un problème. Enfin, c'est au tour de l'enregistrement. Plus de deux heures et une chaîne de plusieurs mètres. Plusieurs passagers avaient un excédent de bagages, ce qui n'arrangeait pas vraiment les choses puisque le temps perdu dans les taxes à payer a fait perdre une heure de plus. Enfin, c'est l'embarquement. Après deux heures de vol, le commandant de bord annonce le début de l'atterrissage. à noter que les directives concernant la consigne de distanciation n'ont pas été appliquées au sein des vols. Voilà que l'avion se pose. Des rires mêlés à des cris de joie, des youyous, des pleurs et des applaudissements ont donné à voir une scène qui vous donne la chair de poule. Comment ne pas être sous l'effet d'une aussi grande émotion après 3 mois d'absence? Ce fut une très belle image et il fallait vraiment vivre ce moment. Néanmoins, cette grande joie a été secouée après par la non-réception des bagages de plusieurs dizaines de passagers.
Certains avaient leurs médicaments, dans leurs valises, comme cette dame qui souffre d'un cancer, ou cet homme cardiaque. D'autres y avaient placé des objets précieux, des affaires personnelles ou des papiers importants. Un représentant d'Air Algérie rassure les passagers que les bagages arrivent dans le second vol. Il souligne qu'il y avait un surpoids que l'avion ne pouvait pas supporter. Le calme revient et des réclamations des personnes n'ayant pas reçu leurs bagages ont été remises à la compagnie aérienne. Enfin, les passagers sont escortés par la gendarmerie et la police vers les lieux de confinement pour 14 jours. Après celui vécu en France. Des médecins les attendaient.
Ces derniers ont fait les premières consultations. L'accueil était certes agréable, aussi bien par le staff mefical que par les forces de sécurité qui ne manquaient pas de prêter main forte aux passagers, mais beaucoup de manquement restera à signaler. En effet, à l'IAP au niveau de la wilaya de Boumerdès, les confinés n'ont pas droit à une tasse de café le matin. On offre juste un jus, un yaourt, un biscuit, du sucre, un sachet de café, mais sans appareil pour le préparer ou de l'eau chaude. Un misérable petit-déjeuner, néanmoins les repas sont un peu plus corrects. Avec ça, les confinés n'ont toujours pas reçu leurs bagages, malgré les promesses d'Air Algérie arguant que leurs valises arriveraient à bord d'un vol ASL. Ces derniers attendent toujours et ce fut une autre déception, notamment pour les malades et les femmes qui ont des enfants.

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