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Santé à Bouira

Quel devenir pour les hôpitaux ?

Pour une simple échographie, le patient est orienté vers les structures privées qui, elles, ne manquent de rien, mais à quel prix ?

Dans une de nos éditions nous avons rapporté la situation difficile qui prévaut au sein des hôpitaux de la wilaya de Bouira. Notre écrit intitulé « structures en souffrance » a relevé les manques multiples qui entravent l’activité des personnels du corps médical. La direction de wilaya s’est empressée de nous adresser une mise au point en nous reprochant de parler de médicaments hospitaliers disponibles, de l’existence de radiologues. Le contenu de notre article n’est en fait que le report d’une situation que nous avons-nous-mêmes vécue à l’EPH de Bouira. Cet établissement et malgré la bonne volonté des médecins, des chirurgiens, des paramédicaux, des personnels administratifs à leur tête le directeur, les personnels d’entretien, continue à se débattre dans des manques qui, parfois, sont un danger direct pour les malades.
Le centre d’imagerie est fermé depuis plus de 10 ans pour faute de radiologues. Un radiologue à Lakhdaria et un autre à Sour el Ghozlane, un troisième en indisponibilité, une situation qui ne règle pas le problème. Pour une simple échographie, le patient est orienté vers les structures privées qui, elles ne manquent de rien, mais à quel prix ? Pourquoi les radiologues préfèrent le secteur privé ? La raison est toute simple. La mensualité chez le secteur privé dépasse les 200.000 DA par mois quand le public, lui, rémunère cette catégorie au 1/3 de ce qu’offrent les cabinets à l’extérieur. Pourquoi les radiologues ne viennent pas à Bouira et préfèrent Lakhdaria ? La aussi la raison est simple. La ville, plus proche d’Alger, permet à ces spécialistes de rentrer chaque jour chez eux et à exercer en parallèle les jours de repos dans les cabinets de la capitale. La direction de la santé et de la population de Bouira dans sa mise au point confirme l’existence du Spasfon injectable et de la Metalyse, mais ne se prononce pas sur le Gardénal injection, un produit hospitalier introuvable dans toutes les structures hospitalières de la wilaya de Bouira.
Le rédacteur de la mise au point prend ses distances en précisant « les médicaments disponibles au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux » pour éventuellement justifier le manque au niveau local. Quand on regarde les sommes astronomiques dilapidées antérieurement dans la facture du médicament, on se demande comment aujourd’hui on parle de rupture de stock. La maternité de Bouira continue à fonctionner sans gynécologue quand à l’EPH de Lakhdaria ils sont plus de cinq à y travailler. Victime d’un lobby, ce service continuera à dépendre de la bonne volonté de sages-femmes. Pour l’information, le nombre de césariennes faites par des chirurgiens, à Bouira, dépasse de loin le nombre de celles réalisées par des gynécologues.
Quand on sait qu’une césarienne est facturée en moyenne à plus de 70.000 DA on comprend pourquoi depuis les hôpitaux on vous oriente vers les établissements privés. Le service pédiatrie de Bouira a vu ses trois pédiatres partir en congé de maternité et congé annuel d’où le recours à un spécialiste installé qui vient à la demande s’enquérir de l’état des enfants hospitalisés. La direction de la santé et de la population de Bouira qui excelle dans les mises au point, doit s’activer pour réaliser l’EPH de M’Chedallah qui accuse plus de 7 ans de retard, celui de Aïn Bessem dont les travaux sont à l’arrêt depuis plus de 3 ans, l’EPH de Bordj Okhriss qui n’est toujours pas totalement réceptionné, le service des urgences de Sour el Ghozlane qui n’ouvre toujours pas pour un problème d’électricité, l’école paramédicale de Bouira qui continue à être un chantier à l’abandon, l’hôpital mère et enfant qui n’est toujours pas lancé après un gel, un dégel et plus de 10 ans depuis son inscription. Quelle suite réserve-t-on au projet d’un CHU annoncé en 2016 ? Voilà un plan de charge pour cette direction dont les responsables se succèdent sans apporter une quelconque dynamique en mesure de « sauver » ou de « réanimer » la santé à Bouira. Pour ne pas être accusé de vouloir casser les bonnes volontés nous précisons que les personnels des EPH, des unités de proximité, des salles de soins font de leur mieux, mais sans les moyens adéquats ils continueront à subir la colère des patients et de leurs accompagnateurs. Dans toutes nos éditions nous avons rendu hommage aux personnels de ce secteur qui font de leur mieux, mais les manques de plus en plus flagrants entravent la bonne prise en charge des malades au niveau des établissements. Vouloir faire croire que tout va bien est un pas que la direction se doit d’éviter parce que la santé à Bouira est dans un coma profond. Pour le vérifier il suffit de se présenter au niveau des EPH de la wilaya pour constater de visu les souffrances des patients.

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