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Sans direction et sans orientations, les militants ne savent plus pour qui voter

Qui séduira la base du FLN ?

En sourdine, trois personnalités politiques se livrent une féroce bataille pour accaparer ce nouveau trésor du FLN : Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd et Abdelmadjid Tebboune.

Emporté par le souffle de la Révolution pacifique qui a démarré le 22 février dernier, le FLN n’est plus que l’ombre de lui-même. Mais ce «parti malade» du paysage politique national, est dépositaire d’une fortune très convoitée : son réservoir électoral. Il a une base militante qu’on dit consistante et qu’on retrouve dans le moindre hameau à travers le pays. Comme il possède des «bataillons» de sympathisants capables de faire la différences lors des joutes élections. Un vrai pactole électoral convoité. En sourdine, trois personnalités politiques se livrent une guerre féroce pour accaparer ce nouveau trésor du FLN. Ali Benflis, Abdelaziz Belaïd et Abdelmadjid Tebboune. Les trois hommes sont tous candidats à la présidentielle du 12 décembre prochain et ont la particularité d’avoir des attaches anciennes ou récentes avec ce parti pour prétendre à l’accaparement du «trésor». Ali Benflis, président de Talaie El Hourriyet, ne cache pas cette envie et il a ses arguments pour capter la sympathie des militants du FLN. C’est en effet Benflis qui a remis le vieux parti sur selle en 2002. Il l’a repêché pour lui donner un nouveau souffle après la déchéance qu’il a subie dès l’ouverture démocratique en 1989. Ainsi relancé, le FLN a gagné la majorité des sièges au Parlement durant les législatives de 2002. En participant à la présidentielle de 2004, Benflis était toujours secrétaire général du FLN et c’était lors d’un congrès souverain qu’il a été désigné candidat du parti avant qu’il ne soit dessaisi de son poste de SG par un mouvement de redressement et par les grâces d’une justice de nuit. De nombreux militants gardent toujours en mémoire cette injustice envers leur ancien chef. C’est sur cette sympathie que surfe Ali Benflis sans compter les orientations idéologiques qui cadrent parfaitement avec les idées de la base militante du FLN. Abdelaziz Belaïd, un autre «jeune» loup, prétend lui aussi avoir sa part du «gâteau électoral». Tout comme Benflis, le président du Front El Moustakbal est lui aussi sorti de l’antre du vieux parti. Il a les mêmes référents idéologiques et il compte mener la bataille de la séduction de la base du FLN dont il a été le plus jeune membre du comité central. Vient ensuite l’ancien ministre de l’Habitat, Abdelmadjid Tebboune. S’il se présente comme candidat libre à la présidentielle du 12 décembre prochain, cela ne l’empêche pas de revendiquer légitimement le vote de la base du parti dont il est toujours membre du comité central. Pourquoi se nourrir de merles quand il y a des grives ?
Pour le moment les hostilités ne sont pas ouvertes. On en est aux conciliabules, aux tractations de coulisses et aux promesses. Mais dès le début de la campagne électorale, les trois candidats vont s’étriper sans concession. Et puis, le fauteuil présidentiel ne mérite-t-il pas de pareils sacrifices ? Il faut toujours marcher sur des cadavres pour y arriver. Pour moins que ça, le FLN en garde plusieurs dans ses placards.
Parti historique qui a libéré l’Algérie du joug colonial, devenu une devanture politique du régime, le FLN est aujourd’hui contesté dans son existence même. Après la démission de Abdelaziz Bouteflika le 2 avril dernier, qui était officiellement président du FLN, les appels à classer le sigle du parti au patrimoine national commun et à interdire son exploitation partisane se sont multipliés. Certains, parmi ceux qui réclament sa mise au musée citons l’exemple de la Tunisie ou de l’Egypte, où les partis des dirigeants déchus (Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte) ont été simplement dissous. Le changement ne pouvait se faire avec les mêmes personnels, outils et mécanismes. Plus encore, ce ne sont plus des partis ou des personnalités d’opposition, qui expriment cette requête, c’est la puissante Organisation des moudjahidine qui, désormais mène le bal.
A quelques jours de son 65e anniversaire, le bilan du parti est resté éloquent : deux secrétaires généraux en prison aux côtés de près de 10 de ses ministres, sans chef et toutes les structures du parti sont gelées. Le constat fait sourire quand on sait qu’il a une grande majorité des APC et des APW, il détient une majorité relative, mais solide à l’Assemblée populaire nationale, ainsi que de nombreux leviers de commande de l’administration. On est face à un parti qui n’existe pas sur le plan organique, totalement absent sur le terrain, mais qui gouverne. Extrême paradoxe.

De Quoi j'me Mêle

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