{{ temperature }}° C / {{ description }}

Cité introuvable.

Musulmans décédés du Covid-19 en France

Un voyage sans retour!

La majorité d'entre eux ne sera pas enterrée dans la terre qui l'a vue naître comme elle l'aurait souhaité.

Un drame terrible. Les musulmans décédés du Covid-19 sur le territoire français ne seront pas rapatriés et risquent de ne pas avoir de sépulture. Les carrés dédiés à leur culte dans les cimetières de l'Hexagone sont saturés. La majorité d'entre eux ne sera pas enterrée dans la terre qui l'a vue naître comme elle l'aurait souhaité. Pour eux cela sera un voyage sans retour. La France a été leur terre d'accueil tout en leur imposant des conditions de séjour difficiles. Des logements précaires et des postes de travail éreintants au point d'y laisser leur santé avant de rendre leur dernier souffle. Certains étaient juste de passage. Tandis que d'autres y vivaient depuis plusieurs années, forcés à l'exil pour subvenir aux besoins de leurs familles. Un exil définitif qui les empêchera de reposer auprès de leurs ancêtres. Un destin tragique! C'est le cas de Mohamed dont le grand-père sera finalement inhumé en petit comité dans un cimetière de Seine-Saint-Denis, département où il a vécu plus de 50 ans rapporte le quotidien Le Parisien.
«Une caisse familiale pour payer le rapatriement et les obsèques au bled» a pourtant été prévue, confiera-t-il au média français. Une dernière volonté du «patriarche» qui ne sera pas exaucée. Une situation tragique à laquelle sont confrontés nos voisins maghrébins. Rachid, dont le père âgé de 87 ans, décédé le 4 avril du Covid-19 dans une commune de la région parisienne dont le cimetière est dénué de carré réservé au culte musulman, a dû faire des pieds et des mains pour l'inhumer dans une ville plus éloignée. Une épreuve! «Il se sera écoulé presque 15 jours entre le décès et l'inhumation, alors que la tradition, prévoit trois jours! C'est inhumain», regrette-t-il soulignant que le défunt avait émis le voeu de reposer pour l'éternité au Maroc. Cette logique de reposer pour l'éternité dans la terre des ancêtres, particulière à l'Algérie et aux autres pays maghrébins, mais aussi à certains pays de la rive sud de la Méditerranée (Espagne, Italie...) se retrouve contrariée. Une tragédie pour les familles qui n'auront pas pu satisfaire la dernière volonté de leurs défunts. «C'est l'envie de s'inscrire dans une filiation rompue par la migration où des fratries ont été séparées», souligne Valérie Cuzol, chercheuse au centre Max-Weber à Lyon, auteure d'une enquête sur «les enjeux de l'inhumation» dans les familles maghrébines. La pandémie du coronavirus a imposé sa loi. Pour les SDF, les démunis, les «chibanis» vivant dans des maisons de retraite...c'est carrément le risque de ne pas être enterrés dans le respect du rite musulman. C'est le triste sort que tente de leur faire éviter l'association Tahara, basée en Ile-de-France, qui s'est fixé pour mission d'assurer un enterrement digne aux personnes démunies et isolées de confession musulmane. «Quand une personne musulmane isolée décède dans la région parisienne, notre association est souvent alertée par les assistantes sociales au niveau des hôpitaux, par les morgues ou les funérariums, mais certaines personnes musulmanes isolées peuvent mourir sans que nous ne soyons mis au courant. Alors, seul Dieu sait dans quelles conditions elles sont enterrées!», déplore son président Abdessemad Akrache. «Parfois nous réussissons à prévenir les familles avant les enterrements et des fois ces dernières exigent le rapatriement des corps. Sinon, nous les enterrons sur place et essayons de retrouver leurs proches en lançant des avis de recherche sur Facebook ou Snapchat...» a-t-il ajouté. Malgré tout ce déploiement d'efforts, le constat est terrifiant. «Des centaines de corps attendent dans des frigos en France», a confié le président de Tahara à l'agence de presse turque, Anadolu. Une tragédie! 

De Quoi j'me Mêle

Placeholder

Découvrez toutes les anciennes éditions de votre journal préféré