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Une autre preuve de maturité

Le ministère de la Justice, qui a vu l’effet «bourrasque» des magistrats sait désormais qu’une page est tournée.

Une crise de désamorcée. Le débrayage des magistrats aura été, du premier au dernier jour, un motif d’inquiétude majeur pour nombre d’Algériens.
A la veille du déclenchement de la grève, il ne venait à l’idée de personne que les tribunaux et les cours de justice de la République cessent de fonctionner quel qu’en soit le motif. C’est dire la surprise de très nombreux citoyens qui voyaient dans ce mouvement social inédit un cran en plus dans la gradation de la crise qui secoue le pays depuis la démission de l’ancien président de la République. Et pour cause, lancé pour des raisons strictement socioprofessionnelles, aux dires des magistrats eux-mêmes, certains milieux ont tout fait pour en faire un «fourre-tout» politique. Il faut dire qu’en cette phase pré-électorale, les ingrédients d’une récupération politicienne étaient réunis pour concentrer le tir sur un processus électoral qui mûrissait doucement, mais sûrement.
Durant la dizaine de jours qu’a duré cette grève, il n’a échappé à aucun observateur averti de la scène nationale que le face-à-face entre le ministre, représentant le pouvoir exécutif, et les magistrats, le judiciaire, donnait l’image d’un Etat en situation de conflit profond.
Mais cette image n’était visiblement pas la réalité des institutions de la République. Et pour cause, même si le conflit a duré une bonne dizaine de jours et que les uns et les autres ne se sont pas échangés que des amabilités, il était exclu, dans la tête de chacun, que le point de non-retour puisse être allègrement dépassé.
C’est dire que la réussite, très rapide, de la médiation ne pouvait que confirmer le sens de l’Etat qu’ont les élites du pays. Le propos peut prêter à critique, mais il est indéniable que l’accord obtenu en un temps record, traduit la volonté de tous de sauvegarder la colonne vertébrale de l’Etat algérien. Les magistrats n’ont pas pinaillé, en raison d’une posture favorable face au ministère de la Justice. Ce dernier n’a pas profité du sens des responsabilités des responsables du SNM pour «pousser le bouchon».
Il était clair, à la lecture du document sanctionnant les conciliabules, que l’institution judiciaire demeurera au service du justiciable et de la République et que l’Exécutif devra prendre en compte la composante de la magistrature et ses desiderata, notamment la question de l’indépendance du juge. Le ministère de la Justice, qui a vu l’effet «bourrasque» des magistrats, sait désormais qu’une page est tournée.
Et c’est tant mieux pour les magistrats, mais également pour le ministère. Il y a eu dans cette émergence inattendue des magistrats sur la scène politique, une leçon de maturité que tous les Algériens ont quelque part retenue.
Comme la souveraineté a été arrachée pacifiquement par les citoyens en investissant la rue, les magistrats sont en passe de faire leur «révolution», pour faire avancer l’idée que l’on se fait de l’Etat de droit. Cela, le ministre, les élites politiques et sociales du pays, ainsi que toutes les autorités de la République l’ont bien saisi. Aussi, s’il faut trouver du positif dans la grève des magistrats, ce serait de confirmer la solidité d’une nation qui, malgré les divergences conjoncturelles qui peuvent opposer les uns aux autres, il est une ligne rouge que tous respectent car tous ont contribué à la tracer par leur sueur et par le sang des martyrs de l’indépendance et de la démocratie.
Demain ne sera pas comme aujourd’hui, les lignes bougent, elles s’entrechoquent parfois, mais ce qui est admirable c’est que cela se fait sans violence. C’est cela la première belle victoire de la révolution pacifique.

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