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Bouira

Un ramadhan «hirakien»

La Rue Chaid ex-«rue de France» est le coin nostalgique où se retrouvent les étrangers et les natifs de Bouira. Malgré l'impressionnant dispositif policier déployé pour interdire la vente sur la voie publique, cette rue garde son charme et ses odeurs.

La première semaine de ce mois de Ramadhan à Bouira est marquée par la hausse des prix et la persistance du mouvement de protestation enclenché ce 22 février dernier. Sur ce plan, les étudiants et les avocats ont manifesté mardi après la traditionnelle marche du vendredi. Le Hirak est aussi présent en force, le soir, à travers les débats dans les lieux publics. Tout le monde guette les infos du jour et la série des arrestations et présentations devant les justices civiles et militaires. Partagés entre favorables et opposés, les gens expriment leurs positions autour d'un café.
La nouveauté demeure la prolifération des espaces où l'on sert le thé du Sud. Il y a quelques années, Abdou, un natif de Timimoune faisait le buzz avec sa théière, aujourd'hui ils sont plus de 10 à avoir ouvert des espaces où ils proposent en plus du thé, des gâteaux traditionnels, des fruits secs... Sur le plan de l'animation et jusqu'à hier aucune soirée n'était encore programmée. Même l'animation sur le boulevard qui longe le siège de la wilaya, un lieu où se retrouvent les Bouiris à l'occasion de ce mois sacré, reste très timide. Les familles préfèrent rester à la maison pour inciter leurs enfants à réviser, surtout que l'année scolaire n'est toujours pas clôturée. Le manque d'animation est à mettre aussi à l'actif de la situation politique qui domine la scène publique, ces derniers mois.
La direction de la culture qui a l'habitude de tracer un programme de soirées artistiques avec les talents locaux temporise, et attend avant de se lancer dans l'exécution de ce programme qui mettrait à l'affiche des chanteurs comme Chenane, Rabia Rachid, Mesbah...cette année c'est celle des disettes. «Aucune soirée n'a été organisée et la situation semble continuer jusqu'à la fin du mois. Il n'y a pas d'argent et l'incertitude engendrée par la mise en place d'un gouvernement mal aimé, ajoute une intensité à cette peur de réunir les jeunes quelque part», nous confie un animateur du cercle de débat qui s'organise chaque soirée sur l'esplanade de la «Concorde civile». Concernant toujours le moyen de s'occuper après le ftour, beaucoup se rendent dans les mosquées de la ville, quand d'autres préfèrent les cafés pour des parties de belote et de domino. Les structures de jeunes et les infrastructures sportives ferment juste après les heures de travail.
Le centre scientifique et de loisirs «Sidhoum Djaffar» déroge à cette règle puisqu'il demeure ouvert jusqu'à 2 h du matin. Le manque d'animation est dû, pour les jeunes rencontrés au centre scientifique aux horaires du ftour et d'el Aïcha. «Les gens finissent leurs prières à 23h30 minuit. Le shour est à 3h 50mn. Tout le monde souffre d'un manque de sommeil» commente un fidèle des lieux de Bouira. Parce que le Ramadhan reste la tolérance, de l'entraide, de l'abstinence... les gens saisissent l'occasion pour échanger des plats, échanger des visites et participent à dynamiser cette ambiance propre au mois sacré. La rue Chaid ex-«rue de France» est le coin nostalgique où se retrouvent les étrangers et les natifs de Bouira. Malgré l'impressionnant dispositif policier déployé pour interdire la vente sur la voie publique, cette rue garde son charme et ses odeurs. Des jeunes enfants «jouent» au chat et à la souris avec les policiers. Ils trouvent toujours quelques minutes de relâchement pour vendre de la galette, du «kousbar» et autres herbes utiles à l'assaisonnement de la «chorba frik». A quelques heures du ftour, et avec le départ des policiers, la rue s'anime et la vente à la criée remplit l'espace. Cette rue se caractérise aussi par les bagarres à répétition, entre jeunes en quête d'espace de vente. La même ambiance se retrouve au quartier Ecotec, autour du marché couvert. Là aussi, pain traditionnel, herbes, dioul maison sont exposés par de petits vendeurs. Après le ftour, la prière des tarawih, la majorité des Bouiris rentre à la maison pour regarder les programmes spéciaux des diverses chaînes de télévision.

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