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Bouira

Le trottoir n’appartient plus aux citoyens

Les trottoirs sont initialement conçus pour les piétons. Parce que cet espace public est important dans la vie quotidienne d’une cité, chaque région et chaque ville ont leurs caractéristiques et leurs originalités.

Bouira est scindée sur ce plan en deux entités distinctes : l’ancienne ville et la nouvelle ville. Les trottoirs datant pour certains de l’ère coloniale ont subi les aléas du temps et les caprices de la nature. Complètement défoncés, hiver comme été, il est difficile de les arpenter. Parce que l’entourage, les habitations précaires, est appelé à disparaître, l’Etat évite des réfections qui seraient alors un gaspillage d’argent. C’est précisément le cas pour les deux bordures de la rue Abane-Ramdane boulevard Amirouche, la rue Chaid ex-rue de France... au chef-lieu de la wilaya. Cette situation oblige alors les usagers à emprunter la chaussée, ce qui a amené un humoriste à dire : « à Bouira, les piétons sont immatriculés au service des cartes grises.» L’exiguïté des accès routiers, moins de 5 mètres de large, leur squattage par les commerçants qui y déposent leurs marchandises et le flux important de personnes qui arrivent de Haizer par l’est, Oued Hous par le sud sont les principales raisons qui compliquent la conduite dans cette ancienne ville vétuste. Même si la nouvelle ville a été conçue avec un peu plus d’attention urbanistique, le problème des piétons sur la voie publique n’est pas totalement résorbé. Les grands axes réalisés sont celui qui longe la wilaya depuis le pont Sayah jusqu’à la gare routière Aigoun Antar, le boulevard des frères Boussendala depuis l’université Akli Mohand Oulhadj jusqu’au lycée Seddik Benyahia, le boulevard qui relie Harkat jusqu’aux abords du stade olympique.

Beaucoup de sous pour rien
Le vaste programme retenu pour la réhabilitation des villes a concerné toutes les agglomérations de la wilaya. Avec des retards pour la majorité des projets, ces aménagements ont touché le chapitre des trottoirs. Au lieu d’imiter, nos urbanistes et paysagistes ont abusé des pavés et du carrelage. Ce n’est que depuis ces trois dernières années qu’on a compris que le béton et le bitume étaient les produits qu’il fallait utiliser. Beaucoup de carrelage posé il y a moins de 6 ans doit être refait en raison de sa dégradation. Avec l’ère de la manne pétrolière où l’argent coulait à flots, un responsable local aujourd’hui remercié, exigeait des produits nobles, il veillait en personne au suivi des chantiers en les visitant souvent, il a uniformisé les devantures et les enseignes des magasins... à cette époque certains trottoirs ont été faits et refaits plusieurs fois, tellement les exigences des urbanistes étaient présentes.

Des projets faits à moitié
Depuis et jusqu’à hier les citoyens occupaient toujours la voie publique en raison de l’inadéquation entre les capacités de ces ouvrages et le nombre de citoyens qui les utilisent. La question posée est de savoir pourquoi certains projets sont incomplets. L’exemple le plus flagrant est ce passage entre le siège de la wilaya et la sûreté de wilaya. Jusqu’à l’esplanade de «L’Entente nationale» les trottoirs ont été revêtus et carrelés. Depuis le rond-point qui descend vers la cité police jusqu’à la BDL, le passage est impraticable en hiver avec la boue et l’été avec la poussière. Les commerçants qui longent cette rue, locataires auprès d’un richissime propriétaire, n’ont pas daigné arranger devant chez eux mais n’hésitent pas à squatter une bonne partie de l’espace public avec leurs mannequins, leurs marchandises. L’avenue dite «axe financier» regroupe les banques, les assurances, la CNR, la Cnas. Depuis le siège de l’action sociale de la sûreté jusqu’à devant l’entrée de la daïra en passant par la BNA, le cadastre, le siège de la Caar, les locaux de la Cnep il n’y a pratiquement pas de trottoirs dignes de ce nom, du moins sur un côté de la chaussée. Les trottoirs sont initialement conçus pour les piétons. A leur vue ils renseignent sur le degré de civisme, du niveau intellectuel d’une population, mais aussi du rôle joué par des élus de la localité. En attendant et espérant des jours meilleurs, les Bouiris continueront à patauger dans la boue, en hiver, à respirer et inhaler la poussière en été. Pour fuir les flaques d’eau, ils et elles marcheront sur la voie réservée aux véhicules.

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