Les entraîneurs dans l’embarras

Au train où vont les choses et la vitesse de propagation du coronavirus en Algérie, il est peu probable que la trêve qu'observe le championnat local de football s'achève le 5 avril prochain. Ainsi, les joueurs, confinés chez eux, se doivent de patienter davantage et continuer à suivre le programme de travail prescrit par leurs entraîneurs, préparateurs physiques et staffs médicaux. Cette situation est inévitable, certes, mais il faut dire qu'elle met les entraîneurs dans l'embarras. Ces derniers sont rassurés chaque fois par leurs joueurs, leur indiquant qu'ils suivent strictement le programme, mais toujours est-il que le travail individuel ne peut en aucun cas remplacer le collectif. Le travail individuel est axé essentiellement sur le volet physique, afin d'entretenir la forme, et cela se fait au détriment du travail technico-tactique, et c'est ce point, justement, qui met les entraîneurs dans une situation insurmontable. Les déclarations des coachs vont, toutes, dans le même sens d'inquiétude, eux qui affirment, tout de même, qu'ils se doivent de faire avec, n'ayant pas d'autre alternative. «Nous sommes devant une situation exceptionnelle. Il faut faire des sacrifices. Certes, tous les programmes sont chamboulés, mais la santé des gens passe avant tout. Nous devons tout prévoir», a indiqué le coach du MC Alger, Nabil Neghiz, qui suit de très près ses joueurs, lesquels lui envoient des vidéos du travail effectué au quotidien. Outre le programme tracé, les joueurs sont appelés à respecter une hygiène de vie dans l'optique d'éviter, surtout, de prendre du poids ce qui fera, à la reprise, que le travail ne sera pas intense. D'ailleurs, le kinésithérapeute du CR Belouizdad, Omar Lahoussine, l'avait préconisé en indiquant: «Les joueurs sont obligés d'avoir une hygiène de vie irréprochable, d'autant que la suspension du championnat intervient en phase retour, soit à quelques journées de la fin de la saison.» Il a ajouté: «Nous ne pouvons pas contrôler les joueurs chez eux, ils doivent être responsables et appliquer les exercices du repos actif. Au CRB, chaque élément a un programme à suivre. Dans le cas où la reprise se ferait à partir du 5 avril, chaque joueur sera soumis à un test physique, comme c'est le cas durant l'intersaison, pour connaître celui qui est apte à la compétition et celui qui ne l'est pas. La charge de travail sera différente d'un élément à un autre.» A la reprise, si elle aura bien évidemment lieu, le risque de blessure sera grand, raison pour laquelle les joueurs sont appelés à travailler sans cesse durant cette période d'inactivité. A la fin de la réunion du Bureau fédéral aujourd'hui, les entraîneurs pourront voir plus clair, puisqu'il n'est pas à écarter que de nouvelles décisions soient prises.