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Italie: de la Roma à la Spezia, le rêve américain de la Serie A

Avec Parme et La Spezia, récemment passés sous pavillon américain, plus du quart des clubs du Championnat d'Italie appartiennent désormais à des propriétaires d'outre-Atlantique. Leur pari? Une croissance des droits TV et la modernisation de stades vieillissants.

A l'image de Spezia-Parme, samedi, et du choc AS Rome-Milan, dimanche, la Serie A s'habitue progressivement aux "derbys" entre clubs "américains".

Car si la puissante Premier League s'est depuis longtemps ouverte aux capitaux étrangers (seuls quatre clubs sont encore de propriété britannique), le phénomène est plus récent en Italie.

 

Mais il prend de l'ampleur, d'autant que le contexte économique plombé par la pandémie de coronavirus rend les clubs plus attentifs aux éventuels investisseurs, estiment les experts sollicités par l'AFP.

A la Roma, l'ère américaine a débuté dès 2011 avec James Pallotta et s'est prolongée l'été dernier avec la vente à un autre homme d'affaires américain, Dan Friedkin.

Battent aussi pavillon américain l'AC Milan (fonds Elliott depuis 2018), la Fiorentina (aux mains de l'homme d'affaires italo-américain Rocco Commisso depuis 2019) et, depuis cette saison, Parme (le groupe Krause est actionnaire majoritaire depuis septembre) et le promu La Spezia (acquis en février par la famille Platek).

Bologne appartient en outre depuis 2014 au Canadien Joey Saputo.

- Un "géant endormi" -

Cet intérêt nord-américain repose sur un pari économique: un réveil du "géant endormi" que serait la Serie A, centre de la planète football dans les années 1980 et 1990, désormais dépassé, décrypte Patrick Massey, membre de Portas Consulting, cabinet britannique spécialisé dans le conseil dans le domaine du sport.

Le montant de la récente transaction pour le Spezia Calcio - 25 millions d'euros selon la presse italienne - est un "bon exemple" de la dévaluation actuelle du football italien, au regard de la valeur des clubs en Europe ou dans la MLS nord-américaine, estime Jordan Gardner, investisseur américain ayant travaillé avec plusieurs clubs européens et actuellement patron du club danois du FC Helsingør, également de propriété américaine.

Les investisseurs tablent notamment sur une hausse future des droits TV du Championnat d'Italie, "très loin de ceux de la Premier League ou de la Liga (espagnole), en particulier à l'international", détaille Andrea Sartori, à la tête du secteur sport du cabinet d'audit KPMG.

L'attribution des droits pour les trois prochaines saisons est en cours en Italie. La Ligue attend une certaine stabilité pour la diffusion en Italie (970 millions d'euros par an actuellement) mais espère une hausse pour l'étranger (370 M EUR).

L'autre levier de croissance attendu repose sur le retard du pays en matière de stades. Beaucoup sont anciens et peu de clubs possèdent leur propre enceinte (Juventus, Udinese, Sassuolo, Atalanta).

- Pas seulement la Serie A -

Ce rêve d'installations sportives renovées voire neuves, permettant d'accroître sensiblement les recettes de billetterie et de générer des revenus complémentaires, semble partagé par tous les clubs sous bannière américaine.

A Milan comme à Rome, le projet d'un nouveau stade existe depuis des années. A Florence, Rocco Commisso évoque depuis son arrivée l'idée d'un stade totalement restauré. Même s'il a récemment assuré y renoncer en raison de difficultés administratives.

A Parme, en dépit de la menace de la relégation en Serie B, le nouveau patron Kyle Krause a confirmé cette semaine son ambition de rénover le vieux stade Tardini.

A la Ligue, si on ne prospecte pas pour attirer de nouveaux capitaux, on juge "positif" que "des investisseurs étrangers soient attirés par notre championnat, cela signifie qu'il y a un grand potentiel".

Le réve américain ne se limite d'ailleurs pas à la 1re division, des clubs de Serie B comme Venise ou Pise, voire de niveau inférieur comme Catane ou Campobasso, sont concernés.

Pour tous ces "oncles d'Amérique", la motivation première reste de se positionner sur un sport en croissance aux Etat-Unis, avec la perspective du Mondial-2026 en Amérique du Nord (Canada, USA, Mexique).

Mais l'attraction touristique de certaines villes italiennes explique parfois ces investissements dans des divisions inférieures, selon Patrick Massey, comme dans le cas de Venise qui, à sa renommée mondiale, peut en plus compter cette saison sur une équipe en lice pour la montée en Serie A (actuellement 3e de Serie B).

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