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La mère, le fils...: quand le cluster familial arrive à l'hôpital en soin Covid

Danièle, 77 ans, hospitalisée dans l'unité Covid de Gonesse, garde près d'elle son téléphone: c'est son seul moyen de joindre son fils, qui, également atteint du virus, est à l'hôpital d'Argenteuil. Avoir plusieurs membres d'une famille à l'hôpital est désormais assez courant, racontent des soignants de Gonesse.

"Je respire mieux", explique, souriante, Danièle à un médecin de l'hôpital de Gonesse (Val-d'Oise), un diabétologue devenu "covidologue" depuis le printemps. C'est d'abord son fils de 53 ans qui a attrapé le virus début octobre, avant de le lui transmettre.

"On habite l'un à côté de l'autre. C'est compliqué parce qu'on ne sait pas au début qu'on est positif", souligne la septuagénaire. Lui toussait beaucoup. Elle a ressenti "une énorme fatigue" puis a été très essoufflée. Il a été hospitalisé une semaine avant elle. "Il va mieux", se félicite Danièle, qui a encore besoin d'être oxygénée.

L'hôpital de Gonesse, au nord de Paris, accueillait jeudi 68 patients Covid, dont 5 en réanimation. C'est loin des 150 du printemps, mais bien au-dessus des 40 malades une semaine plus tôt. "On voit la montée qui s'accélère", s'inquiète Jean Pinson, le directeur de l'hôpital.

Rachid Sehouane, le chef de l'unité de médecine infectieuse, service qui ne compte plus que des malades du coronavirus, a noté "ces derniers temps" une légère augmentation de l'âge des patients, comme lors de la première vague, après avoir vu des adultes de 30 à 60 ans.

Par contre, "ce qui change", explique le médecin, c'est l'origine des contaminations. "Pour la majeure partie des patients, on a des infections quasi familiales: on voit arriver le papa, la maman, etc. Au niveau psychologique, c'est difficile". "C'est l'angoisse", insiste le chef de service.

- "Maladie traitre" -

Début septembre, le service a reçu des patients contaminés en août lors de fêtes familiales, de mariages, de baptêmes.

Mi-octobre, se trouvaient dans le service plusieurs membres d'une même famille: le frère, la sœur, l'oncle, raconte un médecin. Jeudi, il y avait une patiente âgée, un cas grave, dont le fils était en réanimation.

Denise, 80 ans, pense elle avoir été contaminée par sa petite-fille. "Pourtant on ne s'est pas embrassées", se défend la patiente hospitalisée depuis lundi. C'est d'abord son mari de 82 ans, également touché, qui a commencé à tousser. "Moi, je n'étais pas bien depuis plusieurs jours. Je ne mangeais pas".

Dès qu'il l'a vue, son médecin a appelé le Samu pour qu'elle soit hospitalisée. Elle reçoit encore de l'oxygène. "Je vais peut-être sortir demain!", se réjouit-elle.

Thierry, 55 ans, est lui salué par des soignants alors que des ambulanciers le placent sur un brancard pour le ramener chez lui. Sa fille et son épouse ont aussi attrapé le coronavirus, mais il est le seul à avoir été hospitalisé.

Cet homme sans problème de santé a encore visiblement du mal à respirer. "C'est une maladie traitre. Sans vous y attendre, (...) vous avez de l'air puis plus rien", raconte-t-il. "Ils prennent soin des gens ici", salue le patient avant de franchir la porte du service.

Malgré la gravité de la crise, les soignants de l'unité, en première ligne, gardent le sourire. Une infirmière chantonne dans les couloirs. Une autre, en Crocs violettes, a fait un nœud élégant sur sa charlotte verte. "Même quand on est dans la merde jusqu'au cou, on rigole toujours!", lâche-t-elle.

Rachid Sehouane note plusieurs améliorations comparé à la première vague. "On sait mieux utiliser l'oxygène. La corticothérapie diminue l'inflammation. On a une meilleure gestion de l'antibiothérapie, du risque thromboembolique".

Un sujet d'inquiétude concerne les déprogrammations d'intervention non-Covid. Elles s'élèvent à 30% déjà, à Gonesse. "On va risquer de laisser sur le côté les autres patients, (...) ceux dont les maladies chroniques risquent de s'aggraver. On le vit assez mal", confie le médecin, qui pense à ces "patients lambda qui ont le sentiment d'être laissés tomber".

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