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Des villageois célébrant une noce tués par «un appareil non identifié»

Au Mali, la pandémie extrémiste

Une association pour la promotion de la culture Peul, Tabital Pulakuu, a pour sa part soutenu la véracité des récits qui abondent sur les réseaux sociaux.

Décidément, rien ne va plus dans l'aventure malienne de l'armée française. Après avoir perdu trois autres soldats, tués au cours d'une opération, lundi dernier, voilà qu'il est question d'une «bavure» intervenue la veille, lorsque des frappes avaient visé, dans le centre du pays sahélien, des dizaines de terroristes. Des villageois et une association locale ont affirmé que ces frappes ont également coûté la vie à plusieurs personnes civiles, attaquées par un appareil non identifié, alors qu'elles participaient à un mariage. La Toile s'est rapidement enflammée, à cet égard, et nombreux sont les commentaires, ainsi que les témoignages, sur ce qui s'est déroulé dans le village de Bounti, situé en plein coeur de la région centre où les groupes terroristes règnent en maîtres et multiplient les attaques. Certains des villageois parlent d'un hélicoptère non identifié dont les tirs auraient occasionné la mort d'une vingtaine de civils, présents à la cérémonie évoquée. Des informations catégoriquement rejetées par l'état-major français qui persiste et signe, affirmant qu'une patrouille d'avions de chasse a bien «neutralisé» des dizaines de terroristes, préalablement repérés grâce à un travail de renseignement qui aura duré plusieurs jours. «Les informations relatives à un mariage ne correspondent pas aux observations effectuées», assène l'état-major français.
De leur côté, les autorités civiles et militaires maliennes n'ont eu aucune réaction, donnant libre cours à un flot de spéculations dont rien ne dit qu'elles ne sont pas alimentées par les groupes terroristes qui sont fortement ancrés dans la région et rendent, du même coup, difficile une quelconque vérification des faits. Une chose est sûre, les attaques aériennes contre ces groupes extrémistes sont uniquement menées par l'armée française, à travers la force Barkhane, et par l'armée malienne, auquel cas la mise en cause d'un hélicoptère mitraillant en plein jour une foule d'hommes, de femmes et d'enfants rassemblés pour une noce semble relever de la cabale. Sauf que, au bout de l'attaque, dix-neuf personnes ont été bel et bien tuées et de nombreuses autres grièvement blessées. Des témoins racontent que l'appareil volait à très basse altitude, survolant presque au rase-motte le village Peul où a eu lieu la tragédie. Une association pour la promotion de la culture Peul, Tabital Pulakuu, a pour sa part soutenu la véracité des récits qui abondent sur les réseaux sociaux. «Il ne peut y avoir de doutes et d'ambiguïté, il n'y avait pas de mariage. C'est une frappe menée, après un processus particulièrement formel et multipartite sur un groupe armé terroriste pleinement identifié, après un recoupement d'informations, des attitudes, une posture, sur une zone caractérisée», a encore assuré une source militaire française proche du dossier. On n'en saura pas plus, à ce sujet, et dans la guerre sourde qui se déroule non seulement au Mali mais aussi dans les pays voisins du Burkina, du Niger et du Tchad, la violence terroriste est devenue telle qu'elle handicape dangereusement les efforts nationaux et internationaux de lutte contre la pandémie extrémiste.

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