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Célébration du 75e anniversaire du débarquement en Provence

Aux couleurs de l’Afrique

La France commémore demain cet événement auquel avaient pris part, en 2014, 12 vétérans algériens de la Seconde Guerre mondiale.

L’Afrique a versé un lourd tribut durant les deux conflits mondiaux, pour la libération de la France. L’Algérie en a payé le prix fort. 23.000 de ses enfants ont péri durant la première guerre mondiale (1914-1918) alors que 250.000 prendront part à la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Certains parmi eux feront partie du débarquement du 15 août 1944. 10 semaines après le débarquement allié du 6 juin en Normandie (nord-ouest de la France), une deuxième offensive est lancée sur la côte méditerranéenne de la France, cette fois avec des troupes majoritairement françaises. Parmi elles,
l’importante « Armée d’Afrique »: tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, pieds-noirs... joueront un rôle crucial dans la victoire.
La France commémore demain cet événement auquel avaient pris part, en 2014, 12 vétérans algériens de la Seconde Guerre mondiale. Survivants du second conflit mondial, ils avaient été conviés par l’ex-président français, François Hollande, à assister depuis le porte-avions Charles de Gaulle à une revue navale au large de Toulon (est de la France). Ces 12 Algériens, nés entre 1917 et 1924, ont constitué la plus importante délégation des 28 pays, notamment africains, qui avaient à l’époque pris part à cet événement. Ils avaient été reçus par des diplomates français en poste à Alger, avant de s’envoler pour Paris d’où ils ont rallié ensuite la ville de Toulon. Quatre d’entre eux se verront remettre par l’ancien chef de l’état français, François Hollande, les insignes de chevalier dans l’Ordre de la Légion d’honneur. Une reconnaissance de la France coloniale pour ces indigènes qui ont versé leur sang pour la libérer du joug nazi. « Sans son empire, la France ne serait qu’un pays libéré. Grâce à son empire, la France est un pays vainqueur », lancera le député de Guyane Gaston Monnerville, au lendemain de la victoire contre l’Allemagne. Dans cette victoire, l’Afrique a joué un rôle majeur. C’est en effet sur ce continent que l’armée française, éclatée après la débâcle de 1940, se reconstitue. Dans les mois qui ont suivit le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord de novembre 1942, les résistants des Forces françaises libres (FFL), qui comptent dans leur rang un fort pourcentage de coloniaux, fusionnent avec l’Armée d’Afrique (en Algérie, en Tunisie et au Maroc) . S’y ajoutent des évadés de France. Baptisée « l’armée B » avant de devenir la 1ère armée , elle compte près de 600.000 hommes fin 1944.
Les deux tiers viennent d’Afrique du Nord, parmi lesquels 176.000 « Européens » et 233.000 « musulmans », selon la dénomination de l’époque. Ils joueront un rôle essentiel en Provence: ce sont ces bataillons d’Afrique qui sont les premiers, le 15 août, à escalader la falaise du cap Nègre, sur la côte méditerranéenne. Le lendemain, ils débarqueront à Cavalaire et ce sont eux qui libèreront Toulon et Marseille, avec plusieurs jours d’avance. La majorité d’entre eux foulent la terre de la métropole pour la première fois. Le tribut est lourd: de 1940 à 1945, 55.000 soldats africains sont tués. Pourtant, ces soldats «indigènes» sont moins bien traités que leurs frères d’armes. En 1959, au moment de la décolonisation, un décret gèle le montant des pensions des ressortissants des anciennes colonies ayant servi dans l’armée française.
En 2002, le gouvernement français débloque partiellement la revalorisation de la pension mais celle-ci reste inférieure à celle des combattants français. Il faudra attendre encore huit longues années pour qu’ils soient alignés sur les pensions de leurs frères d’armes métropolitains.

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