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La Tunisie présidera, en janvier, le Conseil de sécurité de l'ONU

Des ambitions et des doutes

En janvier prochain, la Tunisie va être investie de la présidence du Conseil de sécurité de l'ONU. De quoi donner le tournis aux diplomates du pays frère qui ont, déjà, sonné le branle-bas de combat pour être au rendez-vous, vingt ans après avoir occupé le poste. La presse tunisienne, pour sa part, s'interroge sur des difficultés qu'elle anticipe, parlant du «flottement» au niveau du poste de ministre des Affaires étrangères, de la sanction disciplinaire prise par l'Union Africaine pour non-paiement de cotisation, de la visite présidentielle «incompréhensible» au Qatar...Autant de sujets qui montrent combien la marge de manoeuvre risque de s'avérer étroite pour une diplomatie tunisienne, pourtant habituée à marcher sur des charbons ardents. D'aucuns craignent, carrément, que le mandat à la tête du Conseil de sécurité ne se révèle «douloureux», compte tenu du feuilleton qui caractérise la relation ambiguë entre le palais de Carthage et la Kasbah. Pour l'organisation onusienne, le cycle des membres non permanents du Conseil de sécurité intervient, tour à tour, pour un mois, permettant à chacun de trouver, dans la présidence tournante, une occasion pour faire sa propre promotion et mettre sa diplomatie sous le feu des projecteurs, d'une part, et pour défendre les causes qui lui tiennent à coeur, d'autre part. C'est dire combien cet investissement diplomatique est d'une grande importance, d'autant qu'il n'intervient qu'après une longue absence.
Voilà pourquoi la Tunisie est confrontée à un cruel dilemme. Sa délégation auprès des Nations unies, à New York, a grandement souffert des couacs intervenus avec les limogeages de Moncef Baâti, nommé en septembre 2019 et remercié en février 2020, ainsi que de Kaïs Kabtani, nommé en mars 2020 et limogé six mois plus tard. Son remplaçant, Tarek El Adab, issu du cru, aura-t-il trouvé le temps de se préparer à la mission dévolue, la Tunisie étant membre non permanent du Conseil de sécurité jusqu'en 2021? Les médias tunisiens en doutent ouvertement, soulignant une certaine «inconscience», à la Kasbah autant qu'à Carthage, alors que le pays devrait, assurent-ils, profiter de cette circonstance pour tenter de raviver les couleurs du «jasmin», passablement flétri, dix ans après la Révolution qui porte son nom et dont la Tunisie, tout entière, entend marquer, d'une pierre blanche, la commémoration. Plus significatif encore, c'est à ce moment-là que doit intervenir aux Etats-Unis, la transition entre l'administration américaine sortante de Donald Trump et celle, récemment élue, de Joe Biden. Les Tunisiens ont beaucoup disserté, ces temps derniers, sur les échanges chaleureux entre le (bientôt) 47ème président des Etats-Unis et feu le président tunisien Béji Caïd Essebsi, les deux hommes ayant partagé un déjeuner, au domicile du vice-président de Barack Obama, lors de cette rencontre. Pour les analystes tunisiens, il y aurait, là, une «chance inespérée» à saisir, pour replacer leur pays dans les tablettes de Joe Biden, autrement qu'en termes de lutte contre le terrorisme.
Seulement, il y a les intentions et il y a les conditions. Mercredi dernier, le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, n'a pas caché son mécontentement quant au budget attribué à son secteur: 87 millions de DT, soit environ 26 millions d'euros.
Et quand on sait que la représentation tunisienne à New York ne compte que 8 personnes, y compris le nouvel ambassadeur qui a bénéficié d'une promotion sur le tas, on peut s'interroger, objectivement, sur l'adéquation entre les objectifs envisagés et les moyens alloués, dans une pareille conjoncture.

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