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Baghdad

Deux manifestants tués dans un rassemblement antiaméricain

Deux protestataires sont morts dans des affrontements, selon des sources médicales et policières. L’un a été tué d’une balle dans le cou et le second par une grenade lacrymogène, selon ces sources, tandis que des dizaines ont été blessés.

Deux manifestants ont été tués vendredi à Baghdad lors d’affrontements avec les forces de sécurité, quelques heures après un rassemblement de partisans du leader chiite Moqtada Sadr réclamant l’expulsion des troupes américaines d’Irak. L’ONG française SOS Chrétiens d’Orient a par ailleurs annoncé que quatre de ses collaborateurs, trois Français et un Irakien, étaient portés disparus depuis lundi dans la capitale irakienne. Afin de ne pas être éclipsés par la marche antiaméricaine, qui s’est tenue sans incident en début de journée, des milliers de manifestants antigouvernementaux ont afflué vendredi après-midi sur la place Tahrir, épicentre de la contestation qui réclame depuis le 1er octobre des réformes politiques profondes.
Deux protestataires sont morts dans des affrontements, selon des sources médicales et policières. L’un a été tué d’une balle dans le cou et le second par une grenade lacrymogène, selon ces sources, tandis que des dizaines ont été blessés. Quelques heures plus tôt, dans le quartier de Jadriyah, une foule de fidèles de Moqtada Sadr, hommes, femmes et enfants parfois venus en bus d’autres régions, se sont rassemblés aux cris de «Dehors, dehors, occupant» ou «Oui à la souveraineté», agitant des drapeaux irakiens. Certains brandissaient des panneaux où était inscrit «Mort à l’Amérique» en arabe et en anglais, tandis qu’un manifestant tenait une pancarte montrant le président américain Donald Trump sur un gibet.
Dans un communiqué lu par un porte-parole, Moqtada Sadr a appelé au retrait des forces américaines d’Irak, à l’annulation des accords sécuritaires entre Baghdad et Washington et à la fermeture de l’espace aérien irakien aux avions militaires américains.
Le leader chiite a aussi appelé M. Trump à ne pas être «arrogant» face aux responsables irakiens. «Si tout cela est fait, nous traiterons (avec les Etats-Unis) comme avec un pays non-occupant sinon, nous les considérerons comme un pays hostile à l’Irak», a-t-il ajouté. Le sentiment antiaméricain est à son comble en Irak depuis la mort, le 3 janvier, du général Qassem Souleimani, émissaire iranien, dans un raid de drone américain à Baghdad, qui a entraîné une escalade des tensions entre Téhéran et Washington.
Les forces de sécurité irakiennes ont délogé, hier, des manifestants hostiles au pouvoir qui occupaient des rues et des places de Bagdad et d’autres villes du sud du pays. Les manifestants antigouvernementaux, éclipsés ces dernières semaines par la montée des tensions entre Washington et Téhéran, craignaient aussi qu’un retrait du soutien de Moqtada Sadr, un puissant homme politique, n’affaiblisse leur mouvement. Dans la ville portuaire de Bassora, dans le sud de l’Irak, les forces de sécurité ont dispersé des manifestants installés dans un campement. Leurs tentes ont été brûlées avant que des employés municipaux nettoient la place. Dans les villes de Hilla, Diwaniya, Kut et Amara, leurs tentes ont été également démontées. A Bagdad, les forces de sécurité ont dispersé des sit-in notamment sur la place Tayaran et le pont al-Ahrar, a annoncé le commandement militaire de la capitale.
Depuis lundi, des manifestants bloquaient la place Tayaran, brûlant des pneus et dressant des barricades, pour faire pression sur le gouvernement. Le pont al-Ahrar, partiellement occupé depuis le début du mouvement, enjambe le Tigre et relie l’est de Baghdad aux quartiers de l’ouest, où se trouve la Zone verte ultrasécurisée, qui abrite les sièges des institutions et l’ambassade américaine.
Ce pont est proche de la place Tahrir, point de ralliement de la contestation où des milliers de manifestants antigouvernementaux s’étaient à nouveau rassemblés vendredi. Des manifestants ont raconté samedi avoir entendu des tirs alors que la police tentait de les éloigner avec des fumigènes.
Une source policière a cependant déclaré que les forces de l’ordre n’avaient pas l’intention de vider la place.

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