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Décapitation d’un enseignant par un élève en France

Enquête et effroi après le nouvel «attentat islamiste»

Un jeune homme de 18 ans a décapité un professeur de collège pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète de l’Islam, dans un pays qui s’interroge sur le séparatisme religieux.

L'enquête progressait et les hommages affluaient, hier, en France, au lendemain de «l'attentat terroriste islamiste» au cours duquel un jeune tchétchène de 18 ans, né à Moscou, a décapité un professeur de collège pour avoir montré à ses élèves des caricatures du prophète de l'Islam, dans un pays qui s'interroge sur le séparatisme religieux. En file indienne, des dizaines d'élèves et de parents se succédaient pour déposer une rose blanche au pied des grilles du collège du Bois d'Aulne à Conflans-Sainte-Honorine, près de Paris. Pas un mot, pas un bruit, juste quelques affichettes «je suis enseignant», brandies comme un défi à l'horreur. Trois semaines après une attaque islamiste durant laquelle un Pakistanais avait blessé à coups de hachoir deux personnes qui se trouvaient devant les anciens locaux de l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, et en plein débat sur la préservation de la laïcité face aux assauts communautaristes, l'assassinat de vendredi a révolté le pays et les enquêteurs remontaient la piste, hier. Un total de neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue depuis vendredi soir, des proches de l'assaillant, mais aussi des parents d'élèves du collège du Bois d'Aulne. Selon les différents éléments qui ont émergé, le professeur, Samuel Paty, avait organisé avec ses élèves, comme tous les ans, un débat prévu dans le cadre de l'éducation civique, au cours duquel il a montré des caricatures du prophète «Mahomet». Il avait alors invité les élèves musulmans qui le souhaitaient à quitter la salle. Le père d'un élève, placé en garde à vue, s'était indigné de ce cours dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.
Le 25 septembre, les anciens locaux de Charlie Hebdo avaient été visés par une attaque après que le journal a republié des caricatures de Mahomet, à l'occasion du procès des complices des assaillants des attentats de janvier 2015. Ces derniers, qui avaient exécuté 12 personnes, avaient affirmé agir en représailles après la publication de ces mêmes caricatures. L'assaillant de Conflans est un jeune Russe tchétchène de 18 ans, né à Moscou, selon les enquêteurs. Vendredi vers 17h00 (15h00 GMT), il a décapité M. Paty, professeur d'histoire-géographie de 47 ans, à proximité du collège où il enseignait, dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine, avant d'être tué par des policiers appelés à l'aide, à 200 mètres de là et qu'il menaçait avec un couteau. «Nos enseignants continueront à éveiller l'esprit critique des citoyens de la République, à les émanciper de tous les totalitarismes et de tous les obscurantismes», a déclaré sur Twitter le Premier ministre Jean Castex. «Je serai, et notre pays sera à vos côtés pour vous protéger, vous permettre de faire votre métier qui est le métier le plus essentiel, transmettre à nos enfants les savoirs et les valeurs qui sont notre bien commun», a déclaré le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer, dans un message vidéo aux professeurs, une catégorie sociale particulièrement importante dans le paysage socio-politique français. Depuis 30 ans, l'éducation nationale est en première ligne face aux revendications de certains milieux musulmans.
L'Elysée a annoncé, hier, qu'un hommage national serait rendu à M. Paty. Le procureur national antiterroriste Jean-François Ricard a fait un premier point de l'enquête devant la presse hier, à 14 h00. Le président Emmanuel Macron s'était rendu sur les lieux, vendredi soir, qualifiant l'assassinat d'«attentat terroriste islamiste caractérisé». «Ils ne passeront pas. L'obscurantisme ne gagnera pas», a martelé, ému, le chef de l'Etat, dans un pays où les signes de tensions provoqués par les islamistes sont réguliers, déclenchant une réplique des autorités pour préserver les valeurs laïques de la République. Une réplique elle-même dénoncée par certains organismes musulmans ou opposants politiques comme «islamophobe». C'est dans ce contexte que le gouvernement a récemment présenté un projet de loi contre le séparatisme, destiné à «renforcer la laïcité et les principes républicains» et à «lutter contre le séparatisme principal qu'est l'islam radical», selon le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin. Hors de France, la présidente de Commission européenne, Ursula von der Leyen, a notamment adressé ses «condoléances à sa famille et aux Français. Mes pensées vont aussi aux enseignants, en France et partout en Europe. Sans eux, il n'y a pas de citoyens. Sans eux, il n'y a pas de démocratie»

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