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La Manul peine à relancer le processus du dialogue interlibyen

Haftar à l’ombre des champs pétroliers

Depuis que le président égyptien, le maréchal Abdelfatah al Sissi, a ordonné aux forces armées égyptiennes d'être prêtes à une éventuelle intervention en Libye, les efforts et les déclarations en faveur du dialogue politique se sont multipliés, aussi bien du côté des parties qui appuient le GNA de Fayez al Serraj que de celles qui soutiennent le maréchal Khalifa Haftar, malgré ses multiples revers au cours des deux mois écoulés.
Al Sissi qui a pris acte du rejet de son «initiative» en faveur d'un cessez-le-feu par Tripoli a agité cette menace dans une base des forces aériennes égyptiennes, à l'ouest du pays, non loin de la frontière égypto-libyenne. Pour Le Caire, l'avancée des forces loyales du GNA vers Syrte, verrou stratégique de l'Est libyen en direction des champs pétroliers que contrôlent les troupes de Haftar, constitue une menace réelle, sachant que les combattants de Tripoli sont équipés et soutenus par la Turquie dont la présence grandissante alarme le régime égyptien. Et pour cause, le président Erdogan n'a pas cessé de dénoncer le «coup d'Etat» qui a permis à al Sissi d'écarter son prédécesseur islamiste, Mohamed Morsi, et les relations entre Le Caire et Ankara sont des plus tendues, depuis. Pour nombre d'observateurs, cette sortie du chef de l'Etat égyptien constitue, avant tout, une tentative de masquer les difficultés internes auxquelles fait face son gouvernement, à la fois par sa gestion de la pandémie de Covid-19 jugée aléatoire et par l'opposition éthiopienne à son offre de dialogue sur le mégaprojet de barrage hydroélectrique sur le Nil. Or, le président al Sissi mesure, mieux que quiconque, l'impact éventuel d'une consécration du GNA de Fayez al Serraj, dans la région, où les groupes terroristes perdurent quand ils ne prospèrent pas. D'où cette obsession à revendiquer sans cesse un «désarmement et un démantèlement» des milices islamistes qui constituent l'essentiel des forces loyales du GNA contre le maréchal Haftar et les autorités de l'Est, soutenues par l'Egypte, les Emirats, et d'autres parties moins affichées. Une «exigence» qui n'a d'autre effet que de rendre improbable, voire impossible, l'amorce d'une hypothétique reprise des négociations pour laquelle la Mission des Nations unies en Libye (Manul) travaille avec une grande abnégation.
Le Caire appréhende les risques de plus en plus tangibles d'une présence et d'une offensive turque sur son flanc libyen, à l'heure où le GNA multiplie les accords et les échanges avec Ankara, laissant entendre la possibilité d'une implantation de bases militaires aux portes mêmes de la Cyrénaïque.
Une éventualité qui donne au maréchal al Sissi des sueurs froides, lui qui ne manque aucune occasion dans les rencontres internationales pour faire le procès de son homologue turc. Vue du Caire, la perspective d'un GNA triomphant et d'une Libye «souveraine», sous la férule de Tripoli, constitue un danger majeur. Aussi, le soutien au maréchal Haftar, quels que soient ses déboires actuels, reste-t-il une option unique et immuable, porteuse d'une résurgence prochaine de son offensive, même si celle-ci s'accompagne du spectre d'une sécession entre les principales régions du pays que sont la Tripolitaine et la Cyrénaïque.
Un tel scénario arrangerait, d'ailleurs, bien des capitales, à condition que les champs pétroliers, dans l'est libyen, demeurent sous le contrôle de Khalifa Haftar et de ses alliés.

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