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Mercenaires étrangers et armes lourdes en Libye

L’ONU déplore un désastre annoncé

Les affrontements vont au-delà de la capitale puisque les avions de Haftar se sont mis à bombarder Misrata tandis que ceux du GNA attaquent la base militaire de Jufra où l’ANL dispose de la seule entité logistique, après la perte de Gharyan.

De plus en plus fréquentes, les attaques de l’armée nationale libyenne autoproclamée du général à la retraite Khalifa Haftar mettent en péril l’aéroport international de Tripoli (Mitiga) qui est le seul du pays à être encore en service. Lundi, plusieurs roquettes ont été tirées en direction de ses installations, contraignant les autorités aéroportuaires à suspendre les vols en cours et programmés et à débarquer en urgence les passagers. La mission onusienne a d’ailleurs exprimé son «inquiétude» face à cette recrudescence des agressions contre une infrastructure civile avec le risque de provoquer de nombreuses victimes comme ce fut le cas, récemment, lors du bombardement d’un camp de migrants. Hier, le trafic a pu reprendre, avec un vol en partance pour Djeddah, en Arabie saoudite, selon le site Flightradar. Mais sur sa page Facebook, l’aéroport de Mitiga a indiqué avoir suspendu à deux reprises dans la journée du lundi ses activités et dérouté certains vols et atterrissages vers l’aéroport voisin de Misrata, à environ 200 km de la capitale, suite à des chutes d’obus sur la piste. Puis en fin de journée, « l’espace aérien a été de nouveau fermé et les passagers déjà à bord des avions débarqués à cause de la chute d’une nouvelles série de roquettes à Mitiga », a expliqué la direction de l’aéroport.
L’ANL de Haftar est évidemment responsable de ces agressions, même si à aucun moment elle n’en a reconnu être l’auteur. Dans sa présentation d’un rapport par vidéo- conférence au Conseil de sécurité de l’ONU, l’envoyé spécial du SG pour la Libye Ghassan Salamé a souligné « avec inquiétude la fréquence croissante des attaques sur l’aéroport de Mitiga. Plusieurs de ces attaques ont failli toucher des avions civils avec des passagers à bord », a-t-il averti, manifestant sa crainte d’un bombardement « quasi quotidien ». Il a cependant demandé aux autorités de Tripoli de « cesser d’utiliser l’aéroport à des fins militaires » pour que les « forces attaquantes cessent immédiatement de le prendre pour cible ».
L’aéroport a déjà subi des préjudices et des fermetures à plusieurs reprises, depuis que les combats entre les forces loyales au gouvernement d’union nationale (GNA), soutenu par l’ONU et basé à Tripoli, et celles de l’homme fort de l’Est, le maréchal Khalifa Haftar, qui a lancé une offensive le 4 avril pour conquérir la capitale libyenne, se sont enlisés dans cette zone. A quelques km à l’est de Tripoli, Mitiga est une ancienne plateforme militaire devenue en 2014 une base de trafic civil après les graves dommages causés à l’aéroport international de Tripoli, par des combats entre milices. Depuis le début de l’offensive de Haftar, il est devenu une cible permanente de l’ANL. C’est ce qui a conduit le médiateur onusien Ghassan salamé à déplorer le fait que « le conflit armé en Libye ne montre aucun signe d’apaisement ». Le représentant spécial et chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), qui s’exprimait devant les membres du Conseil par visioconférence depuis Tripoli, a également constaté que les belligérants ignorent les appels à la désescalade et qu’ils intensifient leurs campagnes aériennes, avec des frappes ciblées menées par des avions et des drones armés. Chiffrant les pertes, il confirme que le conflit a déjà fait 1100 morts dont 106 civils et des centaines de milliers de personnes qui ont dû fuir leur habitation à Tripoli ou dans ses environs.
En outre, les affrontements vont au-delà de la capitale puisque les avions de Haftar se sont mis à bombarder Misrata tandis que ceux du GNA de Fayez al Serraj attaquent la base militaire de Jufra où l’ANL dispose de sa seule entité logistique après la perte de Gharyan. Et, selon les propos de Salamé, les deux parties recourent de plus en plus au recrutement de mercenaires étrangers et à l’usage des armes lourdes, convaincues de parvenir à leurs objectifs « par des moyens militaires ».

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