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Pour son 70e anniversaire

L’Otan tente de retrouver son unité perdue

Trente ans après la chute du mur de Berlin, l’organisation héritée de la Guerre froide se trouve confrontée à des défis considérables, entre la militarisation de l’espace, le retour en force de la Russie sur la scène internationale et la montée en puissance de la Chine.

Les 29 membres de l’Otan se sont efforcés, hier, d’afficher leur unité, lors du sommet du 70e anniversaire d’une Alliance confrontée aux divergences exposées au grand jour entre les dirigeants américain, français et turc. «Quelles que soient nos différences, nous continuerons de nous unir autour de notre tâche principale: nous défendre les uns les autres», a lancé le secrétaire général de l’Alliance Jens Stoltenberg en ouvrant la séance de travail du sommet, dans un golf à Watford, dans la banlieue de Londres. «Ce n’est pas la première fois que l’Alliance est confrontée à des différences et elle a toujours su les surmonter.»
Trente ans après la chute du mur de Berlin, l’organisation héritée de la Guerre froide se trouve confrontée à des défis considérables entre la militarisation de l’espace, le retour en force de la Russie sur la scène internationale et la montée en puissance de la Chine comme puissance militaire. Mais l’ambiance est tendue par de multiples différends et les échanges surpris par les caméras mardi soir montrant Emmanuel Macron, Boris Johnson et Justin Trudeau semblant se moquer de Donald Trump, lors d’une réception donnée à Buckingham Palace ne devraient rien arranger.
Mardi, les premières réunions bilatérales ont été dominées par les passes d’armes découlant des déclarations récentes d’Emmanuel Macron jugeant l’Otan en état de «mort cérébrale» et l’appelant à revoir sa stratégie.
Le président français «assume totalement» ses propos très critiqués par ses alliés, a-t-il martelé hier matin. «Ils ont permis de soulever un débat qui était indispensable», a-t-il insisté. «Je pense que notre responsabilité était de soulever les ambiguïtés qui pouvaient être nuisibles et d’assumer un vrai débat stratégique.» Ses déclarations, en plus de ses critiques très vives de l’intervention turque contre les forces kurdes en Syrie, ont jeté un froid.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a très mal pris les attaques d’Emmanuel Macron, au point de le juger en «mort cérébrale».Va-t-il refuser d’adopter la déclaration finale, qui doit selon un projet insister sur les «menaces» et «défis» auxquels est confrontée l’organisation et dénoncer «les actions agressives de la Russie» et «le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations» ? «Je suis persuadé que nous serons en mesure de trouver une solution», a assuré le secrétaire général de l’Otan, soucieux de déminer les différends entre les alliés.
L’Otan doit faire de l’espace un terrain d’opérations de défense et prendre en compte les défis posés par l’essor de la Chine, deuxième budget militaire au monde. Jens Stoltenberg devrait se voir confier une mission de réflexion sur la stratégie de l’Alliance, née en 1949, face aux nouvelles menaces, notamment le terrorisme international. «Il est très important que l’Alliance reste unie. Il y a beaucoup, beaucoup plus de choses qui nous unissent que de choses qui nous divisent, et je pense que chaque dirigeant ici est absolument déterminé à reconnaître l’importance vitale de l’Otan pour notre sécurité collective», a lancé le Premier ministre britannique Boris Johnson.Mais ce message d’unité est mis en péril par la zizanie entre dirigeants de l’Alliance.
Le président français a insisté mardi sur l’«ennemi commun» que représente le terrorisme et a déploré le fait que «nous n’avons pas la même définition du terrorisme autour de la table». La critique vise l’exigence du président turc de considérer comme terroristes les forces kurdes qui ont combattu en Syrie le groupe Etat islamique, avec les pays de la coalition internationale. Si le président français estime avoir donné un coup de fouet à l’Alliance, le président américain n’a pas caché son mécontentement, jugeant mardi ses propos sur l’Alliance «très insultants» et «très, très méchants». Donald Trump, qui pousse ses alliés à augmenter leurs dépenses militaires pour prendre une part plus lourde du fardeau, est reparti à la charge contre les «mauvais payeurs», insatisfait des efforts consentis.

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