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Rapatriement de Rohingyas

La Birmanie accuse Dacca d’être « responsable de l’échec »

La Birmanie a accusé hier Dacca d’être responsable de l’échec d’une nouvelle tentative de rapatriement de Rohingyas réfugiés au Bangladesh, ces derniers refusant toujours, deux ans après le début de leur exode massif, de rentrer chez eux sans garanties de sécurité. Quelque 3 500 Rohingyas avaient été autorisés à rentrer en Birmanie à partir de jeudi, s’ils le souhaitaient. Mais aucun candidat au retour ne s’est présenté jusqu’à présent. Et compte tenu du traumatisme provoqué par le génocide dont s’est rendue coupable l’armée birmane, on comprend pourquoi. Pour justifier cet échec, le ministère birman des Affaires étrangères n’a pas trouvé mieux que d’accuser Dacca de ne pas avoir distribué aux éventuels rapatriés les documents appropriés, appelés «formulaires de vérification», une forme controversée de pièce d’identité qui ne permet en aucun cas aux membres de cette minorité musulmane d’obtenir la citoyenneté birmane. Depuis des décennies, ces derniers se sont vu refuser l’octroi de la nationalité et d’autres droits civiques par les autorités birmanes qui les considèrent comme des étrangers menaçant l’identité nationale. Et à partir d’août 2017, quelque 740.000 Rohingyas ont fui les exactions de l’armée et de milices bouddhistes, qualifiées de «génocide» par l’ONU. Ils s’entassent, depuis, dans d’immenses camp de fortune au Bangladesh. Dimanche marquera le deuxième anniversaire du début de cet exode massif. Ils refusent de retourner chez eux sans obtenir des garanties de sécurité satisfaisantes et être reconnus comme des citoyens birmans à part entière. Ils redoutent aussi, en cas de retour en Birmanie, d’être envoyés dans des camps d’internement pour déplacés. S’ils rentrent, ils «se retrouveront en situation de persécution», a déclaré cette semaine Christopher Sidoti, membre de l’équipe d’enquête des Nations unies. Dacca, qui arrive de moins en moins à gérer cette crise migratoire sans précédent pour le pays, souhaite désengorger les camps et que les réfugiés retournent dans leur pays. Le fait qu’aucun Rohingya n’ait été candidat au retour est «très décevant», a indiqué le ministre des Affaires étrangères du Bangladesh, A.K. Abdul Momen, estimant que ces réfugiés prenaient le pays «en otage» en insistant sur leurs revendications de citoyenneté. En novembre 2018, une précédente tentative d’inscrire 2.260 Rohingyas sur une liste de rapatriement avait échoué, déjà en raison du manque de garanties de sécurité.

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