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La cause sahraouie retentit au congrès américain

La brillante plaidoirie du sénateur

Président de la Commission sénatoriale des forces armées, le sénateur James Inhofe a fait un plaidoyer percutant sur l'évolution de la situation dans les territoires sahraouis occupés, lors de son intervention devant les membres de la Chambre haute américaine.

Avec des termes forts, le sénateur a exprimé sa préoccupation quant à l'exacerbation des tensions au niveau de El Guerguerat à la suite de l'envoi des troupes de l'armée marocaine dans cette zone tampon. Après avoir rappelé la genèse du conflit, le sénateur a noté la persistance de ce conflit et l'absence de résultats tangibles quant à sa résolution qui a laissé croire qu'il s'agit là «d'un conflit gelé, donnant ainsi un alibi à la communauté internationale pour en détourner l'attention», a-t-il martelé. Abondant dans ce sens, le président de la Commission des forces armées a affirmé que qualifier ce conflit de question gelée, contraste avec la réalité des souffrances endurées par des centaines de milliers de Sahraouis vivant dans les camps des réfugiés, après avoir été forcés de quitter leurs maisons en attendant le règlement de ce conflit. Il a regretté que la population sahraouie soit abandonnée par la communauté internationale, qui a laissé le processus de règlement s'enliser. Un constat qu'il a eu à faire lui-même, a-t-il affirmé, à l'occasion de ses multiples visites dans les camps des réfugiés, dont la dernière remonte à février 2019Priver le peuple sahraoui de sa liberté et lui refuser son droit à l'autodétermination ne sont pas les seuls malheurs de ce peuple, a-t-il indiqué, puisque le Maroc exploite illégalement les richesses naturelles (produits miniers et de la pêche) des territoires qu'il occupe illégalement.
Il a précisé, à cet égard, que les recettes amassées par le Maroc de cette exploitation illégale servent à financer annuellement, des contrats de lobbying à Washington, en citant nommément JPC Strategies, Thirdcircle, Neale Creek, qui se chiffrent à des millions de dollars, dans l'objectif de s'ériger comme la partie innocente et faire porter l'habit du diable au peuple sahraoui.
Ce faisant, le Maroc entend ultimement faire oublier à la communauté internationale les droits du peuple sahraoui, en profitant du statu quo, qui bénéficie à la partie marocaine au détriment de l'aspiration légitime à l'indépendance du peuple sahraoui.
Venant à la situation qui prévaut à El Guerguerat, le sénateur Inhofe, cartographie du Sahara occidental et photos des manifestants sahraouis pacifiques à l'appui, a expliqué que les autorités marocaines exploitent une route dans le Sahara occidental menant vers la Mauritanie en violation de l'accord de cessez-le-feu des Nations unies, ce qui a poussé la population sahraouie à manifester pacifiquement contre cette énième violation.
Il a, à ce titre, fait état d'informations inquiétantes au sujet de l'envoi par le roi marocain des forces militaires dans la région, un pas qu'il a qualifié d'escalade manifeste, au lendemain du discours que le monarque a prononcé pour affirmer que son pays ne compte pas renoncer à sa position.
Le sénateur américain a exprimé, également, son inquiétude face à l'immobilisme de la communauté internationale et son silence devant les abus du Maroc, en mettant en garde contre l'impact de cette nouvelle escalade qui risque de déboucher, selon lui, sur un conflit ouvert. A ce titre, il a exhorté, l'ONU à assumer pleinement et immédiatement ses responsabilités, comme il a insisté sur l'urgence de sortir le processus de règlement de ce conflit de sa léthargie pour l'organisation du référendum d'autodétermination.
Il a rappelé, dans ce cadre, comme pour réconforter la communauté internationale dans la concrétisation de cet objectif, que la cause sahraouie jouit du soutien de l'Union africaine, forte de ses 55 Etats membres, mais également de celui de la plupart des membres de l'Union européenne et de ses institutions judiciaires.
Il a proposé d'engager deux actions dans l'immédiat pendant que l'on travaille sur la planification du référendum. D'abord, il a demandé à l'ONU de dépêcher une équipe d'experts pour confirmer que le Maroc viole l'accord de cessez-le-feu à El Guerguerat. Ça ne serait pas la première fois où les Etats-Unis exigeraient une telle mission, puisque a-t-il rappelé, son pays avait plaidé en 2017 en faveur du déploiement d'une équipe technique des Nations unies à El Guerguerat, une demande restée sans suite à cause du refus de la partie marocaine. Ensuite, il a appelé les Nations unies à ne pas s'en tenir au constat et faire respecter l'accord de cessez-le-feu de 1991. Ceci restaurera la bonne foi entre toutes les parties et créera les conditions nécessaires pour réaliser des progrès tangibles pour l'organisation du référendum d'autodétermination, a-t-il conclu.
Ce message est adressé aussi au Congrès, mais surtout à l'Exécutif américain à l'effet d'interpeller les Nations unies sur les développements inquiétants dans la zone de El Guerguerat et de prendre les mesures urgentes avant que la situation ne prenne une autre tournure.

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