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Zambie

La dette éclipse la lutte acharnée pour la présidentielle

En Zambie, un pays d'Afrique australe déclaré en cessation de paiement, la dette a récemment éclipsé la lutte politique acharnée déjà entamée entre le président sortant et son opposant historique, à dix mois de l'élection présidentielle. Le talon d'Achille du président Edgar Lundu, 63 ans, risque de plus en plus d'être la fragilité de l'économie. Le gouvernement a demandé à ses créanciers internationaux un moratoire de six mois sur les intérêts d'une partie de sa dette, soit jusqu'à avril, quatre mois avant l'élection prévue en août 2021.
L'état «incertain de l'économie, plombée par une dette publique paralysante, va peser lourd auprès de beaucoup d'électeurs», note Sishuwa Sishuwa, politologue à l'université de Zambie. «La faiblesse de l'économie devrait profiter à l'opposition, alimentant les critiques à l'encontre du gouvernement sortant», renchérit l'économiste spécialiste de l'Afrique subsaharienne Mark Bohlund (REDD).
Cette semaine l'agence de notation Standard & Poor's a déclaré le pays en défaut de paiement puisque -avec une accumulation dee 12 milliards de dollars de dette extérieure- il ne peut plus honorer les échéances de remboursement. M. Lundu, qui devrait se présenter à un troisième mandat, et Hakainde Hichilema, surnommé «HH», 58 ans, se sont lancés dans un jeu de calomnies, s'accusant mutuellement de corruption. Pour Hichilema, qui dirige le Parti uni pour le Developpement national (UPND), principale formation de l'opposition, ce sera la sixième tentative à la présidence. Après avoir perdu de peu en 2016 -et avoir passé quatre mois en prison pour trahison après avoir contesté ce résultat, «HH» table sur le désenchantement des électeurs pour le président sortant, les divisions internes du parti au pouvoir et sa popularité croissante.
Pour les deux rivaux, «gagner l'élection de l'année prochaine est une question de survie politique», résume M. Sishuwa. Les questions sur l'origine de la richesse récente de M. Lungu se font plus pressantes et certains experts estiment qu'il pourrait vouloir s'accrocher au pouvoir pour les esquiver. Hichilema, qui a promis de quitter la tête de son parti s'il perdait une nouvelle fois, va vraisemblablement «chercher à éviter une péremption irréversible de sa carrière politique», selon M. Sishuwa. Cet entrepreneur autodidacte est devenu l'un des hommes d'affaires les plus prospères du pays avec des activités dans la finance, l'élevage, l'immobilier, la santé et le tourisme. Mais une ancienne ministre des Finances, Edith Nawakwi, qui dirige aujourd'hui le Forum pour la démocratie et le développement (FDD), perçu comme largement pro-Lundu, l'accuse d'avoir abusé de sa position de consultant dans le processus de privatisation d'entreprises publiques des années 1990. HH proteste de son innocence. «Je n'ai jamais eu la tournure d'esprit d'un escroc et je n'ai pas une goutte de criminalité dans le sang», dit ce beau parleur. «Ces gens ont une trouille bleue.
Ils ont si peur de ma popularité croissante qu'ils feront tout pour m'éliminer de la course», dit-il, estimant que le pouvoir pourrait aller jusqu'à l'«assassiner en simulant (son) arrestation». Le parti de Mme Nawakwi est soupçonné de participer à une campagne visant à dépeindre Hichilema comme un homme potentiellement corrompu. La Zambie, deuxième producteur africain de cuivre, souffre des chutes des prix mondiaux. Son Produit intérieur brut devrait reculer de 4% en 2020 après +1,7% l'année dernière, notamment en raison de la pandémie de coronavirus et d'une sécheresse sévère.

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