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«Gilets jaunes» en France

La fronde sociale, un an après

Né en France au cœur de l’automne 2018, à l’annonce d’une nouvelle taxe sur le carburant, le mouvement des «Gilets jaunes» a duré de longs mois et quelque peu ébranlé les certitudes du président Emmanuel Macron ainsi que celles de son gouvernement.
Les images fortes des manifestations sur les principales avenues de la capitale française, notamment les Champs Elysées et au niveau de l’Arc de triomphe, ont déferlé sur les chaînes de télévision du monde entier et donné l’impression d’un déjà-vu avec celles de mai 1968. Puis, les flots se sont dégarnis peu à peu, les ronds-points ont été évacués par la force publique et le mouvement des «Gilets jaunes» s’est retrouvé orphelin de sa mécanique inédite. C’est un
17 novembre 2018 que tout a commencé, avec une vague humaine forte de près de 300 000 manifestants, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, répondant à un appel libre de tout appartenance politique ou syndicale apparu sur Facebook. Aussitôt, le très symbolique «gilet jaune» a envahi la France, porté par les laissés pour compte des banlieues et des petites villes de province dont le pouvoir d’achat avait subi une érosion fatale. Très vite, en quelques samedis, les milliers de protestataires ont imposé leur acte et leur colère aux symboles d’une économie florissante, et tout particulièrement les Champs Elysées qui finiront par leur être interdits d’accès en mars 2019, après de violents saccages imputés à des casseurs.
Les dérives observées dans bon nombre des manifestations ont fini par altérer le sens même du mouvement qui a perdu son âme à force de confrontation des ego et de rejet systématique de toutes les options de dialogue et de représentation. Au regard des observateurs les plus avertis, l’absence de leaders représentatifs du mouvement condamnait celui-ci à court ou moyen terme et c’est bien ce qui est advenu. Par-delà quelques ultimes soupirs destinés à ressusciter la passion nourricière des toutes premières marches, le mouvement des «Gilets jaunes» a commencé une lente et inexorable régression que seuls quelques irréductibles ont continué à tenter de contrecarrer.
Pourtant, chose surprenante, le souffle originel a profondément marqué la société et plus encore l’Etat à son plus haut niveau. Pour le président Macron, il y a un avant et un après les «Gilets jaunes». C’est dire si beaucoup de perceptions ont changé, qui gardent en mémoire les faits de l’année 2018 finissante, avec ses alertes et ses angoisses que les manifestations massives ont déclenchées. A l’Elysée comme à Matignon, il s’agissait alors de « surmonter la tempête » et de « tirer les enseignements » pour aborder la deuxième étape du quinquennat avec détermination quant aux réformes prévues dans le programme présidentiel mais avec le souci de répondre de manière pragmatique aux désillusions et aux colères d’un pays affecté par une crise à la fois profonde et « invisible ».
Le chef de l’Etat, bien plus que ses proches collaborateurs, a tiré les leçons d’un séisme socioéconomique qui l’aura ébranlé bien plus qu’on ne l’imagine. L’ire des Françaises et des Français a retenti au plus profond de son être, de sorte qu’il a opéré une mutation dont on voit bien aujourd’hui qu’elle constitue une démarche nouvelle : celle du « grand débat national », assorti d’un rapprochement méthodique avec les corps sociaux et de certains efforts en termes d’aides et de réductions d’impôts. Des gestes qui ne semblent pas, néanmoins, avoir convaincu les «Gilets jaunes» et les retraités, résolus plus que jamais à réinvestir la rue pour signifier leur défiance.

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