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Contentieux sur le Nil entre l’Egypte et l’Ethiopie

La guerre de l’eau

Si l’Egypte, selon les manuels d’histoire, est bien un « don du Nil », sans lequel le pays serait toujours un désert, les ambitions éthiopiennes et les craintes soudanaises sont, elles aussi, incontournables.

Les négociations, sous l'égide des Etats-Unis et de la Banque mondiale, entre l'Egypte et l'Ethiopie n'ont pas permis de résoudre un conflit immergé dans les eaux du Nil.
Les pays africains redoutent qu'un nouvel embrasement ne vienne secouer la Corne du continent, dès lors que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed affirme que le «barrage de la Renaissance» sera, bel et bien, achevé et que la précieuse richesse sera exploitée, «coûte que coûte», au bénéfice de son pays, en pleine expansion industrielle et agricole, après la terrible famine qui l'a ravagé en 2015. Entrepris en 2011, le gigantesque édifice qui sera achevé à la fin de l'année se trouve sur un affluent du Nil bleu et va capter 85% des eaux du plus grand fleuve d'Afrique. D'où la réaction égyptienne, modulée par le président Al Sissi alors que l'armée, dit-on, aurait voulu régler le différend, «à sa manière».
Partisan du dialogue, le Raïs ne veut pas désarmer, après le récent échec des pourparlers qui durent, depuis bientôt dix ans, et il promet que les discussions avec l'Ethiopie et le Soudan, l'autre partie concernée par cet enjeu stratégique, finiront par «aboutir». Avec ses deux artères principales et celle de l'Atbara, dans les montagnes d'Abyssinie, le Nil est, certes, un fleuve égyptien, depuis l'époque des Pharaons, mais la domination britannique a changé le cours des choses, puisqu' il est, désormais, revendiqué par onze Etats qui puisent, en lui, leur énergie vitale, soit un bassin de plus de 3 millions de km2.
Si l'Egypte, selon les manuels d'histoire, est bien un «don du Nil», sans lequel le pays serait toujours un désert, les ambitions éthiopiennes et les craintes soudanaises sont, elles aussi, incontournables, de sorte qu'il faudra bien trouver une solution à même de satisfaire tout le monde et son père. Sans le Nil et le barrage d'Assouan, les cent millions d'Egyptiens seraient condamnés au pire.
Addis Abeba qui n'a pas digéré le récent soutien de la Ligue arabe à l'Egypte, dans cette affaire, estime que le droit est de son côté, tout en se méfiant, de plus en plus, de la médiation américaine. Pourtant, son contrôle du débit du fleuve lui offrirait des moyens de chantage politique, inacceptable pour Le Caire, outre le fait que le «barrage de la Renaissance» risque fort d'assécher le cours du Nil et, donc, les besoins vitaux de l'Egypte. Un casus belli d'autant plus réel que Abiy Ahmed clame, haut et fort, qu' «aucune force au monde n'empêchera, ni ne freinera, la mise en service» du gigantesque édifice. Pas même celle des Pharaons?

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