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De plus en plus de morts en Irak où la contestation s’est radicalisée

La hantise du chaos

Avec de nouveaux morts, chaque jour, des affrontements aux abords de bâtiments officiels à Baghdad ou au sein même du principal port du pays, l’Irak est devenu le théâtre d’un chaos dont on ne peut prédire l’issue, tant les données ethniques et confessionnelles sont exacerbées par un jeu d’influences extérieur qu’aggrave une manipulation à peine discrète de la puissance américaine obnubilée par son bras de fer avec l’Iran. Au départ, il y a eu un mouvement spontané début octobre pour réclamer le départ du gouvernement jugé corrompu et incompétent. Mais, très vite, les choses ont dérapé et le pays s’est retrouvé en quelques semaines endeuillé par la mort de 270 personnes, en majorité des manifestants. Les violences se sont d’ailleurs exacerbées au point que les forces de sécurité n’hésitent plus, comme ce fut le cas dimanche à Baghdad, à tirer avec des balles réelles sur la foule.
Les évènements intervenus en moins de 48 heures, à Baghdad mais aussi à Bassora, Nassiriya et Kerbala, illustrent tragiquement la dangereuse transformation d’un mouvement a priori pacifique, pour revendiquer un mieux-vivre et davantage de transparence en matière de lutte contre la corruption, en une révolte populaire qui sera difficile à maîtriser. 10 manifestants ont été tués au cours des deux derniers jours et les contestataires présents sur la place Tahrir prônent désormais la désobéissance civile et ripostent aux tirs de l’armée en criant qu’ « ils n’ont pas peur ».
Les autorités affirment ne pas savoir qui sont les snipers dont les tirs ont fait des dizaines de victimes, rien qu’à Kerbala mais reconnaissent cependant qu’il y a eu, durant la première semaine d’octobre, 157 manifestants tués. La foule semble, d’ailleurs, galvanisée par ces morts et n’hésite plus à s’attaquer aux édifices publics et aux quartiers généraux des partis ainsi que des milices. Ces dernières sont en effet accusées de jouer un rôle particulièrement pernicieux dans la détérioration de la situation, depuis les tout premiers jours du mouvement.
Mais elles justifient leur activisme en pointant du doigt une manipulation américaine qui chercherait à annihiler l’influence grandissante de l’Iran dans le pays où la communauté chiite est largement majoritaire. Ce à quoi la contestation réplique en affirmant que le gouvernement en place est assujetti aux ordres de Téhéran dont le consulat, à Kerbala, et l’ambassade, à Baghdad, sont devenus des cibles potentielles. Plus grave, les manifestants dans la province pétrolière de Bassora ont bloqué les accès au port d’Oum Qasr, vital pour les importations. Grèves et échauffourées se sont répandues comme une traînée de poudre alors que le gouvernement a proposé des réformes sociales puis des élections anticipées, mais en vain. Ultime tentative, il charge une commission ad hoc de rédiger des amendements constitutionnels tandis que le mouvement contestataire répète sans cesse qu’il n’a aucune autre exigence que celle du départ de tous les responsables et l’adoption d’un système politique radicalement différent. Les déclarations du guide suprême iranien Ali Khameneï et les visites fréquentes du général Kassem Souleymani, commandant de la force El Qods des gardiens de la Révolution, ont ajouté de l’huile sur le feu et conduit les manifestants à durcir leur mobilisation contre le régime, convaincus que « les tyrans passent mais les peuples restent ».

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